31.07.2017, 17:07
Même un peu pris par le petit bout de la lorgnette, le sujet est intéressant, et je note que l'été est décidément propice à la relecture d'un auteur comme Albert Camus, ainsi qu'en témoigne un fuseau que j'avais inauguré l'année dernière sur JRRVF : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic.php?id=7363
Sur ce sujet comme sur bien d'autres, un principe reste toujours là : nous ne percevons pas les choses telles qu'elles sont, mais tels que nous sommes.
J'espère, pour ma part, que prétendre voir de l'existentialisme dans l'œuvre de J. R. R. Tolkien ne constitue pas, de facto, un moyen de contournement "athée" de la question du catholicisme dans l'œuvre de Tolkien, pour ne faire finalement que renforcer la certitude "d'en face" selon laquelle la foi chrétienne serait heureusement là pour donner, seule, non seulement un sens (supposé) à la vie, mais aussi toute sa valeur/saveur à l'œuvre de Tolkien... Si c'était le cas, cela me paraitrait absurde, pour le coup, à tous les niveaux. Ou alors simplement banalement révélateur, une fois de plus, de la récurrence de ce vieux "débat" sous-jacent entre croyants et incroyants, feignant de considérer tous, tolkienophiles, que l'on puisse discuter véritablement d'une supposée passion commune, alors que chacun voit, en vérité, midi à sa porte, en partant de ce qu'il croit être l'intelligence, et avec tous les inconvénients que cela comporte...
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le fond... Sur la spécificité de l'histoire des Enfants de Húrin, qui n'a pas la même connotation "pré-chrétienne" que celle du Seigneur des Anneaux, par exemple. Sur, plus largement, la question "Tolkien auteur catholique ou catholique auteur", judicieusement posée par Léo Carruthers dans son dernier livre. Sur la place effective de l'existentialisme dans le paysage culturel et mental des grands auteurs de fantasy du XXe siècle. Etc.
Mais cela mériterait sans doute un peu plus qu'un message sur un forum, fusse-t-il un de ces pavés chronophages que j'ai pu commettre par le passé...
Amicalement,
Hyarion.
Sur ce sujet comme sur bien d'autres, un principe reste toujours là : nous ne percevons pas les choses telles qu'elles sont, mais tels que nous sommes.
(31.07.2017, 12:16)Elendil a écrit : Compte tenu des commentaires de Marquis, qui évoque lui-même l'espoir, à rebours de l'absurde camusien, j'ai tendance à penser que ce dernier parle d'existentialisme pour éviter d'aborder la dimension transcendante du SdA, qui justifie seule le fait que ce ne soit pas une œuvre désenchantée, contrairement à une saga comme le Trône de Fer...
J'espère, pour ma part, que prétendre voir de l'existentialisme dans l'œuvre de J. R. R. Tolkien ne constitue pas, de facto, un moyen de contournement "athée" de la question du catholicisme dans l'œuvre de Tolkien, pour ne faire finalement que renforcer la certitude "d'en face" selon laquelle la foi chrétienne serait heureusement là pour donner, seule, non seulement un sens (supposé) à la vie, mais aussi toute sa valeur/saveur à l'œuvre de Tolkien... Si c'était le cas, cela me paraitrait absurde, pour le coup, à tous les niveaux. Ou alors simplement banalement révélateur, une fois de plus, de la récurrence de ce vieux "débat" sous-jacent entre croyants et incroyants, feignant de considérer tous, tolkienophiles, que l'on puisse discuter véritablement d'une supposée passion commune, alors que chacun voit, en vérité, midi à sa porte, en partant de ce qu'il croit être l'intelligence, et avec tous les inconvénients que cela comporte...
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le fond... Sur la spécificité de l'histoire des Enfants de Húrin, qui n'a pas la même connotation "pré-chrétienne" que celle du Seigneur des Anneaux, par exemple. Sur, plus largement, la question "Tolkien auteur catholique ou catholique auteur", judicieusement posée par Léo Carruthers dans son dernier livre. Sur la place effective de l'existentialisme dans le paysage culturel et mental des grands auteurs de fantasy du XXe siècle. Etc.
Mais cela mériterait sans doute un peu plus qu'un message sur un forum, fusse-t-il un de ces pavés chronophages que j'ai pu commettre par le passé...
Amicalement,
Hyarion.
All night long they spake and all night said these words only : "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish." "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish," all night long.
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)