Il est très facile de se sentir exclu lorsqu'on écoute une discussion ou lorsqu'on assiste à une conférence de linguistes ou de philologues plus ou moins spécialisés, mais c'est aussi vrai dans bien d'autres domaines du savoir. Je ne comprends pas trop la partie de ton propos abordant ce point, Hyarion. Tolkien était philologue, a voulu construire des langues et un système de langues plutôt solides y compris dans la diachronie, donc on peut en parler en spécialiste, certes, mais surtout on peut difficilement parler autrement qu'en spécialiste des points plus ardus. Bien entendu, il est tout à fait possible d'être pédant, au sens propre, dans ce domaine, ou de vouloir parader, mais la plupart du temps, ce n'est ni ce que font ni ce que veulent faire les spécialistes... Bon, je ne peux prêcher contre ma paroisse, comme je suis doctorant et ATER.
Par rapport au discours mélioratif : en France, c'est peut-être aussi le produit, par réaction, d'une réception assez difficile de l'oeuvre de Tolkien, comme objet littéraire et culturel digne d'intérêt et d'étude, y compris en matière de recherche universitaire. Plus récemment, les adaptations n'y sont peut-être pas pour rien non plus : le visage de la Terre du Milieu qu'elles présentent est, parfois, tellement éloigné des textes, qu'on peut présenter en regard une figure de Tolkien valorisée, dans l'espoir de conduire les téléspectateurs à devenir des lecteurs ou à comprendre qu'il ne faut pas voir Tolkien par le biais des films. Je vois donc une partie de la valorisation, parfois excessive, de la figure de Tolkien, comme la conséquence d'une attitude défensive ou démarcative. Il y en a sans doute certains qui idolâtrent Tolkien, ou qui l'admirent excessivement, mais est-ce vraiment cela qui traduit le climat d'ambiance du monde tolkienien (cependant je ne le connais que par le biais d'internet, pas dans des formes plus directes de sociabilité) ?
Concernant le "fanariat" : avec Tolkien, j'ai l'impression globale que le milieu des amateurs et des passionnés de Tolkien est souvent mixte, avec un aspect d'amicale littéraire d'un côté, et de l'autre une approche qui ressemble plus à celle des autres groupes d'amateurs d’œuvres marquées par une forte popularité, et qui inclut aussi des "fans" au sens propre. J'ajoute que depuis la sortie des films de Jackson, il y a aussi des "fans des films" et de leurs produits dérivés avant tout, aussi hérétique cela semble-t-il aux plus purs des puristes.
Effectivement, le fait d'avoir une amitié littéraire pour un auteur ne doit pas empêcher d'être en mesure d'avoir un regard vraiment critique sur celui-ci. Il me semble aussi qu'il est sain d'être capable, malgré l'admiration, de regarder l'objet de celle-ci avec une certaine distance. Les plus "gros fans" n'en sont pas forcément capables.
Je pense par là à un phénomène de société et du monde culturel qui existe effectivement, et dont l'industrie culturelle use et abuse : par exemple, le fan ultime de Star Wars, dont la chambre ruisselle d'objets collectors, et qui ne sent pas forcément que la larme qui lui coule à l'œil quand il regarde la bande-annonce de l'épisode IX, est plus le produit d'une campagne de mercatique bien dosée, que celui de concepteurs aussi futés et inspirés que l'équipe de la saga originale. Certes, mon avis est orienté.
Cela étant dit, je comprends tout à fait qu'au bout d'un moment, quels qu'aient été l'admiration et l'éblouissement initiaux, on ne puisse que se lasser d'échanges qui n’incluraient pas une portée plus critique. Et je suis un peu méfiant envers ceux qui ne sont pas du tout critiques.
Malgré cela, je n'arrive pas à voter au sondage. Notamment parce que "les aspects de l'oeuvre de Tolkien" et "les aspects liés à l'oeuvre de Tolkien", ce n'est pas exactement la même chose.
Concernant Tolkien et le français, Tolkien et les français : d'accord avec ce que tu écris, Hyarion.
Par rapport au discours mélioratif : en France, c'est peut-être aussi le produit, par réaction, d'une réception assez difficile de l'oeuvre de Tolkien, comme objet littéraire et culturel digne d'intérêt et d'étude, y compris en matière de recherche universitaire. Plus récemment, les adaptations n'y sont peut-être pas pour rien non plus : le visage de la Terre du Milieu qu'elles présentent est, parfois, tellement éloigné des textes, qu'on peut présenter en regard une figure de Tolkien valorisée, dans l'espoir de conduire les téléspectateurs à devenir des lecteurs ou à comprendre qu'il ne faut pas voir Tolkien par le biais des films. Je vois donc une partie de la valorisation, parfois excessive, de la figure de Tolkien, comme la conséquence d'une attitude défensive ou démarcative. Il y en a sans doute certains qui idolâtrent Tolkien, ou qui l'admirent excessivement, mais est-ce vraiment cela qui traduit le climat d'ambiance du monde tolkienien (cependant je ne le connais que par le biais d'internet, pas dans des formes plus directes de sociabilité) ?
Concernant le "fanariat" : avec Tolkien, j'ai l'impression globale que le milieu des amateurs et des passionnés de Tolkien est souvent mixte, avec un aspect d'amicale littéraire d'un côté, et de l'autre une approche qui ressemble plus à celle des autres groupes d'amateurs d’œuvres marquées par une forte popularité, et qui inclut aussi des "fans" au sens propre. J'ajoute que depuis la sortie des films de Jackson, il y a aussi des "fans des films" et de leurs produits dérivés avant tout, aussi hérétique cela semble-t-il aux plus purs des puristes.
Effectivement, le fait d'avoir une amitié littéraire pour un auteur ne doit pas empêcher d'être en mesure d'avoir un regard vraiment critique sur celui-ci. Il me semble aussi qu'il est sain d'être capable, malgré l'admiration, de regarder l'objet de celle-ci avec une certaine distance. Les plus "gros fans" n'en sont pas forcément capables.
Je pense par là à un phénomène de société et du monde culturel qui existe effectivement, et dont l'industrie culturelle use et abuse : par exemple, le fan ultime de Star Wars, dont la chambre ruisselle d'objets collectors, et qui ne sent pas forcément que la larme qui lui coule à l'œil quand il regarde la bande-annonce de l'épisode IX, est plus le produit d'une campagne de mercatique bien dosée, que celui de concepteurs aussi futés et inspirés que l'équipe de la saga originale. Certes, mon avis est orienté.
Cela étant dit, je comprends tout à fait qu'au bout d'un moment, quels qu'aient été l'admiration et l'éblouissement initiaux, on ne puisse que se lasser d'échanges qui n’incluraient pas une portée plus critique. Et je suis un peu méfiant envers ceux qui ne sont pas du tout critiques.
Malgré cela, je n'arrive pas à voter au sondage. Notamment parce que "les aspects de l'oeuvre de Tolkien" et "les aspects liés à l'oeuvre de Tolkien", ce n'est pas exactement la même chose.
Concernant Tolkien et le français, Tolkien et les français : d'accord avec ce que tu écris, Hyarion.