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[Parution VF] Beowulf: traduction et commentaire de J.R.R. Tolkien
#61
Je n'ai pas pu résister à réagir à ton avis, Hofnarr. Je ne vais pas pouvoir répondre sur les sujets des traductions, si ce n'est pour émettre l'hypothèse que certains des choix de Christine ont peut-être été fait pour des raisons de rythme et d'allitération dans les phrases qui, même si le texte est en prose, sont bien souvent rythmées à la manière d'un poème.

Là où je veux réagir c'est sur ce passage :
(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Encore une chose : Tolkien abuse fréquemment du "Now" en tête de phrase (surtout dans ses premiers écrits). Cette manie agaçante a été rendue avec beaucoup de lourdeur par trois auteurs, que je sache (je ne me suis pas penché sur les Lais du Beleriand où d'autres traducteurs ont posé leur patte) : Adam Tolkien, Daniel Lauzon et Christine Laferrière. Avec beaucoup de lourdeur, Adam Tolkien rendait tous les "Now" par des "Maintenant". D'une manière beaucoup plus heureuse, Daniel Lauzon avait choisi "Lors", un peu plus archaïque, mais qui convenait très bien et gardait la prose à la fois fluide et intelligible. Christine Laferrière, dans Beowulf, choisit au contraire "Ores". Or, "Ores" est homonyme de "Or", lequel, ainsi qu'en témoigne la présente, peut également, et avec une bonne probabilité, se retrouver en tête de phrase. Hormis la confusion créée, il se profile un autre problème : chez Christine Laferrière, "Lors" est habituellement utilisé pour traduire "Then" (je ne sais pas comment "then" est traduit chez Lauzon). Du coup, l'harmonie entre les traductions en prend un sacré coup !
Je pense que tu te trompes sur un point. L'harmonie entre les traductions ne concernent que des œuvres qui sont intrinsèquement liées entre-elles, comme c'est le cas du Hobbit avec le SdA, pas toutes les œuvres du corpus, même si dans l'idéal, il serait effectivement mieux d'avoir un seul traducteur comme on a un seul auteur en la personne de Tolkien. Le choix de rendre un style en particulier, ou comme ici un terme particulier, revient au traducteur en fonction du reste de sa traduction. Autant Daniel Lauzon devra garder une certaine cohérence dans ses propres choix, autant il est illusoire de croire qu'on peut avoir une parfaite harmonie avec des œuvres qui n'ont que peu de liens en style, forme et même dans leurs sujets avec le reste. Je dirais même qu'on aurait cherché à avoir cette harmonie qu'on aurait sans doute détruit une partie du style de la traduction.

Citation :Il faut également souligner certaines phrases bien tordues, par exemple, ligne 2319-2322, p.97-98 : "Il n'y a plus d'allègre mélodie de harpe, plus de liesse d'instruments de musique, le brave faucon ne traverse plus la halle, ni le prompt cheval ne piétine plus dans la cour du château." Je crois que cet usage du "ni" est simplement inédit en français, et il aurait mieux valu l'enlever tout simplement.

C'est drôle parce que cette utilisation du "ni" ne me choque pas outre mesure. Je suis persuadé qu'en cherchant bien dans la littérature, on trouve ce genre d'archaïsmes ou pseudo-archaïsmes.

Citation :Finalement, ma plus grande tristesse vis-à-vis de ce livre est qu'une bonne partie du lectorat français risque de découvrir Beowulf à travers cette traduction étouffante et d'en ressortir dégoûtée de cette œuvre autrement splendide.
Il faut compter qu'aucune traduction de Beowulf n'est et ne sera probablement jamais satisfaisante. La traduction référence en France, celle de Crépin en vers, n'est pas franchement plus claire que celle de Tolkien...
What's the point of all this pedantry if you can't get a detail like this right?
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#62
(04.08.2016, 10:33)Hofnarr Felder a écrit : Je me suis d'ailleurs pris à songer que le motif de Hrothgar ou de n'importe quel roi germanique distribuant des rings pour s'assurer l'allégeance de ses champions pouvait, en se laissant dériver suivant les fils secrets de la pensée, évoquer Sauron et les Neuf... Mais ça n'est à mon avis rien de plus qu'une agréable dérive !

Pour ma part, je considère que c'est très clair chez Tolkien. Je crois d'ailleurs qu'on peut retrouver l'une ou l'autre allusion dans les Lettres ou notes manuscrites de Tolkien à ce lien volontaire chez lui entre les anneaux distribués par les rois germaniques pour s'assurer de la fidélité de leurs sujets et les Anneaux donnés par Sauron... qui garantissent cette fidélité. On peut même imaginer (mais ce n'est pas explicite) que Tolkien ait voulu imaginer quelle aurait pu être la source mythique et magique de cette habitude des Germains.

(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Par exemple, pourquoi avoir systématiquement traduit l'adjectif "fell" par "cruel" ? Ainsi, p.88, lignes 2004-2006, on peut lire : "C'est de lui qu'Eomer fut engendré, pour le réconfort des hommes de puissance, vaillant en actes cruels".

Pas sûr que Tolkien ait voulu que ce soit laudatif (il n'a pas une attitude manichéenne envers ses héros), mais effectivement, « cruel » semble trop dépréciatif pour bien convenir.

(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Or, on peut lire : "il avait toujours été d'entre les hommes le plus généreux, envers les hommes le plus gracieux, envers son peuple le plus aimant et de louanges le plus avide." Mais "avide de louanges" n'est pas un trait positif car avide n'a strictement aucune connotation laudative possible !

Pour le coup, dans ses essais Tolkien critique vertement Beowulf pour son amour de la gloire. Par conséquent, je pense bien qu'ici Tolkien estime que le poète a fait un commentaire in cauda uenenum. Pour autant, eager est ambivalent et c'est sûrement volontaire. Peut-être que « désireux » ou un autre synonyme aurait mieux convenu.

(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Du coup, l'harmonie entre les traductions en prend un sacré coup !

(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Finalement, ma plus grande tristesse vis-à-vis de ce livre est qu'une bonne partie du lectorat français risque de découvrir Beowulf à travers cette traduction étouffante et d'en ressortir dégoûtée de cette œuvre autrement splendide.

Je ne peux qu'être d'accord avec toi sur ce point. Et de fait, je reste réservé sur la pertinence de cette traduction, qui ne me paraissait pas vraiment prioritaire. Si encore ç'avait été la traduction versifiée partielle de Tolkien, j'aurais mieux compris, mais ce n'est même pas le cas.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#63
Je reconnais bien volontiers que j'ai été excessif dans mes critiques, au point d'avoir complètement tort parfois (souvent ?) ; mais ce livre m'a rapidement énervé, pour les raisons que j'ai spécifiées, d'où un biais particulièrement négatif dans mon appréhension de l'œuvre. Cependant il me rassure et me réjouit de lire qu'Elendil les comprend et d'une certaine manière les partage.

L'avantage et le désavantage, c'est que Beowulf était resté, en France, confiné à un public plutôt confidentiel, notamment peut-être parce que la traduction d'André Crépin (qui soi dit en passant a le mérite et l'intérêt d'être une traduction directe du vieil anglais au français) n'est pas forcément d'une lecture facile. Je me souviens moi-même avoir souhaité lire Beowulf depuis des années, mais ce n'est qu'assez récemment que j'ai estimé mon niveau d'anglais suffisant pour aborder une traduction (celle de Raffel, que j'avais alors beaucoup appréciée, même si je ne sais pas ce qu'elle vaut du point de vue de la fidélité à l'original). La traduction du Beowulf de Tolkien était donc l'occasion de faire découvrir cette œuvre à une plus large audience.

Or, des choix comme "Ores" en tête de phrase qui, je le maintiens, rappelle beaucoup plus "Ornicar" que "d'ores et déjà", sont des choix élitistes. Fondés, certainement, mais élitistes ; je ne sais pas s'il y a beaucoup de gens, hors du cercle des lecteurs de Beowulf bien sûr, pour qui le sens de "ores" est immédiatement transparent. Alors, oui, bien évidemment, la prose de Tolkien est elle-même élitiste... Mais "Now", pour le lecteur anglais contemporain, reste parfaitement compréhensible, et ne suscite aucune ambiguïté.

Ce genre de détail peut paraître insignifiant, mais il est à mon sens indicatif d'une certaine posture, que pour ma part je n'apprécie pas. Faut-il être très érudit pour lire et apprécier Tolkien ? Faut-il avoir soi-même une bonne connaissance de la diachronie du français pour pouvoir aborder son œuvre en traduction ? Tolkien doit-il être arraché aux masses qui l'ont souillé par l'adoration vulgaire des films et mis sur un piédestal où il ne sera accessible que par ceux qui le méritent réellement ? J'utilise là volontiers un ton provocateur (mais qui j'espère reste aimable et sympathique), et cependant ce sont des questions importantes. Pour moi, promouvoir l'œuvre de Tolkien, c'est la promouvoir auprès de tous, et pas en elle-même. Il me semble donc que la traduction de Beowulf (qui déjà est un ouvrage difficile par ses commentaires philologiques nombreux, quoique précieux et passionnants) ne participe pas au partage de l'œuvre.

Une dernière remarque enfin : je suis entièrement d'accord avec Elendil et comprends mal la priorité donnée à cette traduction (je l'aurais d'ailleurs acheté en anglais sans trop d'hésitation). Mais à quel ouvrages penses-tu -lesquels auraient bénéficié d'une traduction plus rapide ? Les autres HoME ? Un recueil de textes pré-légendaires ?

Je pense de mon côté à The Story of Kullervo : si la petite prose de Tolkien n'a pas beaucoup d'intérêt intrinsèque (mais elle en a énormément du point de vue de sa carrière d'écrivain !), ses conférences sur le Kalevala sont très intéressantes et complètent idéalement son célèbre essai sur le conte féerique. Surtout, j'ai remarqué qu'il était presque impossible de parler du Kalevala sans que, dans les trente secondes (vraiment ! ce n'est pas une façon de parler !) quelqu'un dise "Tolkien". Même dans le Kalevala Guide publié par la SKS, Tolkien est mentionné dès la deuxième page de texte. Pourtant le lien Tolkien - Kalevala est loin d'être évident ; et ce petit opuscule contribue du moins à l'élucider.
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#64
(09.02.2017, 09:32)Hofnarr Felder a écrit : Or, des choix comme "Ores" en tête de phrase qui, je le maintiens, rappelle beaucoup plus "Ornicar" que "d'ores et déjà", sont des choix élitistes. Fondés, certainement, mais élitistes ; je ne sais pas s'il y a beaucoup de gens, hors du cercle des lecteurs de Beowulf bien sûr, pour qui le sens de "ores" est immédiatement transparent. Alors, oui, bien évidemment, la prose de Tolkien est elle-même élitiste... Mais "Now", pour le lecteur anglais contemporain, reste parfaitement compréhensible, et ne suscite aucune ambiguïté.
Pour moi, cela participe surtout du caractère, de l'atmosphère archaïque, du texte. Bien sûr, ce n'est pas autant compréhensible que Lors ou Maintenant, mais ça reste quelques mots sur un texte qui en compte des milliers. Je ne suis pas sûr que ça soit plus gênant qu'aucune traduction du tout.

Citation :Ce genre de détail peut paraître insignifiant, mais il est à mon sens indicatif d'une certaine posture, que pour ma part je n'apprécie pas. Faut-il être très érudit pour lire et apprécier Tolkien ? Faut-il avoir soi-même une bonne connaissance de la diachronie du français pour pouvoir aborder son œuvre en traduction ? Tolkien doit-il être arraché aux masses qui l'ont souillé par l'adoration vulgaire des films et mis sur un piédestal où il ne sera accessible que par ceux qui le méritent réellement ? J'utilise là volontiers un ton provocateur (mais qui j'espère reste aimable et sympathique), et cependant ce sont des questions importantes.
À tout cela, bien sûr que non.

Citation :Pour moi, promouvoir l'œuvre de Tolkien, c'est la promouvoir auprès de tous, et pas en elle-même. Il me semble donc que la traduction de Beowulf (qui déjà est un ouvrage difficile par ses commentaires philologiques nombreux, quoique précieux et passionnants) ne participe pas au partage de l'œuvre.
Je suis d'accord sur le fait qu'on doit promouvoir l'oeuvre de Tolkien auprès de tout le monde, mais ça n'exclut pas de le faire en la promouvant en elle-même. Christine Laferrière est une bonne traductrice. Je suis convaincu que ses choix ont été pesés et participent à rendre au mieux le texte de Tolkien. Evidemment, l'ouvrage est compliqué, mais il l'est tout autant dans sa langue d'origine, mais je ne crois que pas que ça empêche au moins le texte de Beowulf lui-même d'être apprécié et compris pleinement par des gens qui n'ont pas envie de s'encombrer la tête d'une connaissance pointue du sujet. Et l'ouvrage possède d'autres qualités, ne serait-ce que la présence de Sellic Spell et des lais de Beowulf. Personnellement, j'ai lu avec intérêt les commentaires, mais je ne peux pas vraiment dire que j'en ai retenu grand chose, hormis quelques bribes en lien avec le Seigneur des Anneaux, car je n'en avais qu'un intérêt relatif. Ca ne m'a pas empêché d'apprécier le reste.

Citation :Une dernière remarque enfin : je suis entièrement d'accord avec Elendil et comprends mal la priorité donnée à cette traduction (je l'aurais d'ailleurs acheté en anglais sans trop d'hésitation). Mais à quel ouvrages penses-tu -lesquels auraient bénéficié d'une traduction plus rapide ? Les autres HoME ? Un recueil de textes pré-légendaires ?
Les HoMe, c'était exclu, car ils sont à la charge de Daniel Lauzon, qui était penché sur la nouvelle traduction (on parlait d'homogénéité, ça me semble plus que nécessaire sur la série de HoMe, comparé à une homogénéité entre des textes sans relation entre eux). Quant aux textes autres, il n'y en avait pas des tonnes à l'époque de la sortie en VO du Beowulf. The Story of Kullervo n'est sorti chez HarperCollins l'année suivante. Le reste ce sont des versions étendues des contes Gilles de Ham et Smith ou celles des conférences sur Beowulf et Du Conte de fées. Autant dire qu'en termes de vente pour Bourgois, c'était se tirer une balle dans le pied.

Citation :Je pense de mon côté à The Story of Kullervo : si la petite prose de Tolkien n'a pas beaucoup d'intérêt intrinsèque (mais elle en a énormément du point de vue de sa carrière d'écrivain !), ses conférences sur le Kalevala sont très intéressantes et complètent idéalement son célèbre essai sur le conte féerique. Surtout, j'ai remarqué qu'il était presque impossible de parler du Kalevala sans que, dans les trente secondes (vraiment ! ce n'est pas une façon de parler !) quelqu'un dise "Tolkien". Même dans le Kalevala Guide publié par la SKS, Tolkien est mentionné dès la deuxième page de texte. Pourtant le lien Tolkien - Kalevala est loin d'être évident ; et ce petit opuscule contribue du moins à l'élucider.
Mais continuez à faire du lobbying, c'est comme ça qu'un éditeur acceptera d'en publier une traduction ! Mr. Green
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#65
De fait, Kullervo était exclu pour des questions chronologiques, mais j'aurais préféré une garantie pour Daniel de pouvoir se lancer dans HoMe 6 dès parution du Retour du Roi.

Sinon, il y avait The History of The Hobbit, qui n'est pas d'un intérêt moindre et aurait pu s'accommoder d'un autre traducteur.
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#66
A noter qu'il est toujours possible de s'adresser en direct à l'éditeur en utilisant les cartes postales à disposition dans les ouvrages. Ces cartes sont lues, donc n'hésitez pas à en faire usage pour réclamer les ouvrages que vous souhaitez voir traduits Wink

Aussi, je souris (avec tendresse, pas avec moquerie bien sûr) un peu en lisant, car ça me fait penser à ce qui est parfois reproché à Ledoux (pas par tout le monde évidemment), le côté lourd et archaïsant, qui du coup a rebuté pas mal de lecteurs francophones, ce qui nous laisse parfois dans un état de frustration que la profondeur du texte a pu échapper à ces lecteurs à cause de sa forme transformée.
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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#67
(09.02.2017, 14:22)Elendil a écrit : De fait, Kullervo était exclu pour des questions chronologiques, mais j'aurais préféré une garantie pour Daniel de pouvoir se lancer dans HoMe 6 dès parution du Retour du Roi.
Je ne vois pas de rapport. On parlait de publier Beowulf à sa sortie en 2015. Daniel était pris par le Retour du Roi, donc même si on avait eu une garantie pour les futurs HoMe, ça n'aurait pas été avant la fin du SdA c'est-à-dire à peu près maintenant. À l'époque, publier le Beowulf ne portait pas atteinte au reste de la collection, même si cette garantie avait existé. On avait un nouvel ouvrage Tolkien, hors légendaire, et une traductrice qui pouvait le faire, donc le choix était somme toute assez logique.

(09.02.2017, 14:22)Elendil a écrit : Sinon, il y avait The History of The Hobbit, qui n'est pas d'un intérêt moindre et aurait pu s'accommoder d'un autre traducteur.
Vu que l'on a désormais une traduction du Hobbit par Lauzon, ça me semble aller à l'encontre de la cohérence de l'ensemble de l’œuvre légendaire dont on parlait que d'avoir quelqu'un d'autre pour traduire les brouillons.
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#68
Pauvre Daniel Lauzon ! Il a tant à faire !

Ta remarque m'intéresse bien, Zelphalya, et m'étonne, car je n'ai jamais senti cela à la lecture des traductions de Lauzon. Je me suis ré-intéressé à Tolkien avec la lecture de sa traduction du HoME 4 ! Et pourtant, généralement, je ne supporte pas les archaïsmes, que je trouve souvent trop surfaits à mon goût. Comme quoi il est facile de sous-estimer à quel point chacun peut avoir des perceptions très différentes du même texte.
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#69
(09.02.2017, 21:55)Hofnarr Felder a écrit : Ta remarque m'intéresse bien, Zelphalya, et m'étonne, car je n'ai jamais senti cela à la lecture des traductions de Lauzon. Je me suis ré-intéressé à Tolkien avec la lecture de sa traduction du HoME 4 ! Et pourtant, généralement, je ne supporte pas les archaïsmes, que je trouve souvent trop surfaits à mon goût. Comme quoi il est facile de sous-estimer à quel point chacun peut avoir des perceptions très différentes du même texte.

Je parlais de Ledoux Smile
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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#70
Je ne sais pas si vous vous souvenez (de toute façon c'est dans le fuseau) que j'avais critiqué la manière dont Christine Laferrière traduisait ce qui constitue vraiment un détail sans importance (mais le plaisir de pinailler, que voulez-vous...), commettant par là ce que j'estime être un contre-sens.

Tolkien a écrit :As for Scefing, it can thus, as we see, mean 'provided with a sheaf, connected in some way with a sheaf of corn', or son of a figure called Sheaf. In favour of the latter is the fact that there are English traditions of a mythical (not the same as eponymous and fictitious) ancestor called Sceaf, or Sceafa, belonging to ancient culture-myths of the North.

La parenthèse avait été traduite par "pas le même que l'ancêtre éponyme et fictionnel".

Or, cette même note de cours de Tolkien figure également dans la Route Perdue, lors du passage sur le Roi Sheaf ; mais comme la Route Perdue a été traduite par Daniel Lauzon, on a deux traductions françaises différentes qu'il devient possible de mettre en regard. Et Daniel Lauzon traduit très sobrement cette parenthèse par "non pas éponyme et fictionnel", ce avec quoi je suis on ne peut plus pleinement d'accord.

Bon, je n'avais aucun doute sur les grandes qualités de traducteur de Daniel Lauzon, mais j'aime assez quand ce genre de petit détail le confirme.
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#71
Je remonte, car on en parle dans le dernier tiers de l'émission de France Culture, la Compagnie des poètes, du 13 décembre dernier :
http://www.tolkiendil.com/tolkien/radio#...embre_2019
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