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[Parution] Lire J.R.R. Tolkien - Vincent Ferré
#1
Vous pouvez désormais découvrir le sommaire et la couverture du prochain ouvrage de Vincent Ferré, intitulé Lire J.R.R. Tolkien, à paraître chez Pocket début décembre. Il s'agit essentiellement d'une refonte d'anciens articles.
What's the point of all this pedantry if you can't get a detail like this right?
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#2
Vincent serait un chanteur de rock, on pourrait dire qu'il sort une compilation de ses plus grands tubes Mr. Green

Hâte de l'avoir en main !

I.
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#3
merci à Tolkiendil pour l'information, je ne savais pas que Pocket avait commencé à communiquer!

Concrètement : Pocket m'a demandé de publier en volume des articles écrits précédemment ; ce que j'ai fait, en les transformant pour leur enlever le format "universitaire"
(= les notes de bas de page donnent seulement les références, mais pas les tonnes d'informations que contiennent, par exemple, les notes de "Sur les rivages...") et en favorisant la cohérence d'ensemble. J'ai non seulement mis à jour des articles parfois publiés seulement en anglais (ex : la critique du 1er film de Peter Jackson, en 2001) mais j'ai veillé à en faire un livre, avec une progression.
voila pour la "refonte d'anciens articles" Smile

bonne lecture, lorsque le moment sera venu
cordialement,
Vincent F.
& merci à Isengar (que je préviendrai quand je sortirai un album de blues)
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#4
Je ne sais si c'est pertinent à ce stade, mais l'ouvrage est déjà disponible en précommande sur Amazon, avec une parution prévue le 4 décembre 2014 : Lire J.R.R. Tolkien (amazon).
La Fantaisie commence, bien sûr, avec un avantage : en saisissant l'étrangeté. Tolkien, Faërie
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#5
Pour compléter ma précédente réponse, voici la 4e de couverture "originale" (avant les coupes nécessaires pour des raisons de fabrication) :

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Qui a écrit "Le Seigneur des Anneaux", dont l’histoire se déroule… avant même l’invention de l’écriture ? Comment Tolkien aurait-il jugé les adaptations cinématographiques de son œuvre, récentes et plus anciennes ? Pourquoi le roi Arthur est-il caché au cœur de son univers fictionnel ? Túrin est-il le frère de Tristan ? Quel rapport entre l’invention de langues et l’invention d’un monde ? Que lire de Tolkien, lorsque l’on a aimé "Le Hobbit" et "Le Seigneur des Anneaux" ? Pourquoi cet auteur est-il si souvent rangé dans la littérature de jeunesse, alors qu’il a écrit presque exclusivement pour les adultes ? Pourquoi a-t-il marqué si durablement J.K. Rowling et G.R.R. Martin ?
Ce livre propose, au fil des chapitres, quelques clés pour comprendre la création de la Terre du Milieu, monde marqué par un imaginaire qui s’appuie sur une connaissance parfaite de textes médiévaux… mais aussi pour mieux apprécier la fantasy moderne, qui doit tant à Tolkien !
C’est donc une invitation, faite à tous, amateurs ou non, de lire J.R.R. Tolkien.
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#6
J'ai commencé la lecture de ce recueil pendant les vacances et j'en suis désormais approximativement à la moitié. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Vincent, la lecture est aussi claire que plaisante et l'ensemble donne dès l'abord une impression de cohérence assez rare s'agissant d'une collection d'essais. Je ne m'étendrai pas sur ces points, car cela va de soi avec Vincent.

J'ai eu l'occasion de lui mentionner l'une ou l'autre coquille et nous avons discuté de plusieurs sujets où j'avais une opinion différente de la sienne (origine du nom Boromir, par ex.) Vincent postera ce qu'il souhaite des échanges que nous avons eu. Vu qu'il m'a proposé de poursuivre la discussion en public, voici les points suivants où je m'interroge :

- p. 140 « nous n'en connaissons que la description [que] fait Tolkien dans ses lettres [du scénario de Zimmerman] »
Ce n'est pas tout à fait exact : le script de Zimmerman est archivé à l'Université de Marquette. Un article de Janet Brennan Croft en propose une analyse indépendante : « Three Rings for Hollywood: Scripts for The Lord of the Rings by Zimmerman, Boorman, and Beagle »

- p. 153 « [...] des phénomènes souvent mal connus des adultes comme les jeux de rôles... »
Compte tenu du fait que le premier jeu de rôle réellement célèbre, Dungeons & Dragons est paru en 1974 (traduction française en 1983), cette affirmation pouvait peut-être encore se défendre en 2006, date de parution de l'article d'où est tiré le chapitre « J.R.R. Tolkien est-il un auteur pour la jeunesse ? », mais je doute que ce soit encore le cas actuellement. Je ne suis l'univers des jeux de rôle que de très loin, mais pour le peu que j'en sache, il semble désormais y avoir plus d'adultes pratiquant les jeux de rôles que d'enfants ou d'adolescents.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#7
(03.01.2015, 20:53)Elendil a écrit : - p. 153 « [...] des phénomènes souvent mal connus des adultes comme les jeux de rôles... »
Compte tenu du fait que le premier jeu de rôle réellement célèbre, Dungeons & Dragons est paru en 1974 (traduction française en 1983), cette affirmation pouvait peut-être encore se défendre en 2006, date de parution de l'article d'où est tiré le chapitre « J.R.R. Tolkien est-il un auteur pour la jeunesse ? », mais je doute que ce soit encore le cas actuellement. Je ne suis l'univers des jeux de rôle que de très loin, mais pour le peu que j'en sache, il semble désormais y avoir plus d'adultes pratiquant les jeux de rôles que d'enfants ou d'adolescents.

La question que l'on peut se poser, au fond, c'est qui sont, ici, les « adultes » ? Est-ce vraiment une question d'âge, ou bien plutôt une question de mode de consommation vis-à-vis des industries de loisir ? Sans être un spécialiste de la question (loin s'en faut), et pour ne suivre également cet univers que de loin, je ne sais pas si l'on peut considérer le jeu de rôle comme étant spécifiquement a priori un loisir d'enfants ou d'adolescents, quelle que soit la période concernée : il faudrait sans doute quelque étude spécifique sur laquelle s'appuyer pour y voir éventuellement plus clair sur ce point, mais pour le peu que j'en sais, si le jeu de rôle passe généralement pour être un loisir de « jeunesse », c'est à mon avis à prendre ici dans un sens très large, à savoir celui de savoir rester jeune dans sa tête. Un passage du mémoire de Master 1 de sociologie de Nicolas Doduik, intitulé « Les jeux de rôle, laboratoire de la coordination sociale », invite en tout cas, semble-t-il, à regarder du côté de la position « marginale » du jeu de rôle par rapport au modèle économique dominant des industries de loisir :

Nicolas Doduik a écrit :La création de jeux [de rôle] [...] reste en marge des grandes industries de loisir pour plusieurs raisons :
1) En tant qu’activité culturelle, le JdR n’aboutit pas à la création d’une œuvre finie et reproductible, et induit un coût d’entrée important pour y jouer (lecture de manuel ou initiation, apprentissage de règles et connaissances de l’univers, parties longues, etc.).
2) En tant qu’activité ludique sans vainqueur ni perdants, il ne fournit pas de modèle d’épreuve qui permettrait l’organisation de tournois ou de championnats jugés valides par l’ensemble des joueurs : il n’existe pas de figures de champions qui pourraient devenir le levier de campagnes publicitaires.
3) En tant que produit commercial, le JdR reste une activité papier-crayon, ce qui ne donne pas d’avantage technologique aux grands éditeurs sur les plus petits. Le système économique du JdR s’est développé sur le modèle de celui du livre, alors que le mode de consommation en est différent (un lecteur/plusieurs joueurs, une lecture/support de nombreuses parties). Les éditeurs de JdR ont donc publié des extensions à leurs jeux pour rendre captifs leurs consommateurs, sans toujours y parvenir, ce qui a induit la faillite de nombreux d’entre eux.

Amicalement,

Hyarion.
All night long they spake and all night said these words only : "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish." "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish," all night long.
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)
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#8
@Elendil

Quelles sont donc les origines possibles du nom de Boromir. J'imagine que les différentes interprétations portent sur la première partie puisque "mir" est sans aucun doute le joyau.

En ce qui concerne le jeu de rôle, nombre de quadragénaires et de même de quinquagénaires y ont joué, et je parle en connaissance de cause, mais le format, qui implique d'y consacrer plusieurs heures voire plusieurs jours pour une campagne, se prête assez mal à une vie de travailleur ou de parent.

Il est donc surtout un jeu pratiqué par les plus jeunes (mettons 16-25 ans) mais n'est absolument pas une Terra Incognita pour leurs aînés.

D'un certain point de vue Elendil et Vincent ont raison tous les deux.

Cependant, malgré des produits comme le récent Pathfinder (une refonte-évolution de l'ancêtre Donjons&Dragons), de nombreux autres titres, publiés par de petites sociétés d'édition, et qui ont la cote auprès des spécialistes du secteur, se sont éloignés du Fantastique (Maléfices basé sur l'univers de Cthulu) ou de la High Fantasy (terme usuel) pour proposer des aventures dans le "monde primaire" où le surnaturel n'est qu'une option (Unknown Armies).
Dorées les feuilles tombent, mais le rêve se poursuit
Là où l'espoir demeure, les eaux chantent sous la nuit
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#9
L'étymologie de Boromir dans le cadre du SdA est donnée dans l'App. F. Une étymologie antérieure, mais plus détaillée, figure dans les Étym. Enfin, le nom lui-même est attesté à peu près à la même période dans les « Later Annals of Beleriand » :

LRW, p. 134 :
J.R.R. Tolkien a écrit :But Maidros seeing the weakness of the Noldor, and the growing power of the armies of Morgoth, made alliance with these Men, and with their chieftains Bor and Ulfand. The sons of Bor were Borlas and Boromir and Borthandos, and they followed Maidros and Maglor and were faithful.

LRW, p. 353 :
J.R.R. Tolkien a écrit :BOR- endure. [...] ON boron (pl. boroni) steadfast, trusty man, faithful vassal; EN bór and pl. býr for older berein, beren; [...] Cf. N names given to the ‘Faithful Men’: Bór, Borthandos, Borlas, Boromir. [...] Boromir is an old N name of ancient origin also borne by Gnomes: ON Boronmíro, Boromíro: see MIR.

La signification est donc « joyau fidèle », c'est assez clair. Vincent envisageait que ce nom ait été inspiré à Tolkien par le nom du géant primordial Brímir, qui figure dans la Völuspá, mais le contexte de l'apparition du nom dans les récits du « Silmarillion » et de l'apparition du personnage de Boromir dans les brouillons du SdA rendent à mon sens cette hypothèse très peu crédible, d'autant que Brímir et Boromir n'ont à peu près aucun point commun du point de vue de leur histoire respective ou de la signification des noms (sauf erreur de ma part, brímir désigne le feu en poésir norroise et, par métonymie, l'épée).
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#10
Merci pour ces explications Elendil! Wink
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#11
bonjour à tous,

et merci à Elendil pour ces remarques, qui montrent que le livre est pris au sérieux !
puisque nous n'avons eu, parallèlement, des échanges privés par mail et par oral, je vais en rendre compte dans la mesure du possible, donc en sélectionnant : je ne vais pas m'arrêter sur des points vraiment secondaires :
- le « nous n'en connaissons que la description [que] fait Tolkien dans ses lettres [du scénario de Zimmerman] » où "nous" renvoie à l'auteur des lignes, mais aussi à la plupart des lecteurs - merci pour le lien vers l'article de JB Croft.
- ou le « [...] des phénomènes souvent mal connus des adultes comme les jeux de rôles... » (je me fondais sur des mails que je continue à recevoir, et qui émanent bien d'adolescents)

... pour plutôt : signaler la correction concernant le "nordique", p. 41 :
voir ici http://www.pourtolkien.fr/spip.php?article183

- et pour en venir à la discussion sur "Boromir".
Comme je l'ai expliqué à Elendil, il ne faut pas confondre motivation interne, fondée sur une étymologie cohérente à l'intérieur du monde fictionnel , et inspiration de l'écrivain.
On sait d'où viennent les noms des Nains du Hobbit ainsi que le nom de Gandalf ; il me semble que la proximité Brimir / Boromir mérite que l'on intègre ce nom dans la liste de noms inspirés par l'Edda - voir http://www.germanicmythology.com/works/c...luspa.html
indépendamment du fait que Boromir n'est pas identique au personnage.

C'est une hypothèse, certes, donc discutable ; mais discutable d'un point de vue externe, non au nom d'un argument lié au monde fictionnel. Une des questions soulevées est d'ailleurs celle de la chronologie relative entre motivation externe et justification interne.
bien, je pense qu'Elendil va pouvoir trouver d'autres arguments, externes cette fois, pour montrer que l'hypothèse est "très peu crédible" Smile.

Après quoi nous pourrons reparler de Tobold/Turold, de Broseliand/Brocéliande, de Meriadec/Meriadoc, etc., qui sont également évoqués dans Lire JRR Tolkien,
mais aussi des intéressantes remarques formulées par mail privé (j'ai l'autorisation de les reproduire) à propos de Túrin & de sa "rédemption" :

- p. 97 « avant que le dernier acte ne permette sa rédemption" ».

Elendil m'a écrit :

"J'ai le sentiment que la situation est même encore plus nuancée : la mort de Glaurung aurait pu être la rédemption de Túrin, mais juste après vient le meurtre injuste de Brandir le boiteux, puis le suicide de Túrin. L'un comme l'autre condamnent définitivement Túrin : le meurtre de Brandir aux yeux du monde (Brandir était son hôte et son suzerain), son suicide du point de vue théologique (pour le catholique qu'est Tolkien, le suicide est le seul péché absolument impardonnable, puisqu'il ne permet pas de se repentir ensuite). La véritable rédemption de Túrin n'intervient qu'à la fin du monde, selon la seconde prophétie de Mandos, un texte relativement tardif, mais qui possède un antécédent dès le « Conte de Turambar », selon laquelle c'est l'épée de Túrin qui viendra définitivement à bout de Morgoth."

je lui ai répondu en explicitant le fait que la "rédemption" apparaît, à mes yeux, lorsque l'on compare le geste de Túrin et celui de Beowulf, dans leurs motivations, le rapport à la collectivité, et à l'héroïsme. mais je suis prêt à en discuter !
voilà quelques mots, pendant la pause

cordialement,
vincent f.
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#12
Pour Boromir, voici en substance mes arguments, internes comme externes.

Je suis évidemment d'avis qu'on puisse réfuter au moins en partie l'argument de l'inspiration en se basant sur des éléments internes, dans la mesure où la création linguistique de Tolkien est supposée être cohérente. Les arguments internes permettent de déterminer si le nom fait partie d'une série régulière ou non (ex : les noms norrois des Nains forment une série régulière, sauf pour le cas de Balin, qui n'est à priori pas d'origine norroise). Une fois l'absence de régularité démontré, on peut se tourner vers les arguments externes pour déterminer si une exception à la logique interne du roman (ex : Tom Bombadil est un nom à part, et pour d'excellentes raisons externes).

- Du point de vue interne :
1) Brímir est bien un nom norrois de géant primordial (vraisemblablement un nom alternatif du géant Ymir), qui est effectivement attesté dans la Völuspá, entre autres. Tous les noms inspirés directement par les textes scandinaves sont supposés être en valien (langue parlée au Val d'Erebor), puis fictivement traduits par Tolkien dans une langue apparentée à l'anglais, à savoir le norrois. Seule exception, d'ailleurs relevée par Tolkien, qui a fourni une explication ad hoc : Durin, qui n'est pas supposé être une traduction, mais bien le nom original du personnage (qui signifierait « roi ») dans une langue oubliée du Premier Âge. La proximité avec le nom de nain Durinn attesté dans la Völsupá n'est supposée être qu'une coïncidence. Avec Boromir, rien de tel, puisque le nom est explicitement donné comme un mixte quenya-sindarin.

2) Boromir vient du Sud, alors que tous les noms d'origine norroise (y compris Gandalf) sont supposés venir du Nord-Est. Il est de plus supposé venir de Gondor, un nom que Tolkien associe explicitement avec le nom pré-indo-européen *ond, attesté dans la toponymie anglaise, qui est donc sans lien aucun avec les langues scandinaves.

- Du point de vue externe :
1) Tolkien ne fournit aucune explication spécifique pour Boromir ; donc, à fortiori, aucun lien explicite avec le norrois. Il n'existe pas non plus de lien évident entre Brímir et Boromir (signification différente, aucun lien « scénaristique »). On tombe donc clairement dans le cas que Tolkien bat en brèche dans la lettre n° 297 :

J.R.R. Tolkien a écrit :where the resulting names have analysable meanings (as is usual) these are relevant solely to the fiction with which they are integrated. The ‘source’, if any, provided solely the sound-sequence (or suggestions for its stimulus) and its purport in the source is totally irrelevant except in case of Earendil...

2) Qu'en est-il de l'exception motivée sur des bases linguistiques ? De Brímir à Boromir, le lien est plus que ténu à mon sens (homophonie toute superficielle), d'autant que Boromir possède une étymologie parfaitement acceptable en noldorin, ultérieurement corrigée par Tolkien pour tenir compte des évolutions externes du sindarin. La racine BOR- dont dérive Boromir ne fournit aucun dérivé en br- (au contraire de la racine étendue BORÓN-, par exemple, qui donne le nom noldorin Bronwë, équivalent au quenya Voronwë) et que Tolkien souligne à de multiples reprises l'importance de la voyelle principale (ómataima) dans les langues elfiques. Pour Tolkien, il est assez évident qu'un nom en bVrV- n'a guère de rapports avec un nom en brV-.

3) J'admets toutefois qu'il y aurait une raison tentante sur l'aspect thématique : Boromir est réputé aimer le combat pour le combat, à l'instar des Rohirrim. Lui donner un nom à consonance norroise viendrait renforcer le thème guerrier. Il y a toutefois deux obstacles à cela selon moi : d'une part, quand Boromir apparaît dans les brouillons du SdA, il est le seul Númenórien de l'assemblée et le fils du roi d'Ond, donc justement l'élite de l'humanité (et c'est sans doute la raison de la sélection de ce nom elfique : il est fidèle parce qu'il se souvient de l'antique alliance des Elfes et des Hommes pendant la guerre des Joyaux). Ce n'est pas le personnage guerrier qu'il deviendra quand Tolkien approfondira le personnage d'Aragorn et fera évoluer celui de Boromir pour éviter les doublons. De plus, quand Tolkien veut procéder à une allusion de ce genre, il procède de manière encore plus détournée, comme pour Túrin, pour qui le parallèle avec le héros Sigurdr est parfaitement attesté. Ce n'est certes pas un hasard si Turambar « maître du destin » est une traduction possible (mais pas la traduction classique) du nom norrois Sigurdr.

4) Reste à voir si malgré tout on peut valider cette exception pour des raisons chronologiques. Dans les Étym. comme dans les brouillons du Silm., ce nom s'inscrit dans une liste de noms en bor- qui sont réguliers à tous points de vue : Bór, Borlas, Borthandos (plus tard Bór, Borlad, Borlach et Borthand dans le Silm. publié). J'avoue voir d'autant moins de lien entre Brímir et Boromir que les premières attestations de ce dernier nom figurent systématiquement en compagnie d'autres noms en bor-. Enfin, dans le SdA, Boromir apparaît chez Elrond, en compagnie d'un grand nombre d'Elfes mentionnés pour la première fois, qui portent tous des noms tirés des strates contemporaines du Silm. Par conséquent, il semble acquis qu'arrivé à ce chapitre, Tolkien s'est tourné vers le Silm. pour compléter sa nomenclature sans avoir à réinventer de nouveaux noms.

Bref, peu d'arguments en faveur d'une telle inspiration me semble-t-il. En revanche, nul doute qu'une analyse plus fine de l'évolution du personnage de Boromir depuis son entrée en scène dans les brouillons du SdA jusqu'à sa mort dans le roman publié pourrait amener des résultats intéressants. Smile
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La Chanson de Roland
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#13
[Image: 181367fmurrr.jpg]
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#14
(06.01.2015, 12:50)vincent a écrit : merci à Elendil pour ces remarques, qui montrent que le livre est pris au sérieux !

Entre nous, fallait-il craindre le contraire ? Wink
Nous connaissons tous - ou devrions tous connaître - les limites des "expertises" refusant de prendre en compte les approches supposées plus "généralistes" : cela vaut pour l'étude de Tolkien comme pour d'autres sujets. Ton livre est destiné à un large public, connaisseurs comme moins connaisseurs : du moment que l'on ne se prend pas soi-même au sérieux, il n'y a aucune raison de ne pas prendre sérieusement en considération les productions d'autrui, que l'on fasse ou non des remarques après lecture. Smile

(06.01.2015, 12:50)vincent a écrit : je ne vais pas m'arrêter sur des points vraiment secondaires

Les points qu'a soulevé Elendil peuvent tous, également, faire l'objet de discussion, sans doute, tout comme tous peuvent être considérés comme des détails, au moins vu de loin, et compte tenu qu'il s'agit, encore une fois, d'un ouvrage destiné au grand public. Pour ma part, à cette aune, j'avoue que des points comme celui de Brímir/Boromir peuvent me paraitre aussi secondaires que la question de savoir si les adultes méconnaissent les jeux de rôle (lesquels ayant eu leur part d'influence dans la réception de Tolkien) : bref, tout est une question de point de vue. Smile

Merci, en tout cas, de prendre le temps de venir discuter ici du contenu de ton livre.

(06.01.2015, 18:35)Crayon Volant a écrit : [Image: 181367fmurrr.jpg]

Aaah, le danger des énigmes sans réponse... et des écueils de l'ergotage ! Laughing Merci pour la piqure de rappel... Wink

Amicalement,

Hyarion.
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(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)
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#15
Bonjour à tous,

après un échange de mails avec Elendil, je posterai ceci seulement, faute de temps :
les livres sont faits pour être critiqués ; et Tolkien fait depuis longtemps l'objet de discussions et d'un travail collectif qui fait avancer nos connaissances.
Toutefois qu’un nom dans une liste fasse l’objet d’une critique aussi développée, c'est le choix du lecteur (Elendil), qui propose une objection débouchant sur d'autres analyses ; mon choix est autre : ce chapitre ne porte pas sur Boromir ni sur les noms, la phrase elle-même n'est qu'une illustration au milieu d'un développement* ; et ce chapitre constitue une introduction, sous forme d’un exposé de vulgarisation, au reste du livre - la gradation est assez manifeste (on termine par des articles sur le Moyen Âge, donc plus "'érudits").
Ce livre est en outre un essai , non une thèse : il demeure des choses non démontrées – c’est la loi du genre (je peux fournir une biblio pour étayer ce dernier point Smile.

les problèmes de fond, liés ici par Elendil, méritent discussion : sa conception de la critique littéraire “scientifique” ; et concernant Tolkien, la question de la liberté de l'écrivain ("la création linguistique de Tolkien est supposée être cohérente" ? Tolkien n’est pas l’auteur d’un système, mais un auteur, qui s’est octroyé des libertés) ; la question de la preuve et de l'absence de preuve + la confiance à accorder à ses déclarations
(jJe suis bien conscient de la mise en garde de Tolkien dans sa correspondance ; mais dans certaines lettres, ne réfute-t-il pas la moindre influence littéraire Smile ?

mais je m'en tiens là, faute de temps et... parce que je ne voudrais pas effrayer les lecteurs désireux déchanger sur d'autres points !

(même si je viens de griller mon crédit-temps pour un moment Smile
amicalement
vincent f.

**
"Des textes nordiques : Kalevala, Eddas…
À l’origine du Silmarillion, on trouve ainsi le Kalevala, un recueil de traditions épiques finlandaises,
orales et populaires, compilées par Elias Lönnrot au xixe siècle. C’est cet univers épique qui sert de référence à Tolkien, avec les œuvres de William Morris ; ses écrits les plus anciens constituant une tentative de réécriture et de réorganisation, toujours liée à l’invention des langues, puisque le second attrait du Kalevala est à ses yeux le finnois. L’Edda poétique, autre recueil de poésie, islandaise cette fois (remontant aux viie-xiiie siècles), qu’il traduit avec les membres des Coalbiters, l’une des societies littéraires auxquelles il appartient à Oxford, lui fournit entre autres les noms propres de personnages : les Nains du Hobbit ; Gandalf, Boromir ou Gimli dans Le Seigneur des Anneaux.

On voit comment se mêlent intimement savoir linguistique, connaissance de textes dont il était un des
spécialistes les plus éminents, et création littéraire...", p. 34-35
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#16
N'hésitez pas à relancer un autre sujet à part pour développer la question Wink
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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#17
Seulement le titre de ce livre me donne l'eau à la bouche. Car lire Tolkien, c'est s'aventurer dans des univers complexes et foisonnants d'énigmes, etc...
Connaissant l'érudition de Vincent Ferré et sa grande facilité à communiquer avec le simple lecteur, il y aura certainement matières à découvertes, mêlées au plaisir de le lire.
J'attends ce livre avec impatience.
PS : discussion passionnante sur le nom de Boromir et sur la nomenclature tolkiennienne. Comme quoi il n'y a pas qu'un seul chemin qui mène à ... Tolkien.
Bonne journée.
L'esprit devient ce qu'en font les pensées, car les pensées de quelqu'un déteignent sur son âme. Marc-Aurèle (121-180)
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#18
(07.01.2015, 18:48)Ingieris a écrit : ... Comme quoi il n'y a pas qu'un seul chemin qui mène à ... Tolkien.

Oui, et comme quoi Tolkien peut mener à bien des chemins aussi. Wink (Des bons et des moins bons d' ailleurs, mais ça c' est une autre discussion).
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#19
Suite et fin de mes notes de lecture sur Lire J.R.R. Tolkien, essentiellement rédigées dans l'avion en fin d'après-midi.

C'est une excellente idée d'avoir réuni en deux chapitres les deux articles qui s'intéressent à l'histoire de la réception de Tolkien en France après 1973. De fait, ils constituent une bonne introduction à cette réception, qu'il aurait été difficile de rendre plus dense sans se cantonner à une litanie de livres et d'articles. Seul léger regret : il aurait été intéressant de signaler certaines des émissions radiophoniques et télévisuelles consacrées à Tolkien sur la période. Ces émissions confirment en effet un intérêt précoce des critiques littéraires pour l'œuvre de Tolkien, contrairement à la doxa journalistique que Vincent réfute habilement.

De la même manière, l'étude sur les liens entre Beren, Túrin, Aragorn et Tristan est absolument passionnante et il est d'autant plus utile d'avoir réuni les deux articles qui traitaient de la question. Vincent montre que les parallèles entre l'histoire de Beren et Lúthien et celle de Trisan et Iseult sont nombreux et profonds. Autant j'ai pu me montrer critique sur le parallèle Boromir / Brímir, qui reste peu convaincant selon moi, autant Vincent argumente avec force en faveur des rapprochements entre les deux histoires d'amour. Les motifs narratifs similaires (mentionnés au début du chapitre III/1), les paronymies ou homonymies (la forêt de Brocéliande et le pays de Broseliand / Beleriand ; les chiens Husdent / Hodain et Huan…), la tonalité des récits (amour, mort, fatalité), les éléments externes qui justifient que Tolkien connaissait bien les versions anglaises de l'histoire de Tristan : rassemblés, tous ces éléments dépassent la simple coïncidence et justifient conjointement l'influence que met au jour Vincent. À ce propos, il était certainement très approprié d'utiliser la version en vers des Lais de Beleriand comme outil principal de la comparaison, tant parce que cela reste une version insuffisamment connue du grand public que du fait qu'elle constitue un pont entre la version du "Conte de Tinúviel" et celle, très résumée, du Silmarillion.

J'avoue en revanche que le parallèle établi avec Túrin me convainc moins : le motif de l'inceste ne se trouve pas (à ma connaissance) dans les histoires de Tristan, à moins qu'on compte comme inceste le fait qu'Iseult devienne l'amante de Tristan après avoir épousé le père adoptif de ce dernier, ce qui reste nettement moins proche que la relation entre Túrin et Nienor. De la même manière, je ne suis pas tout à fait d'accord avec le commentaire de Vincent p. 272, selon lequel "Túrin meurt victime d'une illusion qui lui cache la vérité sur l'être qu'il aime". De fait, c'est exactement l'inverse : Túrin meurt parce que l'illusion dans laquelle il vivait s'est dissipée et que cette dissipation a entraîné la mort de sa sœur. En cela, il constitue un parallèle exact à Kullervo, et plus lointain à Œdipe, mais assurément une antithèse de Tristan. Seule la présence du filtre d'amour chez Tristan me paraît évoquer, d'assez loin, l'ensorcellement de Túrin et Nienor par le dragon Glaurung. Bref, s'il ne faut pas nécessairement exclure d'office un rapprochement avec d'autres œuvres médiévales, le personnage de Túrin reste sans doute plus lié qu'aucun autre avec la matière du Kalevala et celle de Sigurd. Si Vincent signale ces deux sources littéraires, j'ai quand même regretté qu'il ne mentionne pas d'article de synthèse à ce sujet, alors que dans l'ensemble la troisième partie de son livre mentionne pléthore de références intéressantes.

Quoi qu'il en soit, Vincent garde le meilleur pour la fin avec ses deux chapitres sur la figure du roi chez Tolkien et la figure en creux d'Arthur dans le Légendaire. L'analyse des personnages de Thingol, de Théoden, de Denethor montre bien l'aspect négatif de la cour royale chez Tolkien, tandis que la figure de Fingolfin est un excellent exemple de l'excès inverse : la témérité du roi qui met en péril le royaume. Les parallèles avec la cour d'Arthur dans Sir Gawain and the Green Knight, avec les personnages téméraires de Beowulf et de Beorhtnoth sont particulièrement pertinents. Enfin, les figures d'Aragorn et de Gilles de Ham ramènent le lecteur au jeune roi Arthur, celui qui gagne son trône par ses mérites et sa bravoure. À leur propos, la jolie formule de "roi révolutionnaire" est tout à fait pertinente, même s'il reste à démontrer que ce type de royauté au mérite soit systématiquement positif chez Tolkien. On aurait pu en effet pu poursuivre l'analyse avec la figure de Tar-Aldarion, qui se construit lui aussi en opposition à la cour royale et dont les mérites sont suffisamment grands pour pousser son père à abdiquer prématurément en sa faveur. Pour autant, ce personnage volontaire et visionnaire n'est pas entièrement positif, comme en témoignent sa relation troublée avec son épouse et sa désertion du trône pour poursuivre ses explorations maritimes.

Dernier détail : les travaux de Vincent supposent souvent une excellente connaissance de l'œuvre de Tolkien. Dans le chapitre III/1, il nomme ainsi Morwin la mère de Túrin, ce qui m'a fait croire à une coquille avant que je ne vérifie dans mon exemplaire des Lais du Beleriand qu'il s'agit bien d'une des (multiples) formes attestées dans le poème allitéré. Il aurait pu être utile de préciser en note qu'il s'agissait d'une des premières versions du nom du personnage nommé Morwen dans le Silmarillion. Plus anecdotique, j'ai repéré plusieurs allusions discrètes à Proust dans ce volume, mais rien de très explicite. J'espère qu'un jour Vincent nous offrira enfin une confrontation directe entre les deux auteurs, peut-être sur le thème de la perception du temps et de la mémoire, qui sait ?

Bref, c'est un remarquable livre d'introduction à l'étude littéraire de Tolkien, dont on peut effectivement espérer qu'il remplira sa mission : inciter les lecteurs du Seigneur des Anneaux à découvrir le reste de l'œuvre du Professeur. Et même les lecteurs aguerris trouveront de quoi réfléchir utilement (et polémiquer si c'est leur tempérament) dans ce volume. En plus, son prix est parfaitement abordable : que demander de plus ?
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#20
Comme je le disais, Tolkien mène aussi à bien des chemins, et du coup on peut se demander si c' est bien "lire Tolkien" que le livre de VF nous amène à faire, ou lire les classiques de la littérature ancienne, voire, pour ceux que cela interesse, en chercher les sources dans les traditions les plus anciennes accessibles, et suivre leur propre chemin à travers cette nourriture utile à l' âme.

C' est un peu comme certains compositeurs de musiques de films qui, à travers les limites de leur travail de production n' ont qu' une envie: nous inciter à nous prendre par la main et prendre connaissance des grands classiques. Je pense que c' est ce que Tolkien invitait tout un chacun à faire, avec ce surplus de créativité que lui permettait cette activité qui, ne l' oublions pas malgré tout, est extra-universitaire. (D' où une réticence de ma part envers des thèses construites comme des cathédrales).

Le livre de Vincent est certainement interessant, surtout lorsque comme dans mon cas, on a une affinité avec le sujet sans désir de spécialisation "radicale". Le monde est trop riche, et les ramifications derrière l' oeuvre de Tolkien n' en sont qu' un aperçu.

Merci de nous faire profiter de vos lectures ! Smile
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#21
J'ai commencé à lire l'ouvrage (que je trouve jusqu'ici très intéressant Very Happy), et une phrase m'a interpellée, aux pages 80-81:
Citation :"Découvrir cet aspect de la figure de Tolkien est souvent une surprise pour qui connaît l'auteur de best-sellers, au succès en réalité non prémédité, publiés par accident ou écrits d'abord pour un cercle de très proches, comme le Seigneur des Anneaux". (je souligne)

L'affirmation quant au SdA me semble plutôt étrange, étant donné qu'un "autre livre sur les Hobbits" a été en quelque sorte réclamé à Tolkien par Stanley Unwin suite au succès du Hobbit. Bien que les premiers à avoir connu des extraits du SdA en cours d'écriture aient été ses enfants ainsi que les Inklings, le SdA était dès le début destiné à la publication. Dès lors les mots "écrits d'abord pour un cercle de très proches" me paraîtraient plus appropriés pour qualifier le Hobbit (voire des textes publiés de façon posthume comme Roverandom ou Mr Bliss, mais ceux-ci ne correspondent pas au contexte de la phrase).
"Ósnjallr maðr
hyggsk munu ey lifa,
ef hann við víg varask;
en elli gefr
hánum engi frið,
þótt hánum geirar gefi."

Hávamál
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#22
Bonsoir & merci de cette question !

dans cette phrase:
'écrits d'abord pour un cercle de très proches, comme le Seigneur des Anneaux"

j'entends "d'abord" non dans un sens chronologique, mais dans un sens de priorité, de hiérarchie. La demande est effectivement venue de son éditeur, on le sait, mais JRR Tolkien ne s'est pas soumis à cette commande.
il m'arrive de dire "... pour lui-même et pour un cercle de personnes très proches" - mais dans cet article ci, je n'ai gardé que la seconde partie de la phrase.

cordialement,
vincent f.
Répondre
#23
Une critique de blogueuse :
http://le-bric-a-brac-de-potzina.blogspo...tique.html
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
Répondre
#24
A noter que Vincent Ferré est nominé dans la catégorie Prix du Jury des Imaginales, pour son ouvrage Lire J.R.R. Tolkien ainsi que pour sa supervision de la nouvelle traduction. Espérons maintenant qu'il gagne le prix Smile

http://www.elbakin.net/fantasy/news/2328...nales-2015
What's the point of all this pedantry if you can't get a detail like this right?
Répondre
#25
Et on peut sortir les coupes et le champagne car notre Vincent national est le lauréat du prix des Imaginales Smile
Félicitations !
What's the point of all this pedantry if you can't get a detail like this right?
Répondre
#26
Félicitations, en effet, cela s'arrose!
Répondre
#27
Félicitations !!! Very Happy
Répondre
#28
Merci à tous pour vos messages, ici & sur les réseaux sociaux !
cordialement à tous,
vincent f.
Répondre
#29
Félicitations Vincent !
a.k.a Mairon
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#30
Une critique de l'ouvrage : http://www.traqueur-stellaire.net/2015/0...ent-ferre/
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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