timothee a écrit :je voulais juste dire par la que si un jour quelqu'un décide de créer une langue il lui suffirais de créer un alphabet et les sons de chaque lettre puis commencer par la parler entre copains puis petit a petit elle finira pas concquérir un petit pacquet de personnes... qui ainsi de suite finirons par l'apprendre a leurs amis...Ton optimisme est touchant, mais je suis plus que sceptique !
À l'heure de la mondialisation galopante, où plus de la moitié des langues parlées sur cette terre sont menancées à court terme (elles auront disparues d'ici 100 ans, selon les spécialistes ; et il ne s'agit pas que de langues "exotiques" : bien des langues pratiquées sur le territoire français sont menacées) et où certaines langues "dominantes" (l'anglais, mais aussi le chinois, l'arabe ou l'espagnol) prennent le pas sur des langues moins "prestigieuses", j'ai du mal à envisager qu'une langue inventée par une petite communauté puisse s'imposer et "conquérir un paquet de personnes" (la notion de prestige est prépondérante en (socio)linguistique pour expliquer l'abandon ou l'adoption d'une langue donnée). Il suffit de voir le nombre de locuteurs de langues à visée internationale, comme l'espéranto (une centaine de milliers de locuteurs), ou la communauté des fans des langues de Tolkien (quelques milliers, tout au plus), nombre très faible au regard de la population mondiale ou du nombre de locuteurs des langues de grande extension...
De plus, pour qu'une langue soit adoptée par une communauté, il faut qu'elle permette d'exprimer toutes les notions nécessaires à cette communauté de locuteurs (que ce soit les mots concrets ou des réalités abstraites, mais aussi des "techniques" propres à ces locuteurs, etc.). Bref, cela implique une langue complète (sinon, il s'agit plutôt d'un "code" propre à un groupe, lui servant de marqueur identitaire), et donc un effort d'apprentissage important. Or, qui voudrait faire l'effort d'apprendre une langue parlée par une poignée de gens ? Pas grand monde, à mon avis...
C'est ce que dit Louis-Jean Calvet (un sociolinguiste) quand il parle de "marché linguistique" : l'apprentissage doit être rentable, en terme de prestige social ou de possibilités offertes (travail, voyage, etc.).
Sébastien.