25.11.2004, 17:31
Je vais essayer de préciser ma pensée par rapport au 3e paragraphe de mon message d'intro. C'est difficile à expliquer... Je comprends que mon sujet d'intro ait pu ne pas être clair, mais c'est ce dont je parle dans le 3e paragraphe de mon intro qui me paraît être important.
On touche ici à la religion, la métaphysique... étant données les fortes convictions religieuses de Tolkien. Essayons de reprendre son raisonnement.
- l'homme (et la femme ! ) est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. ("made in the image and likeness of a Maker")
- mais il y a eu Chute de l'Homme : on voit bien que l'Homme n'est pas parfait, loin de là. (on retrouve le thème de la Chute dans le Silmarillion)
- cependant, il doit subsister chez l'homme un écho de cette "perfection" ou de cette "Vérité" originelle, qui touche à ce qu'est vraiment l'Homme dans sa nature et sa relation avec Dieu.
- si l'homme est à la ressemblance du Maker, du Créateur, il est donc capable de création également, en l'occurence de création littéraire, et dans le cas de Tolkien, de création d'un monde imaginaire : un "sous-monde", d'où le terme forgé par Tolkien de "subcréation".
- conséquence des deux derniers tirets : on doit retrouver dans les mythes, dont celui de Tolkien, un écho de cette Vérité originelle...
Pour développer mon argumentation, je vais reprendre les arguments de Tolkien pour convaincre son ami CS Lewis que les mythes ne sont pas des "mensonges" admirables mais faux :
- non, les mythes ne sont pas des mensonges, ils sont un langage spécifique mais capable de vérité.
- comme nous venons de Dieu, cette création doit refléter quelque chose de cette origine, même si les mythes contiennent des erreurs.
(Tolkien ajoute à Lewis que l'Evangile est "un mythe vrai, un mythe qui a vraiment eu lieu", et suite à cette conversation Lewis passera du théisme au christianisme).
Pour finir, un extrait du poème "Mythopoiea" que Tolkien écrivit suite à cette conversation :
Le coeur de l'homme n'est pas composé uniquement de mensonges, car il est sage d'une sagesse qui lui vient de Celui qui est très sage, et dont il est l'image. Quoique séparé de Lui depuis longtemps, l'homme n'est pas complètement perdu, ni entièrement changé. (...) Il traîne encore des lambeaux de sa grandeur passée. (...) Nous continuons de créer de la manière dont nous avons été créés."
Je pense que ce texte est fondamental pour comprendre Tolkien à ce sujet, et montre que je n'ai pas déformé sa pensée...
On touche ici à la religion, la métaphysique... étant données les fortes convictions religieuses de Tolkien. Essayons de reprendre son raisonnement.
- l'homme (et la femme ! ) est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. ("made in the image and likeness of a Maker")
- mais il y a eu Chute de l'Homme : on voit bien que l'Homme n'est pas parfait, loin de là. (on retrouve le thème de la Chute dans le Silmarillion)
- cependant, il doit subsister chez l'homme un écho de cette "perfection" ou de cette "Vérité" originelle, qui touche à ce qu'est vraiment l'Homme dans sa nature et sa relation avec Dieu.
- si l'homme est à la ressemblance du Maker, du Créateur, il est donc capable de création également, en l'occurence de création littéraire, et dans le cas de Tolkien, de création d'un monde imaginaire : un "sous-monde", d'où le terme forgé par Tolkien de "subcréation".
- conséquence des deux derniers tirets : on doit retrouver dans les mythes, dont celui de Tolkien, un écho de cette Vérité originelle...
Pour développer mon argumentation, je vais reprendre les arguments de Tolkien pour convaincre son ami CS Lewis que les mythes ne sont pas des "mensonges" admirables mais faux :
- non, les mythes ne sont pas des mensonges, ils sont un langage spécifique mais capable de vérité.
- comme nous venons de Dieu, cette création doit refléter quelque chose de cette origine, même si les mythes contiennent des erreurs.
(Tolkien ajoute à Lewis que l'Evangile est "un mythe vrai, un mythe qui a vraiment eu lieu", et suite à cette conversation Lewis passera du théisme au christianisme).
Pour finir, un extrait du poème "Mythopoiea" que Tolkien écrivit suite à cette conversation :
Le coeur de l'homme n'est pas composé uniquement de mensonges, car il est sage d'une sagesse qui lui vient de Celui qui est très sage, et dont il est l'image. Quoique séparé de Lui depuis longtemps, l'homme n'est pas complètement perdu, ni entièrement changé. (...) Il traîne encore des lambeaux de sa grandeur passée. (...) Nous continuons de créer de la manière dont nous avons été créés."
Je pense que ce texte est fondamental pour comprendre Tolkien à ce sujet, et montre que je n'ai pas déformé sa pensée...