12.10.2017, 19:11
Je ne sais pas. Balzac n'est vraiment pas ma tasse de thé mais je trouve les descriptions chez Zola plus à-propos. Elles viennent poser une scène, un tableau, avec quelques traits. Les descriptions tolkieniennes me semblent au contraire s'éloigner de la narration, en divertir. En quelque sorte, si on considère une scène dans une maisonnée, Zola décrira l'intérieur, la chaleur du feu, les ustensiles usuels, le bois rêche de la table, quand Tolkien décrirait les champs qu'on aperçoit par la fenêtre, ce qu'on trouverait en descendant la route qui passe à quelques mètres de la maison, la rivière qui passe à quelques centaines de mètres derrière elle et le bois touffu plus au nord.
Il ne faut pas rentrer dans la caricature. L'écrivain n'effectue pas un choix binaire entre des descriptions à la Tolkien qui peuvent s'étendre sur trois ou quatre chapitres, et des péripéties rebondissantes et palpitantes à la Gemmell. Ursula le Guin, puisqu'elle est populaire ici, me paraît trouver un équilibre beaucoup plus juste. Dans les Tombes d'Atuan, on ne peut pas dire que les péripéties soient nombreuses, et il y a de longs passages descriptifs ; mais tout me semble nourrir un objectif jamais perdu de vue, tout concourt vers un même point de fuite qui ouvre le roman en grand et happe complètement le lecteur dans son atmosphère (oui, j'aime beaucoup ce petit chef d'œuvre moderne).
On peut donc très bien être rebuté par Tolkien, sans pour autant réclamer de l'aventure à tout va. Dans la même ligne, j'évoquerai Lovecraft, dont le style est très pictural ; tout est dans l'atmosphère, la coloration particulière.
Peut-être y a-t-il aussi, chez Tolkien, un décalage entre les longueurs descriptives, et le tour général des événements. C'est la Guerre de l'Anneau, toute la Terre du Milieu est sans dessus dessous et Tolkien nous entraîne faire de la randonnée pendant cent pages. Quand je lis ces passages, il y a toujours en moi quelque chose qui crie "mais qu'est-ce que j'en ai à faire de deux Hobbits qui font de l'escalade dans la rocaille, je voudrais être là-bas, avec Aragorn, avec Merry, avec Gandalf !" Il me semble au contraire que, chez Zola, les descriptions sont plus généralement en début d'ouvrage, ou en début d'acte. Quand l'action démarre, il ne s'en éloigne plus que rarement.
Il ne faut pas rentrer dans la caricature. L'écrivain n'effectue pas un choix binaire entre des descriptions à la Tolkien qui peuvent s'étendre sur trois ou quatre chapitres, et des péripéties rebondissantes et palpitantes à la Gemmell. Ursula le Guin, puisqu'elle est populaire ici, me paraît trouver un équilibre beaucoup plus juste. Dans les Tombes d'Atuan, on ne peut pas dire que les péripéties soient nombreuses, et il y a de longs passages descriptifs ; mais tout me semble nourrir un objectif jamais perdu de vue, tout concourt vers un même point de fuite qui ouvre le roman en grand et happe complètement le lecteur dans son atmosphère (oui, j'aime beaucoup ce petit chef d'œuvre moderne).
On peut donc très bien être rebuté par Tolkien, sans pour autant réclamer de l'aventure à tout va. Dans la même ligne, j'évoquerai Lovecraft, dont le style est très pictural ; tout est dans l'atmosphère, la coloration particulière.
Peut-être y a-t-il aussi, chez Tolkien, un décalage entre les longueurs descriptives, et le tour général des événements. C'est la Guerre de l'Anneau, toute la Terre du Milieu est sans dessus dessous et Tolkien nous entraîne faire de la randonnée pendant cent pages. Quand je lis ces passages, il y a toujours en moi quelque chose qui crie "mais qu'est-ce que j'en ai à faire de deux Hobbits qui font de l'escalade dans la rocaille, je voudrais être là-bas, avec Aragorn, avec Merry, avec Gandalf !" Il me semble au contraire que, chez Zola, les descriptions sont plus généralement en début d'ouvrage, ou en début d'acte. Quand l'action démarre, il ne s'en éloigne plus que rarement.