09.10.2015, 20:48
(08.10.2015, 14:51)Druss a écrit : C'est morko plutôt que morco, pour l'ours. Morco n'est pas formellement une erreur, c'est une simplification d'écriture, cela n'influe pas sur la transcription en tengwar.
Attention à l'usage fait des termes elfiques et de leurs traductions anglaises : ces dernières sont souvent des simplifications données par Tolkien et ne doivent pas faire oublier la complexité qui les a vu naître, une complexité bien à l'esprit des Elfes qui utilisaient ces termes et ne les interchangeaient pas forcément.
Car un mot qui est traduit par « ours » peut désigner un aspect particulier de l'ours. Ainsi, par exemple dans une autre langue (le noldorin) le terme gorch désigne l'ours, mais également le combattant féroce, mettant ainsi en avant la bestialité de l'animal (on a ce parallèle en vieil anglais avec beorn désignant à la fois un ours et un guerrier). Tandis que dans cette même langue, on nommera aussi l'ours magli ou « mangeur de miel », un terme issu du vieux noldorin matgli (mat-gli).
(08.10.2015, 14:51)Druss a écrit : Le n de ñarmo pour loup prend un tilde au-dessus, car cela désigne le ng de la racine dont est issue le mot ; ce n'est pas un simple n.
Les Etymologies donne les deux formes (avec n- et ñ-) et cela n'a pas été remis en cause par le VT46. Donc les 2 formes coexistent.
Si l'on se penche sur la signification que pourrait avoir ce terme en qenya, les racines peuvent nous aider. La racine de n-/ñarmo est ÑGAR(A)M sans signification. Mais les autres racines en ÑGA- sont :
ÑGAL-/ÑGALAM- parler fort ou de manière incohérente
ÑGAN-/ÑGÁNAD- jouer (d'un instrument à cordes)
ÑGAW- hurler
Ces racines en rapport avec le bruit ou les sons laissent à penser que n/ñarmo désigne quelque aspect « sonore » du loup (son grognement ou son hurlement par exemple).
De fait, ráka ne couvrira pas la même signification, même si Tolkien a mis un laconique « wolf ».
On peut aussi penser au terme quenyarin ñauro (PE17:39) issu de la racine ÑGAW « falsifier, déformer, déguiser » qui traduit ici la méfiance des Elfes (Ñoldor en exil en Terre du Milieu) envers cet animal et qui renvoie également à la dégringolade du loup, depuis le statut d'animal sacré jusqu'à son statut de paria au Moyen-Âge (idem pour le corbeau).
(08.10.2015, 14:51)Druss a écrit : Les termes korko et quáko désignent la corneille et non pas le corbeau.
On recense aussi le terme qenyarin karon (PE12:45).
A noter au passage les formes lat. corvus , gr. korax et sanscr. t karawa « corbeau » qui n'auront pas manquées d'inspirer notre philologue préféré.

(08.10.2015, 18:23)Raziel a écrit : D'accord, merci pour ces informations, je vais aller regarder ça
Effectivement dans le dictionnaire Quenya-Francais de Ambar Eldar d'avril 2009 (est ce une référence sérieuse?)
Non, ce n'est absolument pas une référence, et ce n'est pas sérieux. Il y a un tas d'âneries, auxquelles se superposent des erreurs de traduction. Et pour finir il manque beaucoup de termes.
A éviter de toute urgence.
