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Au cur de lOmbre.
Dans tous les pays libres de lOuest, sous le Soleil,
Les fleurs peuvent germer et fleurir au printemps,
Les arbres bourgeonner et devenir merveille,
Les eaux courir avec les rossignols chantant.
Ou ce peut être aussi une nuit claire et belle
Où le hêtre ondoyant porte la lueur brumeuse
Des étoiles elfiques dans limmense ciel
Au milieu de sa longue chevelure rameuse.
Bien que je sois ici à la fin du voyage,
Dans le cur des ténèbres profondément entré,
Au-delà des tours fortes dressées dans les nuages,
Au-delà des montagnes dures et escarpées,
Au dessus des ténèbres le Soleil est Béni,
Les étoiles toujours scintillent dans les cieux ;
Je ne dirai pas : « Hélas, le Jour est fini »,
Je ne ferai pas aux étoiles mes adieux.
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Très joli ! Quelques vers de 13 pieds :
Dans tous les pays libres de lOuest, sous le Soleil,
Au milieu de sa longue chevelure rameuse.
Dans le cur des ténèbres profondément entré,
Au-delà des montagnes dures et escarpées,
Au dessus des ténèbres le Soleil est Béni,
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Césure à l'hémistiche!!! depuis Hugo puis Rimbaud, on autorise l'élision du e muet à l'hémistiche (I.e le 6e pied). Mis selon les règles de Malhesherbes, c'est effectivement un vers de 13 pieds.
Je dois admettre que certaines traductions s'éloignent sensiblement du sens du texte... je suis tout à fait disposé à entendre des suggestions ou des rappels à l'ordre qui permettraient de se rapprocher afin de mériter le titre de traduction. Je parle ici pour une manière générale, vis-à-vis de toutes mes traductions dont certaines n'ont pas été approfondies. Je ne demande qu'à les améliorer!
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Oups pardon pour la césure Je dois gérer plein de poèmes à la fois et donc je compte trop vite sans réfléchir... En revanche je suis parti du principe que tu ne prononçais pas la diérèse, preuve que je fais parfois attention
Pour ce qui est des traductions, je suis obligé de ne conserver que celles qui respectent l'original... modifier des mots (et donc le sens), ce n'est plus de la traduction...
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Mais de la libre-interprétation, ce en quoi j'ai moi même plus tendance à recourir qu'à une trtaduction rigoureuse :p
Si certains textes s'éloignent trop de l'original mais sont bons, tu peux toujours, comme tu l'as fait pour moi, les mettre comme des poèmes personnels, non ?
En tout cas cela me parait une bonne solution... pasque suivre les vers de Tolkien, ce n'est pas toujours marrant surtout quand la traduction française est deux fois plus volumineuse que le texte anglais !
A part ça, ce n'est pas ma traduction préférée celle-là, quoiqu'elle soit assez agréable. Et si je soutiens la césure à l'hémistiche, je ne suis que modérément amateur d'y faire une ellipse du e muet (même si, retrospectivement, je me rends malheureusement compte que les 3/4 de mes anciens vers en faisaient ^^). Pour moi, ce n'est pas à proprement parler une faute de vers, mais quand c'est possible il vaut mieux éviter d'en abuser et chercher, en améliorant le vers, à le faire disparaître... après, c'est vrai que j'ai une nette préférence pour les alexandrins classiques de Corneille ou Racine que pour Hugo, mais bon Autre point négatif de cette ellipse : certains accents ont tendance à prononcer plus facilement le e de l'hémistiche qu'un français moyen peu marqué par son terroir (classe dans laquelle je me situe).
Ces considérations restent bien sûr dans l'ensemble toutes personnelles
Divitiac, pour vous servir
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Entièrement d'accord... j'essaie d'avoir le moins possible recours à la césure à l'hémistiche, car elle brise souvent le rythme. Les plus grands poètes (entre autres emon idole: Charles Baudelaire) ont atteint une perfection dans leur art et savent suffisamment manier les vers pour n'avoir pas besoin de cette licence. Ils jouent entre autres sur les effets de diérèses et de synérèses;
ex de diérèse:
"Ah! que n'ai-je mis bas tout un noeud de vipères
plutôt que de nourrir cette déris-i-on!
maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiat-i-on!"
Ce n'est pas un simple procédé pour ajuster la métrique, elle procure aux poèmes une fluidité et une musicalité divines.
Evidemment, n'ayant pas atteint cette maîtrise de la littérature, pauvres mortels que nous sommes, nous devons nous arranger comme nous pouvons!!!
Pour en revenir au débat sur la libre-interprétation ou traduction, je dirais que j'ai qualifié la plupart de mes textes de "traductions" et non de "libre-interprétations", car ces textes-là ont pour vocation d'être des traductions.. il est vrai qu'en pratique, on peut voir des différences entre le mot à mot et la traduction versifiée
mais je peux assurer que la plupart des poésies ou chansons qui ont été traduite et reversifiées sont souvent fort loin du sens original. exemple: les chansons du choixpeau magique dans les Harry Potter........ bon, on a les références qu'on peut )
Néanmoins je ne peux que m'incliner sur ce point: j'ai bel et bien pris des libertés vis-à-vis des textes originaux, qui sont par ailleurs consultables sur ce site: j'ai collé tant que j'ai pu! Je n'ai jamais dit que je considérais ces " libre traductions" comme des références en la matière! je suis déjà super content que vous me donniez votre avis dessus; ce ne sont pour moi que l'un des rares hobbies d'un prépa scientifique désireux de décompresser par moments en ressortant ses brouillons de terminale et de première.
Si vous avez des sujets ou thèmes de composition à suggérer...........
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(je réponds ici, pour la suite de la conversation)
Prendre quelques distances avec le texte pour des motifs esthétiques ne me dérange pas, au contraire. Il faut cependant savoir raison garder. Par exemple tu traduis dès le début d'un poème :
« The world was young, the mountains green, »
par :
« Quand le monde était jeune et les montagnes vertes,
Et dans une contrée immobile et déserte, »
Pour faire une rime, tu as rajouté un vers auquel jamais Tolkien n'a pensé... À ce niveau de la lecture (deux vers), le modeste responsable que je suis hoche la tête d'un air triste.
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J'admets. Mais as tu poursuivi la lecture ou t'es tu arrêté sur ce triste hochement de tête?... Dans l'ensemble, j'ai quand même restitué la structure, l'atmosphère et le sens.
Les vers rajoutés sont surtout là pour rendre la rime et caser la métrique.
Ils sont il est vrai inutiles au poème anglais. Mais ils servent quand même au poême français sans trop l'éloigner de l'original.
Tu vois, le plus dur est de réussir à rendre le rythme du poème.
The world was young, the mountains green...
The world was fair, the montains tall..
The world is grey, the mountains old....
Ce leitmotiv donne tout son rythme épique et grandiose à l'original.
En français, pour passer à l'alexandrin, il faut réussir à trouver un leitmotiv semblable, presque identique... mais un alexandrin
Quand le monde était jeune et les montagnes vertes...
Ah! le monde était beau, les montagnes altières....
Hélas! Le monde est gris, les montagnes sont vieilles....
J'essaie le plus possible de garder les expressions, métaphores et phrases de Tolkien; est-ce à ce point raté??
Je suis le premier à dire que la version anglaise est absolument divine. La traduction standard, celle qu'on trouve dans le commerce, est vraiment terne à mon gout. Restituer l'émotion d'un poème, c'est beaucoup plus que traduire mot à mot. Plus dangereux aussi.
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Je ne dis pas que c'est raté, je dis que ce n'est plus une traduction. Par ailleurs tu n'es pas forcé de faire des alexandrins, ni des rimes
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Aaaah... mais la plupart des poèmes de Tolkien sont métrés et en rimes.... Omettre cette forme dans une "libre traduction", ne serait-ce pas négliger un aspect majeur du texte?
Note: Baudelaire dit "Sois toujours poète, même en prose". Je suis également partisan des vers libres.. mais sans recherche profonde de la forme, y-a-t-il encore poésie?
Sur ce...
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"Sois toujours poète", c'est le cas de le dire.
Il existe (au moins) deux façons de traduire un poème : celle du poète et celle du traducteur.
Le traducteur cherchera à coller au texte ; ce sera, non pas une traduction mot à mot certes, mais un sens en tout point semblable : il ne cherchera pas à versifier, à faire rimer : son but est de rendre la substance du texte, son fond.
Le poète traduira, mais ce faisant il s'appropiera le poème ; il fera de la forme originale sa propre forme, pour garder cette touche poétique qui l'a frappé personnellement.
Citation : j'ai quand même restitué la structure, l'atmosphère et le sens.
L'atmosphère qui se dégage d'un texte est une affaire d'impression, en conséquence elle est propre à chacun. Une traduction comme tu viens de la faire, Squall-Estel, et comme j'en fais souvent, est davantage une retranscription du poème de Tolkien en un poème à toi : cette appropriation n'a en aucun cas à être critiquée, tant que la source d'inspiration est mentionnée, mais elle ne peut prétendre à être qualifiée de traduction en son sens général.
C'est à mon avis sur cela que Turb pose le doigt. Après je peux surinterprêter mais le débat est intéressant
Divitiac
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Citation :mais la plupart des poèmes de Tolkien sont métrés et en rimes....
Métrés oui, mais je voulais dire par là qu'il existe d'autres mètres ; d'autant plus que je crois que Tolkien n'utilise pas souvent celui-ci.
Ensuite une partie seulement des poèmes de Tolkien sont rimés. Cela s'explique par le fait que les poèmes anglo-saxons sont moins souvent rimés que les français (mais sont plus allitérés) ; cela tient à la langue. Lòrien expliquerait ça mieux que moi.
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Turb, dans le post-it de la section Arts du forum, j'ai constaté que tu avais écrit, je cite:
"-Ne pas se préoccuper de la version de Francis Ledoux, que ce soit pour "faire comme lui" ou "ne pas faire comme lui". Mieux vaut avoir votre propre traduction, réellement originale.
- Il n'y a pas de ligne directrice sur la fidélité au poème. Vous pouvez faire une traduction extrêmement fidèle ou une autre que soit plus littéraire. C'est votre traduction. On pourra ainsi mettre en ligne plusieurs traductions d'un même poème."
bah alors??
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Ah mais il est écrit qu'il « n'y a pas vraiment de ligne directrice » parce que je n'en ai pas fixé, mais Fëagond (mon prédécesseur) précise plus haut : « répondant à un critère de qualité dégagé par moi ».
C'est ce qui se passe. Si tu regardes les traductions mises en ligne, on peut trouver des infidélités au texte, des déformations ou des suppressions légères ; tant que je trouve que le texte n'est pas trahi je prends, mais je fixe la limite de la manière la plus subjective qui soit...
PS : dès que j'ai 5 minutes je mets en ligne une fournée de vers, dont deux des tiens si je me rappelle bien.
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