31.07.2017, 12:16
Effectivement, la liberté humaine est immense, dans la réalité comme chez Tolkien. Néanmoins, il n'y a pas d'absurde chez Tolkien. Contrairement à Camus, chez qui « [l]’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde », le monde n'est pas silencieux chez Tolkien. Manwë est le relais premier d'Ilúvatar et fait connaître ses volontés par différents biais, particulièrement les Istari.
Je ne pense pas qu'il y ait le moindre manichéisme chez Tolkien, mais cela n'empèche pas qu'il s'agit d'un monde orienté suivant une gradation de bien et de mal, dont les termes extrêmes sont parfaitement identifiables.
En revanche, là où Marquis voit de l'existentialisme chez Frodo, je pense qu'on peut bien plutôt y lire un roman initiatique, car effectivement, le parcours de Frodo est un parcours de formation, qui le voit mûrir et souffrir, avant de revenir chez lui avec une sagesse acquise en cours de route. Par contre, je ne vois nulle trace d'une éventuelle « révolte » de Frodo, contrairement à Marquis. Bien au contraire, les décisions les plus graves de Frodo vont précisément dans le sens des actions de Gandalf, au-delà même de ce que celui-ci aurait osé lui suggérer. Et l'effort de Frodo n'est pas stérile le moins du monde : l'espoir auquel il s'accroche en dépit du bon sens est un espoir réel qui vient d'ailleurs à fruition.
Compte tenu des commentaires de Marquis, qui évoque lui-même l'espoir, à rebours de l'absurde camusien, j'ai tendance à penser que ce dernier parle d'existentialisme pour éviter d'aborder la dimension transcendante du SdA, qui justifie seule le fait que ce ne soit pas une œuvre désenchantée, contrairement à une saga comme le Trône de Fer...
Je ne pense pas qu'il y ait le moindre manichéisme chez Tolkien, mais cela n'empèche pas qu'il s'agit d'un monde orienté suivant une gradation de bien et de mal, dont les termes extrêmes sont parfaitement identifiables.
En revanche, là où Marquis voit de l'existentialisme chez Frodo, je pense qu'on peut bien plutôt y lire un roman initiatique, car effectivement, le parcours de Frodo est un parcours de formation, qui le voit mûrir et souffrir, avant de revenir chez lui avec une sagesse acquise en cours de route. Par contre, je ne vois nulle trace d'une éventuelle « révolte » de Frodo, contrairement à Marquis. Bien au contraire, les décisions les plus graves de Frodo vont précisément dans le sens des actions de Gandalf, au-delà même de ce que celui-ci aurait osé lui suggérer. Et l'effort de Frodo n'est pas stérile le moins du monde : l'espoir auquel il s'accroche en dépit du bon sens est un espoir réel qui vient d'ailleurs à fruition.
Compte tenu des commentaires de Marquis, qui évoque lui-même l'espoir, à rebours de l'absurde camusien, j'ai tendance à penser que ce dernier parle d'existentialisme pour éviter d'aborder la dimension transcendante du SdA, qui justifie seule le fait que ce ne soit pas une œuvre désenchantée, contrairement à une saga comme le Trône de Fer...
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland