05.11.2018, 09:24
Bonjour,
Daniel Lauzon a l'immense avantage d'avoir pu travailler à un rythme plus posé que Francis Ledoux et d'avoir bénéficié de quarante ans d'études tolkieniennes et de publications des manuscrits et lettre de Tolkien, ce qui lui a donné un avantage incomparable pour s'inscrire dans le fil des souhaits de Tolkien en rapport avec les traductions. Tant sur les noms propres que les différents niveaux de langue (le style de vocabulaire de Sam, par exemple), le travail de Lauzon est souvent au plus près de l'original, même s'il s'en écarte occasionnellement et — à mon sens — à tort (ex : traduire Grand'Peur pour Mirkwood).
La plupart des traductions, anciennes et modernes, traduisent assez littéralement l'expression en question, très fréquente chez Homère (ex : « Héra aux grands yeux de génisse »). En effet, le propre de la traduction est aussi de dépayser le lecteur et de lui faire saisir la distance qui le sépare de l'original.
En l'occurrence, je ne suis pas d'accord avec cet exemple : le mot « comté » est fréquemment féminin jusqu'au XIXe siècle et il n'est pas absurde de l'utiliser ainsi, d'autant que l'exemple toponymique le plus connu en France reste reste la Franche-Comté.
N'oublions pas toutefois que les premières éditions du premier volume du SdA étaient intitulées la Fraternité de l'Anneau.
(01.11.2018, 18:17)Pour Radagast a écrit : Je n'apprécie pas du tout le "niveau de langage " choisi par M Lauzon sans parler de ses choix pour la traduction de la plupart des noms propres et je doute qu'il soit si fidèle que ça à J.R.R. Tolkien qui était un érudit.
Daniel Lauzon a l'immense avantage d'avoir pu travailler à un rythme plus posé que Francis Ledoux et d'avoir bénéficié de quarante ans d'études tolkieniennes et de publications des manuscrits et lettre de Tolkien, ce qui lui a donné un avantage incomparable pour s'inscrire dans le fil des souhaits de Tolkien en rapport avec les traductions. Tant sur les noms propres que les différents niveaux de langue (le style de vocabulaire de Sam, par exemple), le travail de Lauzon est souvent au plus près de l'original, même s'il s'en écarte occasionnellement et — à mon sens — à tort (ex : traduire Grand'Peur pour Mirkwood).
(01.11.2018, 18:17)Pour Radagast a écrit : Un de mes amis me parlait d'une traduction (de l'Odysée je crois) d'un texte citant littéralement "une femme aux yeux de vache" qu'il fallait évidemment traduire par "une femme aux yeux de biche " pour nos esprits occidentaux du 21 ème siècle pour ne pas dénaturer l'essence du texte.
La plupart des traductions, anciennes et modernes, traduisent assez littéralement l'expression en question, très fréquente chez Homère (ex : « Héra aux grands yeux de génisse »). En effet, le propre de la traduction est aussi de dépayser le lecteur et de lui faire saisir la distance qui le sépare de l'original.
(02.11.2018, 11:30)Hofnarr Felder a écrit : Parfois, le choix, pour choquant qu'il soit, est fondé et rationnel : c'est par exemple le cas du Comté, car il s'agit bien, en version originale, d'un ancien comté du royaume d'Arnor. Cela ne m'empêche pas, personnellement, de préférer la Comté, mais cette préférence est sans fondement et en porte-à-faux avec ce que dicte la version originale.
En l'occurrence, je ne suis pas d'accord avec cet exemple : le mot « comté » est fréquemment féminin jusqu'au XIXe siècle et il n'est pas absurde de l'utiliser ainsi, d'autant que l'exemple toponymique le plus connu en France reste reste la Franche-Comté.
(02.11.2018, 12:56)Hofnarr Felder a écrit : Cela dit, Lauzon avait aussi l'obligation de changer les noms, la plupart étant sous droits. Mais il est vrai que je ne digère pas la "Fraternité", d'autant que les différents membres de la Quête ne sont pas "frères", ce qui suggèrerait une certaine égalité entre eux (or leurs rapports sont en partie régis par la déférence, ne serait-ce que de Sam vers Frodo, de Frodo vers Gandalf, d'Aragorn vers Gandalf).
N'oublions pas toutefois que les premières éditions du premier volume du SdA étaient intitulées la Fraternité de l'Anneau.

Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland