08.02.2017, 12:10
(04.08.2016, 10:33)Hofnarr Felder a écrit : Je me suis d'ailleurs pris à songer que le motif de Hrothgar ou de n'importe quel roi germanique distribuant des rings pour s'assurer l'allégeance de ses champions pouvait, en se laissant dériver suivant les fils secrets de la pensée, évoquer Sauron et les Neuf... Mais ça n'est à mon avis rien de plus qu'une agréable dérive !
Pour ma part, je considère que c'est très clair chez Tolkien. Je crois d'ailleurs qu'on peut retrouver l'une ou l'autre allusion dans les Lettres ou notes manuscrites de Tolkien à ce lien volontaire chez lui entre les anneaux distribués par les rois germaniques pour s'assurer de la fidélité de leurs sujets et les Anneaux donnés par Sauron... qui garantissent cette fidélité. On peut même imaginer (mais ce n'est pas explicite) que Tolkien ait voulu imaginer quelle aurait pu être la source mythique et magique de cette habitude des Germains.
(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Par exemple, pourquoi avoir systématiquement traduit l'adjectif "fell" par "cruel" ? Ainsi, p.88, lignes 2004-2006, on peut lire : "C'est de lui qu'Eomer fut engendré, pour le réconfort des hommes de puissance, vaillant en actes cruels".
Pas sûr que Tolkien ait voulu que ce soit laudatif (il n'a pas une attitude manichéenne envers ses héros), mais effectivement, « cruel » semble trop dépréciatif pour bien convenir.
(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Or, on peut lire : "il avait toujours été d'entre les hommes le plus généreux, envers les hommes le plus gracieux, envers son peuple le plus aimant et de louanges le plus avide." Mais "avide de louanges" n'est pas un trait positif car avide n'a strictement aucune connotation laudative possible !
Pour le coup, dans ses essais Tolkien critique vertement Beowulf pour son amour de la gloire. Par conséquent, je pense bien qu'ici Tolkien estime que le poète a fait un commentaire in cauda uenenum. Pour autant, eager est ambivalent et c'est sûrement volontaire. Peut-être que « désireux » ou un autre synonyme aurait mieux convenu.
(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Du coup, l'harmonie entre les traductions en prend un sacré coup !
(16.08.2016, 15:01)Hofnarr Felder a écrit : Finalement, ma plus grande tristesse vis-à-vis de ce livre est qu'une bonne partie du lectorat français risque de découvrir Beowulf à travers cette traduction étouffante et d'en ressortir dégoûtée de cette œuvre autrement splendide.
Je ne peux qu'être d'accord avec toi sur ce point. Et de fait, je reste réservé sur la pertinence de cette traduction, qui ne me paraissait pas vraiment prioritaire. Si encore ç'avait été la traduction versifiée partielle de Tolkien, j'aurais mieux compris, mais ce n'est même pas le cas.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland