20.11.2020, 15:25
J'ai du mal avec les choix proposés. Déjà parce que les CLI ne sont pas une oeuvre "de Tolkien", mais une collection éditée par son fils. Il faudrait choisir là-dedans une ou plusieurs à évaluer. Même problème d'ailleurs avec les LdB, même si la collection est plus homogène. Je n'aurais pas la même appréciation pour le "Lai des Enfants de Húrin" que pour le "Lai de Leithian" (surtout dans sa deuxième version). Les poèmes inachevés du volume sont difficilement évaluables pour eux-mêmes.
Après, s'il s'agit de souffrance, les pires sont les œuvres qu'on aurait vraiment voulu voir terminées et dont la relecture attriste parce qu'elle fait ressortir à nouveau cet inachèvement...
De "La Route perdue" à "La chute de Gondolin" (dans sa version des CLI), j'en aurais plusieurs à citer.
Mais je dois bien dire que l'oeuvre qui littérairement fonctionne pour moi le moins bien, c'est encore "Les Papiers du Notion Club". Le cadre est remarquablement élaboré, tout particulièrement l'histoire embrouillée de la trouvaille des archives et de leur édition, l'idée de fond est complexe et intéressante, mais toute la première partie me fait penser que Tolkien ne savait pas vraiment où il allait. Au final, cette impression est sans doute due à l'inachèvement de l'oeuvre, comme si le SdA s'était retrouvé interrompu dans la Chambre de Mazarbul (et cela a bien failli être le cas...), avec une révision inachevée des sections précédentes : toute la première partie dans la Comté aurait semblé longue et dépourvue d'action, comparée à l'accélération du deuxième tome ; la déception aurait sans doute été grande que le fil se rompe au moment le plus excitant. Tels sont pour moi "Les Papiers du Notion Club".
Edit : A l'inverse, je trouve que les "Wanderings of Húrin" sont un des sommets stylistiques de Tolkien, où il arrive d'ailleurs à imaginer une histoire plus noire encore que le Narn.
Après, s'il s'agit de souffrance, les pires sont les œuvres qu'on aurait vraiment voulu voir terminées et dont la relecture attriste parce qu'elle fait ressortir à nouveau cet inachèvement...

Mais je dois bien dire que l'oeuvre qui littérairement fonctionne pour moi le moins bien, c'est encore "Les Papiers du Notion Club". Le cadre est remarquablement élaboré, tout particulièrement l'histoire embrouillée de la trouvaille des archives et de leur édition, l'idée de fond est complexe et intéressante, mais toute la première partie me fait penser que Tolkien ne savait pas vraiment où il allait. Au final, cette impression est sans doute due à l'inachèvement de l'oeuvre, comme si le SdA s'était retrouvé interrompu dans la Chambre de Mazarbul (et cela a bien failli être le cas...), avec une révision inachevée des sections précédentes : toute la première partie dans la Comté aurait semblé longue et dépourvue d'action, comparée à l'accélération du deuxième tome ; la déception aurait sans doute été grande que le fil se rompe au moment le plus excitant. Tels sont pour moi "Les Papiers du Notion Club".
Edit : A l'inverse, je trouve que les "Wanderings of Húrin" sont un des sommets stylistiques de Tolkien, où il arrive d'ailleurs à imaginer une histoire plus noire encore que le Narn.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland