30.01.2013, 20:23
(30.01.2013, 19:33)Thorin II Ecu-de-Chêne a écrit : On ressort de ces recherches avec une étoile sur le front...
Oh, c'est très joli, cette dernière formule
Je peux comprendre ton ressenti, Gaffo.
La part de rêverie, à force d'analyse, de réflexion, de débats, finit par en prendre un coup derrière les oreilles.
Mais la vaste agitation intellectuelle que procurent les textes n'est pas seule en cause. Pour ce qui me concerne, elle donne au contraire une maturité différente à la rêverie...
En fait le vrai problème - surtout pour ce qui nous concerne tous les deux, et plusieurs autres dans ce forum - c'est qu'on en est pratiquement à la moitié de notre vie, et que nos affaires quotidiennes prennent sans doute beaucoup plus de place qu'on le voudrait dans le fonctionnement de notre cerveau de quadras ou presque-quadras.
C'est malheureusement une donnée incontournable.
On a beau faire en sorte que notre adolescence ne finissent jamais, discuter à longueur de temps comme des geeks sur des forums, mettre des capes d'elfes dans des festivals fantasy, boire des liqueurs fortes entre amis, s'inscrire à des tournois de troll-ball sur des plages estivales en faisant des clins d’œils aux filles de 20 ans en bikini et faire des blagues de potaches entre collègues en regardant au ralenti sur youtube le troll de la Moria dans une trilogie dont je ne prononcerai pas le nom, c'est quand même plus pareil qu'avant.
Et les liqueurs fortes font plus mal au crâne qu'il y a dix ans... et je ne parle pas du troll-ball incompatible avec les douleurs lombaires.
Pas facile d'analyser cette mélancolie au travers de ce constat du temps qui passe et qui nous échappe. Et pas facile de garder pour soi la rêverie enfantine qui s'enfuit par le goulot avec l'eau du bain sans qu'on puisse retenir ni l'un ni l'autre.
La rêverie d'adulte n'a évidemment pas la même saveur, les mêmes codes et elle est plus réceptive aux réalités décevantes qui nous entourent...
Mais il ne faut pas perdre le cap.
La mélancolie ne peut avoir qu'un temps.
En ce qui me concerne, Tolkien me fait rêver différemment, grâce aux ponts possibles vers toutes ces disciplines étonnantes, des géographies imaginaires à la cartographie ancienne, en passant par la botanique ou l'astrologie, sans compter la toponymie et l'onomastique...
Il y a encore tant de choses à apprendre et à découvrir, tant de choses à rêver, non plus dans Tolkien, mais grâce à Tolkien
I.