(05.09.2012, 18:11)Miura-Fingolfin a écrit : @Lenidem :
je ne pense pas que Tolkien ait poussé si loin la métaphore sur les Cavaliers aux échecs, mais c'est une façon de penser qui est intéressante.
Simple question, qui seraient les Fous ? Saruman contre... ?
Citation :contre Denethor !En fait, je ne suis pas sûr du tout que la métaphore puisse être poussée aussi loin, en tout cas pas au point de trouver des équivalences dans chaque camp (qui serait le roi blanc par exemple? On pense tout de suite à Aragorn, mais dans ce cas, que devient Théoden?). Je me borne à remarquer que cette image a été employée à plusieurs reprises dans le Seigneur des Anneaux, notamment aux travers de quelques discrètes allusions (les deux Tours...), et qu'elle semble bien convenir au cas qui nous intéresse! Au passage, Vincent Ferré dans Sur les rivages de la Terre du Milieu travaille un peu cette idée, et rappelle que "comme aux échecs, c'est le pion négligé (Frodo) qui peut apporter la victoire" (citation de mémoire)...ce qui nous conforte dans l'idée que les rapports de puissance peuvent devenir totalement obsolètes selon les circonstances : une pièce d'échec n'est pas a priori plus "puissante" qu'une autre, tout dépend de leurs positions respectives sur l'échiquier (et des mouvements de leurs alliés). La citation des Rivages peut d'ailleurs s'appliquer aussi bien à la "victoire" de Frodo sur Sauron qu'à celle de Merry (lui aussi un pion négligé) sur le Roi-Sorcier (Cavalier Noir)...
Amusant de trouver toutes les pieces Smile
Edition : D'ailleurs, ne peut-on considérer que le Cavalier Noir a été vaincu par l'association d'un Pion et de la Dame Blanche? Cet épithète n'a-t-il pas été attribué à Eowyn à un moment du récit? Je crois qu'elle est décrite quelque part comme "la Blanche Dame de Rohan"...mais il se peut que mes souvenirs me jouent des tours (sans jeu de mots)!
Pour en revenir à des considérations plus prosaïques, il me semble que le point de vue de Gandalf lui-même n'a pas été cité :
Citation :- le plus féroce de ses capitaines est déjà maître de nos défenses extérieures, dit Gandalf. Roi d'Angmar depuis longtemps, Sorcier, Esprit Servant de l'Anneau, Seigneur des Nazgûl, lance de terreur dans la main de Sauron, ombre de désespoir.(Le Seigneur des Anneaux, livre V.)
- Dans ce cas, Mithrandir, vous aviez un ennemi à votre hauteur, dit Denethor. [...] N'êtes-vous revenu que pour me dire cela? Ou serait-ce que vous vous êtes retiré parce que vous avez trouvé votre maître? [...]
- Il se pourrait, répondit doucement Gandalf. Mais notre épreuve de force n'est pas encore venue. Et si les paroles prononcées dans les temps anciens sont vraies, ce n'est pas de la main d'un homme qu'il mourra, et le destin qui l'attend est caché aux Sages.
Dans sa description, Gandalf ne semble donc pas sous-estimer son adversaire potentiel, loin de là. Quant à sa réponse à la provocation de Denethor, elle est vague, et s'explique sans doute en partie par la volonté de ne pas froisser plus que nécessaire l'arrogant Intendant (j'imagine mal Gandalf lui rire au nez : "Lui, mon maître? Vous plaisantez! Je l'écrase en une minute avec le pouvoir du Blanc!"...). On reste donc dans le flou.