26.10.2015, 06:47
(Modification du message : 26.10.2015, 06:50 par Daniel Lauzon.)
Attention, le terme de « Coureur » dans cette acception n’a rien à voir avec la course.
Je sais que les amateurs de Tolkien sont de fins lecteurs ; je sais aussi que la plupart sont capables et désireux de s’instruire. Ainsi, au même titre qu’un écrivain, il m’arrive de faire de choix qui requièrent de leur part des connaissances, une culture, une faculté d’analyse et de discernement. C’est, après tout, l’un des plaisirs de la lecture que d’être amené à réfléchir et à comprendre.
Or donc, dans le cas de « Coureurs », je l’ai déjà dit sur ce fil, il n’est pas question de personnes qui s’adonnent à la course. On a plutôt affaire à une vieille acception du mot, en troisième place dans Le Petit Robert : « COUREUR DE : Vx personne qui parcourt (un lieu). » Voyez aussi ce mot dans le Littré ou le Trésor de la langue française, qui bénéficient d’entrées plus détaillés.
Grosso modo, ce sens correspond à l’emploi transitif du verbe « courir », détrôné par cet autre verbe dérivé de « courir », soit « parcourir ». Cet emploi, encore recensé dans les dictionnaires, est aujourd’hui très vieilli, et, à l’exception des « coureurs de jupons » et autres, ne se rencontre guère que dans l’expression (elle-même historique) de « coureur des bois ». Le nom de ces explorateurs ne tenant pas, faut-il le dire, à la rapidité de leur démarche, mais à l’étendue de pays parcourue, sillonnée, explorée, connue.
Le sujet ne demande pas de longues dissertations. Si l’on se réfère à ce que j’ai écrit plus haut, on comprendra que « Coureurs du Nord » et « Coureurs de l’Ithilien » veut dire : « ceux qui parcourent le Nord/l’Ithilien », soit ni plus ni moins la même chose (pour qui s’entend un tant soit peu à l’anglais) que « Rangers of the North/of Itihilien ». Employé seul (dans le Livre Premier), « Coureur » est ambigu et difficile à interpréter, c’est un fait (quand on ne bénéficie pas de code couleur ! ). La preuve en est que j’ai dû, à plusieurs reprises, m’expliquer sur ce point. Mais je maintiens que le terme est interprétable, pourvu qu’on soit ouvert à l’interprétation d’une traduction au même titre que d’une œuvre originale…
Ce qui, à l’évidence, n’est pas gagné. C’est d’autant plus vrai pour le traducteur d’un auteur connu et admiré qui se heurte souvent à la méfiance aveugle de lecteurs exigeants, aux idées arrêtées, très informés au demeurant. Il semble que, pour eux, le traducteur soit présumé coupable jusqu’à preuve du contraire. Il n’y pas grand-chose à faire, sinon rester poli.
Le traducteur-profanateur aurait donc des intentions cachées. Une cohérence "personnelle", hein ? Eh bien, je vous laisse à vos fictions, Lomelinde. C'est votre droit, après tout. Mais attention, vous n'êtes pas le premier, et sûrement pas le dernier.
Je sais que les amateurs de Tolkien sont de fins lecteurs ; je sais aussi que la plupart sont capables et désireux de s’instruire. Ainsi, au même titre qu’un écrivain, il m’arrive de faire de choix qui requièrent de leur part des connaissances, une culture, une faculté d’analyse et de discernement. C’est, après tout, l’un des plaisirs de la lecture que d’être amené à réfléchir et à comprendre.
Or donc, dans le cas de « Coureurs », je l’ai déjà dit sur ce fil, il n’est pas question de personnes qui s’adonnent à la course. On a plutôt affaire à une vieille acception du mot, en troisième place dans Le Petit Robert : « COUREUR DE : Vx personne qui parcourt (un lieu). » Voyez aussi ce mot dans le Littré ou le Trésor de la langue française, qui bénéficient d’entrées plus détaillés.
Grosso modo, ce sens correspond à l’emploi transitif du verbe « courir », détrôné par cet autre verbe dérivé de « courir », soit « parcourir ». Cet emploi, encore recensé dans les dictionnaires, est aujourd’hui très vieilli, et, à l’exception des « coureurs de jupons » et autres, ne se rencontre guère que dans l’expression (elle-même historique) de « coureur des bois ». Le nom de ces explorateurs ne tenant pas, faut-il le dire, à la rapidité de leur démarche, mais à l’étendue de pays parcourue, sillonnée, explorée, connue.
Le sujet ne demande pas de longues dissertations. Si l’on se réfère à ce que j’ai écrit plus haut, on comprendra que « Coureurs du Nord » et « Coureurs de l’Ithilien » veut dire : « ceux qui parcourent le Nord/l’Ithilien », soit ni plus ni moins la même chose (pour qui s’entend un tant soit peu à l’anglais) que « Rangers of the North/of Itihilien ». Employé seul (dans le Livre Premier), « Coureur » est ambigu et difficile à interpréter, c’est un fait (quand on ne bénéficie pas de code couleur ! ). La preuve en est que j’ai dû, à plusieurs reprises, m’expliquer sur ce point. Mais je maintiens que le terme est interprétable, pourvu qu’on soit ouvert à l’interprétation d’une traduction au même titre que d’une œuvre originale…
Ce qui, à l’évidence, n’est pas gagné. C’est d’autant plus vrai pour le traducteur d’un auteur connu et admiré qui se heurte souvent à la méfiance aveugle de lecteurs exigeants, aux idées arrêtées, très informés au demeurant. Il semble que, pour eux, le traducteur soit présumé coupable jusqu’à preuve du contraire. Il n’y pas grand-chose à faire, sinon rester poli.
Citation : Il me semble qu'il y a principalement une raison : la cohérence. Je peux la comprendre si elle s'attache à respecter la volonté de l'auteur. Je la considère nettement plus discutable lorsqu'il s'agit de cohérence éditoriale ou personnelle.
Le traducteur-profanateur aurait donc des intentions cachées. Une cohérence "personnelle", hein ? Eh bien, je vous laisse à vos fictions, Lomelinde. C'est votre droit, après tout. Mais attention, vous n'êtes pas le premier, et sûrement pas le dernier.