07.01.2015, 14:06
Bonjour à tous,
après un échange de mails avec Elendil, je posterai ceci seulement, faute de temps :
les livres sont faits pour être critiqués ; et Tolkien fait depuis longtemps l'objet de discussions et d'un travail collectif qui fait avancer nos connaissances.
Toutefois qu’un nom dans une liste fasse l’objet d’une critique aussi développée, c'est le choix du lecteur (Elendil), qui propose une objection débouchant sur d'autres analyses ; mon choix est autre : ce chapitre ne porte pas sur Boromir ni sur les noms, la phrase elle-même n'est qu'une illustration au milieu d'un développement* ; et ce chapitre constitue une introduction, sous forme d’un exposé de vulgarisation, au reste du livre - la gradation est assez manifeste (on termine par des articles sur le Moyen Âge, donc plus "'érudits").
Ce livre est en outre un essai , non une thèse : il demeure des choses non démontrées – c’est la loi du genre (je peux fournir une biblio pour étayer ce dernier point .
les problèmes de fond, liés ici par Elendil, méritent discussion : sa conception de la critique littéraire “scientifique” ; et concernant Tolkien, la question de la liberté de l'écrivain ("la création linguistique de Tolkien est supposée être cohérente" ? Tolkien n’est pas l’auteur d’un système, mais un auteur, qui s’est octroyé des libertés) ; la question de la preuve et de l'absence de preuve + la confiance à accorder à ses déclarations
(jJe suis bien conscient de la mise en garde de Tolkien dans sa correspondance ; mais dans certaines lettres, ne réfute-t-il pas la moindre influence littéraire ?
mais je m'en tiens là, faute de temps et... parce que je ne voudrais pas effrayer les lecteurs désireux déchanger sur d'autres points !
(même si je viens de griller mon crédit-temps pour un moment
amicalement
vincent f.
**
"Des textes nordiques : Kalevala, Eddas…
À l’origine du Silmarillion, on trouve ainsi le Kalevala, un recueil de traditions épiques finlandaises,
orales et populaires, compilées par Elias Lönnrot au xixe siècle. C’est cet univers épique qui sert de référence à Tolkien, avec les œuvres de William Morris ; ses écrits les plus anciens constituant une tentative de réécriture et de réorganisation, toujours liée à l’invention des langues, puisque le second attrait du Kalevala est à ses yeux le finnois. L’Edda poétique, autre recueil de poésie, islandaise cette fois (remontant aux viie-xiiie siècles), qu’il traduit avec les membres des Coalbiters, l’une des societies littéraires auxquelles il appartient à Oxford, lui fournit entre autres les noms propres de personnages : les Nains du Hobbit ; Gandalf, Boromir ou Gimli dans Le Seigneur des Anneaux.
On voit comment se mêlent intimement savoir linguistique, connaissance de textes dont il était un des
spécialistes les plus éminents, et création littéraire...", p. 34-35
après un échange de mails avec Elendil, je posterai ceci seulement, faute de temps :
les livres sont faits pour être critiqués ; et Tolkien fait depuis longtemps l'objet de discussions et d'un travail collectif qui fait avancer nos connaissances.
Toutefois qu’un nom dans une liste fasse l’objet d’une critique aussi développée, c'est le choix du lecteur (Elendil), qui propose une objection débouchant sur d'autres analyses ; mon choix est autre : ce chapitre ne porte pas sur Boromir ni sur les noms, la phrase elle-même n'est qu'une illustration au milieu d'un développement* ; et ce chapitre constitue une introduction, sous forme d’un exposé de vulgarisation, au reste du livre - la gradation est assez manifeste (on termine par des articles sur le Moyen Âge, donc plus "'érudits").
Ce livre est en outre un essai , non une thèse : il demeure des choses non démontrées – c’est la loi du genre (je peux fournir une biblio pour étayer ce dernier point .
les problèmes de fond, liés ici par Elendil, méritent discussion : sa conception de la critique littéraire “scientifique” ; et concernant Tolkien, la question de la liberté de l'écrivain ("la création linguistique de Tolkien est supposée être cohérente" ? Tolkien n’est pas l’auteur d’un système, mais un auteur, qui s’est octroyé des libertés) ; la question de la preuve et de l'absence de preuve + la confiance à accorder à ses déclarations
(jJe suis bien conscient de la mise en garde de Tolkien dans sa correspondance ; mais dans certaines lettres, ne réfute-t-il pas la moindre influence littéraire ?
mais je m'en tiens là, faute de temps et... parce que je ne voudrais pas effrayer les lecteurs désireux déchanger sur d'autres points !
(même si je viens de griller mon crédit-temps pour un moment
amicalement
vincent f.
**
"Des textes nordiques : Kalevala, Eddas…
À l’origine du Silmarillion, on trouve ainsi le Kalevala, un recueil de traditions épiques finlandaises,
orales et populaires, compilées par Elias Lönnrot au xixe siècle. C’est cet univers épique qui sert de référence à Tolkien, avec les œuvres de William Morris ; ses écrits les plus anciens constituant une tentative de réécriture et de réorganisation, toujours liée à l’invention des langues, puisque le second attrait du Kalevala est à ses yeux le finnois. L’Edda poétique, autre recueil de poésie, islandaise cette fois (remontant aux viie-xiiie siècles), qu’il traduit avec les membres des Coalbiters, l’une des societies littéraires auxquelles il appartient à Oxford, lui fournit entre autres les noms propres de personnages : les Nains du Hobbit ; Gandalf, Boromir ou Gimli dans Le Seigneur des Anneaux.
On voit comment se mêlent intimement savoir linguistique, connaissance de textes dont il était un des
spécialistes les plus éminents, et création littéraire...", p. 34-35