03.11.2016, 11:23
(Modification du message : 03.11.2016, 12:36 par Hofnarr Felder.)
Ah ! C'est une réponse surprenante, ça, Tikidki, très surprenante, mais très intéressante !
Pour répondre à aravanessë, je dirais que par "écrivain-culte", je comprends que Tolkien constituerait une sorte de figure de l'écrivain ultime, toutes catégories confondues, notamment pour son "pouvoir créateur". C'est-à-dire que l'image de Tolkien s'imposerait à la seule évocation du métier d'écrivain.
Concernant le fait que les univers de Herbert et de Lovecraft n'ont pas la même profondeur, le même détail, c'est bien vrai. Mais ils ont un intérêt autre. L'univers de Tolkien est un monde clos. On peut l'explorer, le découvrir, le visiter, s'y promener (comme le fait si bien Isengar), mais il ne laisse guère de place à l'imagination, je trouve, même si je me plais parfois à songer aux pérégrinations des magiciens bleus dans les lointains territoires de l'est, peut-être même jusque dans ce mystérieux "Dark Land" qui figure sur les cartes du monde. L'univers de Lovecraft est passionnant en ce qu'il est comme une extension de notre propre réel, et s'y mêle intimement. Libre à chacun de le continuer, de poursuivre ce réseau de citations à demi-factices, voire même d'écrire les ouvrages fantasmés qui font l'objet de ces citations imaginaires (voir par exemple le très récent Culte des Goules, à mon avis tout à fait réussi).
Quant à Herbert, il décrit une épopée humaine formidable. Il dépeint un futur complexe, mais qui a cela d'intéressant qu'il ne nous frappe pas tant par ses nouveautés ou son exotisme comme c'est souvent le cas en science-fiction, mais parce qu'il souligne et révèle l'unité fondamentale de l'aventure humaine, depuis les temps préhistoriques jusqu'à l'expansion galactique. Les grandes migrations qui suivent l'ascension du Messie de Dune, leur retour plusieurs millénaires plus tard et les conflits qui s'en suivent, constituent une fresque fabuleuse. Surtout, lorsque Tolkien sait donner l'impression de la profondeur historique, Herbert lui nous laisse une profonde impression temporelle : au fil de la saga, on ressent véritablement le passage des millénaires. Les âges d'Arda s'étendent peut-être sur une période tout aussi longue, mais les évènements qui s'y déroulent pourraient finalement n'être l'affaire que de quelques siècles.
Il est finalement ironique que nos réponses ne vont pas du tout dans le sens des statistiques du sondage en tout cas !
Pour répondre à aravanessë, je dirais que par "écrivain-culte", je comprends que Tolkien constituerait une sorte de figure de l'écrivain ultime, toutes catégories confondues, notamment pour son "pouvoir créateur". C'est-à-dire que l'image de Tolkien s'imposerait à la seule évocation du métier d'écrivain.
Concernant le fait que les univers de Herbert et de Lovecraft n'ont pas la même profondeur, le même détail, c'est bien vrai. Mais ils ont un intérêt autre. L'univers de Tolkien est un monde clos. On peut l'explorer, le découvrir, le visiter, s'y promener (comme le fait si bien Isengar), mais il ne laisse guère de place à l'imagination, je trouve, même si je me plais parfois à songer aux pérégrinations des magiciens bleus dans les lointains territoires de l'est, peut-être même jusque dans ce mystérieux "Dark Land" qui figure sur les cartes du monde. L'univers de Lovecraft est passionnant en ce qu'il est comme une extension de notre propre réel, et s'y mêle intimement. Libre à chacun de le continuer, de poursuivre ce réseau de citations à demi-factices, voire même d'écrire les ouvrages fantasmés qui font l'objet de ces citations imaginaires (voir par exemple le très récent Culte des Goules, à mon avis tout à fait réussi).
Quant à Herbert, il décrit une épopée humaine formidable. Il dépeint un futur complexe, mais qui a cela d'intéressant qu'il ne nous frappe pas tant par ses nouveautés ou son exotisme comme c'est souvent le cas en science-fiction, mais parce qu'il souligne et révèle l'unité fondamentale de l'aventure humaine, depuis les temps préhistoriques jusqu'à l'expansion galactique. Les grandes migrations qui suivent l'ascension du Messie de Dune, leur retour plusieurs millénaires plus tard et les conflits qui s'en suivent, constituent une fresque fabuleuse. Surtout, lorsque Tolkien sait donner l'impression de la profondeur historique, Herbert lui nous laisse une profonde impression temporelle : au fil de la saga, on ressent véritablement le passage des millénaires. Les âges d'Arda s'étendent peut-être sur une période tout aussi longue, mais les évènements qui s'y déroulent pourraient finalement n'être l'affaire que de quelques siècles.
Il est finalement ironique que nos réponses ne vont pas du tout dans le sens des statistiques du sondage en tout cas !