Bonjour Sahne,
Mes propres recherches m'ont amené justement à m'intéresser à cette question... et évidemment, la réponse n'est pas évidente...
En ce qui me concerne, plus je lis de livres de et sur la fantasy littéraire dans le cadre de mes recherches, et plus toutes ces catégorisations et sous-catégorisations en fantasy me paraissent absurdes et dépassées. Quel sens peut bien avoir le fait de vouloir enfermer J. R. R. Tolkien dans une case "high fantasy" (ou "epic fantasy") et Robert E. Howard dans une case "heroic fantasy" (ou pire, dans une case "sword and sorcery") ? Toutes ces sous-catégories sont horriblement réductrices, et font que certains finissent par oublier de lire et d'étudier les œuvres pour elles-mêmes. Se limiter à la notion générale de fantasy pour aborder ces œuvres est bien suffisant à mon avis, n'en déplaisent à certains qui voudraient, d'une manière ou d'une autre, distinguer hiérarchiquement des auteurs qui les intéressent d'autres auteurs qui ne les intéressent pas (la nature de certaines "expertises" se joue parfois seulement à ça, me semble-t-il).
Le livre d'Anne Besson chez Klincksieck me parait bien faire le point sur ce sujet complexe. Elle distingue une sorte de "cœur de genre" où se mêle l'épique et l'héroïque, et de nombreuses périphéries ayant toutes intérêt à revendiquer leur singularité sans avoir forcément la légitimité pour le faire.
À mon humble avis, tout ce que tu évoques dans ton message sur les distinctions ou les non-distinctions en matière de fantasy dans les écrits en anglais, tu devrais tout simplement l'indiquer, fusse succinctement, dans ta thèse... surtout si ton jury n'est pas spécialiste en fantasy ! Si tu souhaites être claire, tu pourrais peut-être simplement expliquer que certains en anglais s'amusent à sous-catégoriser avec des "low", des "high", des "heroic", des "light", etc., mais qu'en réalité, pour paraphraser Anne Besson, tous ces classements ne sont absolument pas stables, se concurrencent, se confondent... et peuvent beaucoup varier d'un auteur à l'autre, voire d'une langue à l'autre. S'il te faut une définition générale de la fantasy, tu peux éventuellement reprendre celle d'Anne Besson dans l'Encyclopædia Universalis, si tu veux (je ne suis pas monomaniaque en matière de références, mais il se trouve que Anne Besson me parait avoir une approche intéressante du sujet ).
Je n'ai pas la VO du livre de Karen Haber, mais je ne peux qu'encourager sa consultation, même partielle, pour s'assurer de ce que les contributeurs anglophones du recueil racontent vraiment... Pour ma part, cet outil m'a bien dépanné quand j'en ai eu besoin : http://books.google.fr/books?hl=fr&id=LO...sy&f=false
Amicalement,
Hyarion.
Mes propres recherches m'ont amené justement à m'intéresser à cette question... et évidemment, la réponse n'est pas évidente...
En ce qui me concerne, plus je lis de livres de et sur la fantasy littéraire dans le cadre de mes recherches, et plus toutes ces catégorisations et sous-catégorisations en fantasy me paraissent absurdes et dépassées. Quel sens peut bien avoir le fait de vouloir enfermer J. R. R. Tolkien dans une case "high fantasy" (ou "epic fantasy") et Robert E. Howard dans une case "heroic fantasy" (ou pire, dans une case "sword and sorcery") ? Toutes ces sous-catégories sont horriblement réductrices, et font que certains finissent par oublier de lire et d'étudier les œuvres pour elles-mêmes. Se limiter à la notion générale de fantasy pour aborder ces œuvres est bien suffisant à mon avis, n'en déplaisent à certains qui voudraient, d'une manière ou d'une autre, distinguer hiérarchiquement des auteurs qui les intéressent d'autres auteurs qui ne les intéressent pas (la nature de certaines "expertises" se joue parfois seulement à ça, me semble-t-il).
Le livre d'Anne Besson chez Klincksieck me parait bien faire le point sur ce sujet complexe. Elle distingue une sorte de "cœur de genre" où se mêle l'épique et l'héroïque, et de nombreuses périphéries ayant toutes intérêt à revendiquer leur singularité sans avoir forcément la légitimité pour le faire.
À mon humble avis, tout ce que tu évoques dans ton message sur les distinctions ou les non-distinctions en matière de fantasy dans les écrits en anglais, tu devrais tout simplement l'indiquer, fusse succinctement, dans ta thèse... surtout si ton jury n'est pas spécialiste en fantasy ! Si tu souhaites être claire, tu pourrais peut-être simplement expliquer que certains en anglais s'amusent à sous-catégoriser avec des "low", des "high", des "heroic", des "light", etc., mais qu'en réalité, pour paraphraser Anne Besson, tous ces classements ne sont absolument pas stables, se concurrencent, se confondent... et peuvent beaucoup varier d'un auteur à l'autre, voire d'une langue à l'autre. S'il te faut une définition générale de la fantasy, tu peux éventuellement reprendre celle d'Anne Besson dans l'Encyclopædia Universalis, si tu veux (je ne suis pas monomaniaque en matière de références, mais il se trouve que Anne Besson me parait avoir une approche intéressante du sujet ).
Je n'ai pas la VO du livre de Karen Haber, mais je ne peux qu'encourager sa consultation, même partielle, pour s'assurer de ce que les contributeurs anglophones du recueil racontent vraiment... Pour ma part, cet outil m'a bien dépanné quand j'en ai eu besoin : http://books.google.fr/books?hl=fr&id=LO...sy&f=false
Amicalement,
Hyarion.
All night long they spake and all night said these words only : "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish." "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish," all night long.
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)