05.11.2018, 17:16
(Modification du message : 05.11.2018, 17:34 par Daniel Lauzon.)
Tolkien souhaitait que soit conservée l'«anglicité» du Comté et c'est pourquoi il s'est opposé, au début, à ce qu'on propose des équivalents dans d'autres langues. Il a fini par reconnaître que, pour la crédibilité et la cohérence du monde secondaire, les noms du Comté devaient être traduits tout autant que le reste. Mais remplacer "le Comté" par "le Pays" dénaturerait sa création plus qu'il n'est nécessaire.
Par ailleurs, je n'ai rien contre "la Comté", mais je constate que plusieurs toponymes importants dans cette terre de Hobbits, particulièrement autour de Cul-de-Sac, se distinguent par leur caractère ordinaire, purement descriptif, générique et "premier degré", on va dire. Une rivère s'appelle "L'Eau". La colline de Cul-de-Sac se nomme "La Colline". Un pays de vallons verdoyants se nomme "le Pays des Côtes Vertes". Et j'en passe. Alors pourquoi appeler le Comté "la Comté", sinon pour faire joli, donner une touche archaïque qui ne se retrouve pas dans l'original, et qui ne correspond pas au type hobbit - même si on trouve d'autres noms qui se conforment davantage à des toponymes historiques qui nous parlent d'une autre époque. Mais ce n'est pas le cas avec "The Shire". Il y a toutefois "Shirrifs", de la même racine que "Shire", traduit par Connétable, "comte de l'étable" = Comté.
D'autant que ce comté est tout ce qu'il y a de plus anglais, donc rien à voir avec la Franche-Comté, mais tout à voir avec les Shires d'Angleterre.
Par ailleurs, j'attire votre attention sur le message suivant.
(1) Lire: Lauzon ne pouvait suivre cette voie, qu'il n'excluait pas lui-même, mais qui a été exclue pour lui.
(2) Lire: Il a dû opérer une certaine rupture.
(3) Lire: une envie personnelle (et une obligation professionnelle) de proposer une meilleure traduction dans tous ses aspects, notamment la cohérence.
p.s. - Cette discussion serait davantage à sa place dans le fuseau SdA (mais on verrait que je répète ici des choses déjà dites plusieurs fois là-bas...).
Par ailleurs, je n'ai rien contre "la Comté", mais je constate que plusieurs toponymes importants dans cette terre de Hobbits, particulièrement autour de Cul-de-Sac, se distinguent par leur caractère ordinaire, purement descriptif, générique et "premier degré", on va dire. Une rivère s'appelle "L'Eau". La colline de Cul-de-Sac se nomme "La Colline". Un pays de vallons verdoyants se nomme "le Pays des Côtes Vertes". Et j'en passe. Alors pourquoi appeler le Comté "la Comté", sinon pour faire joli, donner une touche archaïque qui ne se retrouve pas dans l'original, et qui ne correspond pas au type hobbit - même si on trouve d'autres noms qui se conforment davantage à des toponymes historiques qui nous parlent d'une autre époque. Mais ce n'est pas le cas avec "The Shire". Il y a toutefois "Shirrifs", de la même racine que "Shire", traduit par Connétable, "comte de l'étable" = Comté.
D'autant que ce comté est tout ce qu'il y a de plus anglais, donc rien à voir avec la Franche-Comté, mais tout à voir avec les Shires d'Angleterre.
Par ailleurs, j'attire votre attention sur le message suivant.
Citation :La cohérence pouvait exister aussi avec un consensus de plusieurs auteurs sur la traduction. Lauzon a refusé cette voie(1), et a désormais comme un monopole qui fait table-rase. C'est ce dernier côté que je trouve gênant. Si cela avait été moins révolutionnaire et moins tape-à-l'oeil (de la "Fraternité" de l'Anneau, à "Arpenteur"), on aurait eu moins de braquages de la part de simples lecteurs, car les noms ont évidemment un poids. Lauzon partait certes avec un handicap du fait de l'affectivité due à Ledoux mais il pouvait composer. Il a délibérément joué la carte rupture(2) et le résultat est ce que l'on sait.
Je suis d'accord qu'il fallait une nouvelle traduction, ne serait-ce que du fait que le Silmarillion avait été publié entre-temps. Mais la démarche ne s'y est pas limitée, parce qu'elle était liée à une envie personnelle de refaire la traduction et pas seulement celle de proposer une version cohérente(3).
(1) Lire: Lauzon ne pouvait suivre cette voie, qu'il n'excluait pas lui-même, mais qui a été exclue pour lui.
(2) Lire: Il a dû opérer une certaine rupture.
(3) Lire: une envie personnelle (et une obligation professionnelle) de proposer une meilleure traduction dans tous ses aspects, notamment la cohérence.
p.s. - Cette discussion serait davantage à sa place dans le fuseau SdA (mais on verrait que je répète ici des choses déjà dites plusieurs fois là-bas...).