14.10.2014, 11:02
Je suis en train de lire cette nouvelle traduction.
Clairement, c'est pour moi la traduction de référence, et ceci pour au moins trois raisons :
1) L'absence des multiples petites erreurs de la précédente traduction.
2) Le choix d'adapter les poèmes de Tolkien aux vers français plutôt que d'en faire une traduction littérale. C'est moins "scientifique" (mais pour ça rien ne remplace l'original !), mais c'est plus agréable et plus beau et c'est ce qu'on demande à une traduction (qui n'est pas un outil de recherche).
3) Les traductions des noms sont homogènes et agréables, j'ai adopté toute de suite et sans difficulté (et c'était pas gagné !). Il n'y a que la, pardon "le" Comté !, qui me fait tiquer pendant la lecture
Mais c'est vraiment l'habitude de 15 ans de lecture !
Mais c'est aussi en lisant cette traduction que je m'en rends compte des qualités de la précédente.
Ledoux semblait moins à l'aise avec les variations de registre de langue, mais quelle langue ! L'usage du mot galgal par exemple, c'était un choix extraordinaire (quoique n'ayant pas l'anglais sous les yeux, je ne peux juger de la justesse). Mais aussi des tournures de phrases très élégantes, mais parfois accompagnées de lourdeurs.
La traduction de Lauzon me semble (j'en suis au chapitre 7) plus constante, peut-être moins "brillante", mais jamais lourde et toujours fluide et agréable. La traduction de Ledoux est bien moins homogène.
Un autre point positif : la langue de Daniel Lauzon est sans doute plus proche "d'aujourd'hui". Celle de Ledoux était plus "classique". Simple question de génération. Personnellement, je ne suis pas gêné par celle de Ledoux, mais c'est indéniablement un plus pour les nouveaux lecteur.
Bref, traduction adoptée et recommandée chaudement ! Bravo au traducteur et aux éditions Bourgois qui, après 15 ans d'attente, m'ont bien surpris !
P.S. ( un peu H.S. ): Je profite de la présence de Daniel Lauzon pour faire une petite remarque au sujet d'Ainulindalë (La Route Perdue). Je n'ai pas les textes anglais de la Route Perdue ni du Silmarillion sous les yeux, mais à de nombreuses reprises Pierre Alien utilise l'expression "advenir à l'Être". Notez la majuscule et la forme qui, en apparence, n'ont rien d'habituel.
De fait, c'est typiquement une expression issue de la théologie de Thomas d'Aquin (et il me semble que Tolkien avait un exemplaire de sa Somme Théologique).
Dans votre traduction de l'Ainulindalë, monsieur Lauzon, vous utilisez le terme "existence".
N'ayant pas les textes anglais sous les yeux, je ne fais ici que des suppositions. Mais à supposer que Tolkien utilise bien l'expression thomiste, si le choix de traduire par amener à l'existence n'est pas erroné, ça n'est pas non plus tout à fait juste. Pour Thomas d'Aquin et donc, PEUT-ETRE, pour Tolkien dans l'Ainulindalë, les "étants" (ce qui est, vous, moi, la table ...) sont, existent, parce-que celui qui "Est-par-lui-même-subsistant" (ipsum esse subsistens) leur a donné de participer à son Être (advenir à l'Être c'est recevoir l'Être et donc ... être, exister).
C'est sans doute un détail mineur, et quand bien même ma supposition serait fondée, il serait peut-être toujours préférable de traduire par "amener à l'existence" pour ne pas gêner le lecteur.
Je vous fais part de cette remarque au cas ou vous, ou quelqu'un d'autre, serait amené à réaliser dans un avenir lointain une nouvelle traduction du Silmarillion.
Clairement, c'est pour moi la traduction de référence, et ceci pour au moins trois raisons :
1) L'absence des multiples petites erreurs de la précédente traduction.
2) Le choix d'adapter les poèmes de Tolkien aux vers français plutôt que d'en faire une traduction littérale. C'est moins "scientifique" (mais pour ça rien ne remplace l'original !), mais c'est plus agréable et plus beau et c'est ce qu'on demande à une traduction (qui n'est pas un outil de recherche).
3) Les traductions des noms sont homogènes et agréables, j'ai adopté toute de suite et sans difficulté (et c'était pas gagné !). Il n'y a que la, pardon "le" Comté !, qui me fait tiquer pendant la lecture

Mais c'est aussi en lisant cette traduction que je m'en rends compte des qualités de la précédente.
Ledoux semblait moins à l'aise avec les variations de registre de langue, mais quelle langue ! L'usage du mot galgal par exemple, c'était un choix extraordinaire (quoique n'ayant pas l'anglais sous les yeux, je ne peux juger de la justesse). Mais aussi des tournures de phrases très élégantes, mais parfois accompagnées de lourdeurs.
La traduction de Lauzon me semble (j'en suis au chapitre 7) plus constante, peut-être moins "brillante", mais jamais lourde et toujours fluide et agréable. La traduction de Ledoux est bien moins homogène.
Un autre point positif : la langue de Daniel Lauzon est sans doute plus proche "d'aujourd'hui". Celle de Ledoux était plus "classique". Simple question de génération. Personnellement, je ne suis pas gêné par celle de Ledoux, mais c'est indéniablement un plus pour les nouveaux lecteur.
Bref, traduction adoptée et recommandée chaudement ! Bravo au traducteur et aux éditions Bourgois qui, après 15 ans d'attente, m'ont bien surpris !
P.S. ( un peu H.S. ): Je profite de la présence de Daniel Lauzon pour faire une petite remarque au sujet d'Ainulindalë (La Route Perdue). Je n'ai pas les textes anglais de la Route Perdue ni du Silmarillion sous les yeux, mais à de nombreuses reprises Pierre Alien utilise l'expression "advenir à l'Être". Notez la majuscule et la forme qui, en apparence, n'ont rien d'habituel.
De fait, c'est typiquement une expression issue de la théologie de Thomas d'Aquin (et il me semble que Tolkien avait un exemplaire de sa Somme Théologique).
Dans votre traduction de l'Ainulindalë, monsieur Lauzon, vous utilisez le terme "existence".
N'ayant pas les textes anglais sous les yeux, je ne fais ici que des suppositions. Mais à supposer que Tolkien utilise bien l'expression thomiste, si le choix de traduire par amener à l'existence n'est pas erroné, ça n'est pas non plus tout à fait juste. Pour Thomas d'Aquin et donc, PEUT-ETRE, pour Tolkien dans l'Ainulindalë, les "étants" (ce qui est, vous, moi, la table ...) sont, existent, parce-que celui qui "Est-par-lui-même-subsistant" (ipsum esse subsistens) leur a donné de participer à son Être (advenir à l'Être c'est recevoir l'Être et donc ... être, exister).
C'est sans doute un détail mineur, et quand bien même ma supposition serait fondée, il serait peut-être toujours préférable de traduire par "amener à l'existence" pour ne pas gêner le lecteur.
Je vous fais part de cette remarque au cas ou vous, ou quelqu'un d'autre, serait amené à réaliser dans un avenir lointain une nouvelle traduction du Silmarillion.