03.10.2014, 19:52
(03.10.2014, 12:31)faerestel a écrit : J'ose croire que personne n'a jamais rien inventé en se situant dans un rapport catégoriel au monde.
Je n'irais sûrement pas jusque-là : c'est parfois en analysant un marché de manière catégorielle qu'on peut s'apercevoir qu'un besoin potentiel n'est pas satisfait et donc mettre au point une innovation qui y réponde.
(03.10.2014, 14:16)Sahne a écrit : Vous ne parlez pas de science-fiction est-ce parce que vous ne l'incluez pas ? Si oui pourquoi? Si non pourquoi? Qu'est ce qui différencie le merveilleux scientifique d'un merveilleux traditionnel (type magie) ? et où placer Lovecraft dans ce cas, star wars, ou warhammer 40K ?
C'est plutôt toi qui n'en parlait pas, non ? Pour ma part, j'évoque implicitement la science-fiction en mentionnant Jirel de Joiry. Et en fait, j'ai tendance à penser qu'une des rares catégories non-traditionnelles réellement pertinentes est celle de la science-fantasy (i.e. la présence d'aptitudes considérées comme magiques ou d'animaux typiques de la fantasy dans un contexte de technologie plus avancée que la nôtre). Lovecraft n'en ferait pas partie (sauf pour une ou deux nouvelles), mais Star Wars et Warhammer 40k si, au même titre que la Romance de Ténébreuse (Bradley) ou la Ballade de Pern (McCaffrey).
(03.10.2014, 14:16)Sahne a écrit : Les catégories sont en effet intéressantes pour saisir cette richesse littéraire, ensuite que les frontières soient poreuses et mouvantes c'est normal, ce sont des catégories théoriques et non de la phénoménologie.
J'avoue que les théories qui ne se fondent pas dans la phénoménologie m'inspirent généralement le plus grand scepticisme. Toutefois... je ne suis pas un universitaire.
(03.10.2014, 14:16)Sahne a écrit : Je vais présenter l'état de mes recherches sur la place de l'oeuvre de Tolkien dans nos sociétés modernes (pour faire très court...). Pour cela j'ai une approche sociologie du public et sociologie de la littérature - du genre -et de la réception.
Dans ce cas-là, je m'interroge encore plus sur l'intérêt de subdiviser les catégories classiques en petites cases : ceux qui lisent aujourd'hui de la fantasy lisent généralement tous les sous-genres de fantasy — ou presque (j'exclus la bit-lit de ma bibliothèque :p).
(03.10.2014, 14:16)Sahne a écrit : Et selon moi, ça ne peut pas commencer par dire que tout se vaut dans les littératures imaginaires ou que du moins il y a trop de singularités pour les regrouper dans des catégories pertinentes. Je dirai qu'il faudrait que j'ai à ce moment là une catégorisation claire et simple qui permette aux lecteurs de situer l'objet de mes travaux et de comprendre pourquoi je m'intéresse à des caractéristiques spécifiques ensuite (sentiment épique, univers imaginaires, tapisserie mythique ....).
Plutôt que les catégories, pourquoi ne pas rendre compte de la notion d'école, très importante en littérature blanche ? Après tout, Tolkien et Lewis s'inscrivent tous deux dans la mouvance de William Morris plutôt que dans celles des pulps américains. De la même manière, après le SdA et jusqu'au Trône de fer (ou du moins jusqu'à Donjons & Dragons, comme le suggère Hyarion) les écrivains de fantasy se répartissent pour la plupart en deux familles : ceux qui se revendiquent de Tolkien et ceux qui s'inspirent de Howard et Lovecraft.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland