31.07.2017, 11:10
Bonjour à tous,
Cette discussion passionnante et le texte de Marquis m'ont permis de croiser à nouveau l'une des phrases les plus fascinantes du Silmarillon. Fascinante comme peut l'être le vide, car j'y perçois un abîme philosophique.
« il (Eru) souhaita que les cœurs des Humains soient toujours en quête des limites du monde et au-delà, sans trouver de repos, qu’ils aient le courage de façonner leur vie, parmi les hasards et les forces qui régissent le monde, au-delà même de la musique qui fixe le destin de tous les autres êtres ».
Qu'est-ce que l'hubris quand vos désirs, vos volontés et vos capacités, vous conduisent au-delà de la Musique des Ainur, au-delà des règles du jeu?
Qu'en est-il d'une créature qui dispose d'une telle liberté quand la force de sa vie sociale compense largement la brièveté de sa vie propre? Quand les cultures et les savoirs de milliers de courtes générations s'avèrent relever de processus fortement accumulatifs, peu de choses étant finalement perdues et oubliées?
Comment un individu social voire grégaire peut-il tracer son destin quand son espèce entière en a déjà choisi un? Peut-on échapper à soi-même puisque l'autre est un autre "je"?
Comment conjuguer cette force destructrice qui s'exerce sur une Terre dont nous sommes là pour jouir, qui est à notre service (le message évangélique est sans ambiguïté), cette émancipation totale, cet affranchissement, avec le destin du retour au Père en des lieux qui ne sont en rien Arda, mais qui lui ressemble quand même, comme si notre monde sensible était un terrain d'entraînement avant de passer aux choses sérieuses?
Là oui il y a quelque chose d'absurde!
Cette discussion passionnante et le texte de Marquis m'ont permis de croiser à nouveau l'une des phrases les plus fascinantes du Silmarillon. Fascinante comme peut l'être le vide, car j'y perçois un abîme philosophique.
« il (Eru) souhaita que les cœurs des Humains soient toujours en quête des limites du monde et au-delà, sans trouver de repos, qu’ils aient le courage de façonner leur vie, parmi les hasards et les forces qui régissent le monde, au-delà même de la musique qui fixe le destin de tous les autres êtres ».
Qu'est-ce que l'hubris quand vos désirs, vos volontés et vos capacités, vous conduisent au-delà de la Musique des Ainur, au-delà des règles du jeu?
Qu'en est-il d'une créature qui dispose d'une telle liberté quand la force de sa vie sociale compense largement la brièveté de sa vie propre? Quand les cultures et les savoirs de milliers de courtes générations s'avèrent relever de processus fortement accumulatifs, peu de choses étant finalement perdues et oubliées?
Comment un individu social voire grégaire peut-il tracer son destin quand son espèce entière en a déjà choisi un? Peut-on échapper à soi-même puisque l'autre est un autre "je"?
Comment conjuguer cette force destructrice qui s'exerce sur une Terre dont nous sommes là pour jouir, qui est à notre service (le message évangélique est sans ambiguïté), cette émancipation totale, cet affranchissement, avec le destin du retour au Père en des lieux qui ne sont en rien Arda, mais qui lui ressemble quand même, comme si notre monde sensible était un terrain d'entraînement avant de passer aux choses sérieuses?
Là oui il y a quelque chose d'absurde!
Dorées les feuilles tombent, mais le rêve se poursuit
Là où l'espoir demeure, les eaux chantent sous la nuit
Là où l'espoir demeure, les eaux chantent sous la nuit