22.10.2019, 16:57
(22.10.2019, 16:26)Tikidiki a écrit : En outre, l'argument que tu emploies vient à l'origine du fait que la langue est indissociable de nos propres sociétés... on pourrait soutenir que, mettons, connaître l'histoire de l'Allemagne du XXème siècle impose de connaître précisément sa langue dans toutes ses nuances, et ainsi de suite pour chaque culture.
Je n'irais pas jusque-là non plus. En revanche, j'arguerais volontiers qu'on ne peut guère comprendre correctement les philosophes allemands postérieurs à Kant sans parler allemand. De même qu'on ne peut guère apprécier vraiment Goethe ou Schiller sans les lire dans le texte original. (Et je m'avoue défaillant à cet égard, ma maîtrise de l'allemand étant nettement insuffisante.)
(22.10.2019, 16:26)Tikidiki a écrit : De surcroît, pour Tolkien, l'essentiel de ses textes n'est pas écrit dans ses langues inventées, et la question de la maîtrise de cette langue se pose donc beaucoup moins.
Evidemment, pour Tolkien, la question est un peu différente, même si on ne peut vraiment apprécier Markirya sans avoir des bases de quenya. Néanmoins, la remarque qui vaut pour la langue vaut aussi pour les noms : connais-tu des gens qui admirent l'Edda ou le Kalevala ou l'Iliade tout en étant rebutés par l'onomastique des langues dans lesquelles ces textes ont été écrits ? Est-ce que le SdA aurait été aussi plaisant à lire si au lieu de la toponymie sindarine, nous avions eu celle de l'Epée de Shannara ?
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland