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En parcourant les sondages, j'ai réalisé que la question équivalente existait pour les personnages masculins, et il m'a semblé devoir réparer cette patente injustice (certains ne soutiennent-ils pas que Tolkien n'était pas un auteur sexiste ?).
Les Valar sont exclus de la liste ; j'espère que vous comprendrez ce choix.
N'hésitez pas à nous dire pourquoi et de quelle manière tel ou tel personnage féminin vous inspire (au quotidien, comme modèle d'héroïsme...) !
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Arwen, car elle décide par amour de devenir mortelle. Faut vraiment chercher pour une preuve d'amour plus grande...
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(20.03.2018, 10:27)Nelyafinwë a écrit : Arwen, car elle décide par amour de devenir mortelle. Faut vraiment chercher pour une preuve d'amour plus grande...
Et pourquoi Arwen et pas Lúthien donc ? Je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait de présenter le "choix de la mortalité" comme une preuve d'amour (ou de courage)... Ce n'est pas évident à argumenter en quelques mots mais, en prenant des termes très extrêmes, on peut également le voir comme une sorte de fuite, d'irresponsabilité ou de lâcheté (ce qui n'est pas spécialement ma vision personnelle mais je trouve que c'est une théorie peu souvent prise en compte...)
Cela étant j'aime beaucoup le personnage d'Arwen (même si ma préférence va à Lúthien j'avoue...)
A titre personnel j'étais plutôt fasciné par Galadriel quand j'étais plus jeune, même si une grande partie de ce qui me fascinait en elle est finalement exacerbé dans le personnage de Melian.
Je trouve intéressant que le seul Ainu mentionné au Premier Âge (hormis ceux du côté de Morgoth et Eönwë à la fin il me semble...) n'ait qu'un rôle de sage conseiller et que sa plus grande intervention soit représenté par quelque chose de bénéfique et de protecteur (l'Anneau qui protège Doriath). Associer ces éléments à une forme de "puissance" est une notion qui me plait beaucoup, et que l'on retrouve assez dans le concept des Istari ou des Anneaux des Elfes.
Je vote donc pour Melian mais j'aime un grand nombre de personnages féminins chez Tolkien ! (je pense aussi à Celebrian et Míriel notamment, sans doute plus secondaires mais ne figurant pas dans le sondage...)
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Mmmh, j'ai longtemps hésité pour la légendaire Lúthien, mais j'ai finalement opté pour Eowyn, parce que… Eowyn (et Brünhilda)
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J'étais aussi tenté par Eowyn mais son revirement, dans le chapitre "Les maisons de guérison", gâche à mes yeux le personnage.
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Morwen pour la force de son courage et de l’amour des siens
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Lúthien, c'est indéniable ! C'est elle qui est le plus présent dans mes écrits même si ce n'est pas la seule. C'est peut être le personnage féminin sur lequel l'auteur s'en le plus penché (comme un premier rôle en fin de compte). J'avoue que j'aurai aimé en savoir plus sur d'autres femmes.
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21.03.2018, 10:36
(Modification du message : 21.03.2018, 10:37 par Arwen.)
Luthien! (je sais... mon pseudo est Arwen, mais au temps de mon enregistrement sur le forum, je ne connaissait pas Luthien encore, si j'avais, j'aurais pris son nom comme pseudo sans doute)
Comparee a Luthien, Arwen est une fillette qui reste dans la maison de son papa, elle joue un role important, c'est vrai, mais ma vraie heroine est Luthien... quitter le seul lieu qu'elle a connu pour aller defier Sauron et sauver Beren, aller chez Morgoth et le faire dormir pour prendre un Silmaril, et puis aller meme chez Mandos pour demander la vie de Beren... je ne me lasse pas de lire et relire cette histoire
Par contre, j'aime aussi beaucoup Galadriel et Melian. Bien qu'il n'y ait pas trop de personnages feminins chez Tolkien, celle qui sont presentes sont toujours indispensables a l'histoire, et elles remplissent vraiment leur role, qui ne peut etre pris par quiconque.
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Galadriel, la seule qui soit indépendante, et tributaire d'aucun homme, sauf peut-être son oncle ; elle s'attache à Celeborn mais le laisse finalement en Terre du Milieu, est courtisée un temps par Celebrimbor, est l'elfe la plus brillante de son temps (sans avoir à parier sur sa beauté, comme Arwen ou Luthien) et, je dirais, pas la moins sage - car elle est aussi douée que Fëanor, mais elle lui survit de très loin.
En outre, elle fait jeu égal avec Melian, mais finit moins malheureuse, pour les raisons suscitées.
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21.03.2018, 21:00
(Modification du message : 21.03.2018, 21:13 par Faerestel.)
Je plussoie Galadriel également!
A son don de prescience très aigu (ses visions, sa méfiance à l'égard de Fëanor ou de Saruman), des aptitudes physiques certaines même si rarement mises en évidence, elle ajoute une évolution personnelle du plus grand intérêt. Ayant quitté Aman aux côtés de son peuple meurtrier pour se tailler un royaume , elle finit par renoncer à toute forme de pouvoir pour rester Galadriel. Elle est pour moi au croisement de Frejya, de Frigg, et d'Athéna.
Et pour répondre à Tikidiki je dirais qu'elle est l'Elfe connue la plus brillante de tous les Ages derrière Fëanor, il faut peut-être le concéder, mais devant Pengolodh, Turgon ou même Fingolfin et Finrod.
J'ajoute que la bienveillance sans condescendance qu'elle accorde à l'amour courtois de Gimli contribue à dessiner le portrait d'un très grand personnage.
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C'est vrai que Galadriel est, de mon point de vue, le personnage féminin le plus étoffé de Tolkien, le plus complexe, le plus joueur aussi, au sens où elle participe au grand jeu (qu'elle siège au Conseil Blanc n'est pas un hasard). Mais, personnellement, je ne me sens pas "inspiré" par elle, même si c'est le personnage féminin que je respecte et j'estime le plus.
J'aime aussi beaucoup Morwen, mais il est un peu regrettable que sa fierté, pour ne pas dire sa morgue, finisse par perdre Turin.
Donc comme Irwin j'ai choisi Melian, pour sa sagesse, son étrangeté, et surtout, son goût profond pour vivre dans le monde qui est, je crois, un trait rare, et propre à m'inspirer assurément.
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21.03.2018, 23:17
(Modification du message : 21.03.2018, 23:17 par Tikidiki.)
(21.03.2018, 21:00)faerestel a écrit : Et pour répondre à Tikidiki je dirais qu'elle est l'Elfe connue la plus brillante de tous les Ages derrière Fëanor, il faut peut-être le concéder, mais devant Pengolodh, Turgon ou même Fingolfin et Finrod.
Les CLI donnent en effet, avec une pointe d'ambiguïté, "greatest of the Noldor, except Fëanor maybe, though she was wiser than he". Mais c'est vrai qu'il n'est question que des Noldor
(21.03.2018, 22:25)Hofnarr Felder a écrit : Donc comme Irwin j'ai choisi Melian, pour sa sagesse, son étrangeté, et surtout, son goût profond pour vivre dans le monde qui est, je crois, un trait rare, et propre à m'inspirer assurément. C'est intéressant, mais j'ai l'impression que le choix de vivre dans le monde "séculier" (si l'on veut) se retrouve aussi chez Arwen et Luthien, car elles ont toutes lié ce choix à celui d'un homme. Au contraire, Galadriel rejoint bien le Beleriand (cf. Silm), par une envie propre : "elle brûlait de parcourir une terre sans frontière, et d'être maîtresse de son propre domaine". Mais on admettra un côté ambitieux, à tout le moins
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(21.03.2018, 23:17)Tikidiki a écrit : Les CLI donnent en effet, avec une pointe d'ambiguïté, "greatest of the Noldor, except Fëanor maybe, though she was wiser than he". Mais c'est vrai qu'il n'est question que des Noldor
C'est pour cela que j'ai précisé "connue"!
On ne sait rien ou presque des Vanyar mais c'est normal... Ils ont quitté la Terre du Milieu pour jouir pendant des milliers d'années des Terres Immortelles (ces planqués!) et se sont juste offert une petite sortie à l'occasion de la Guerre de la Grande Colère.
On ne fait pas de grands personnages avec ça!
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Eowyn (Diantre !!!!)
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Mon conte préféré étant celui de Turin le noir épée, je choisi Niënor. Ces deux personnages m'ont énormément touché et le destin tragique de ces deux frère et sœur m'avait profondément ému. C'est vrai que ce n'est pas une héroïne, une reine ou un guerrière et justement, c'est juste une pauvre fille (de haute lignée quand même) qui sert, par sa perte de mémoire, le sombre Glaurung afin de rendre l'un des pires ennemi du dragon fou (je parle bien de Turin). A la fin du conte je suis à la fois heureux du sort du "ver" mais triste quand Turin apprend la vérité sur sa sœur et qu'il s’empale sur sa fidèle épée.
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A ce propos, j'ai toujours songé que, contrairement à Niënor, si Turin se suicide, ce n'est pas par honte de l'inceste, mais par tristesse d'avoir perdu celle qu'il aimait réellement, qu'elle soit ou non sa sœur.
La version du Narn des CLI où Turin développe une étrange fascination secrète pour sa première sœur tendrait d'ailleurs à confirmer cette interprétation.
Je ne dirais donc pas que c'est la vérité qui fait se tuer Turin, mais l'amour et la douleur d'avoir perdu l'être aimé (Niënor, elle, pas de doute, embrasse la mort à cause de la vérité, par contre).
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Oh sage et merveilleuse Eowyn,
Ton impétuosité, ta fougue, ta douceur,
Sont un baume pour le beau et le déçu Faramir.
Que ton courage séduit ce prince de sang !
Où dans un assaut , il s'élance tel un pursang.
Devant l'amour du père pour Boromir,
Qui es-tu Eowyn pour avoir conquis Faramir ?
Est-ce toi ou est-ce tes yeux qui se sont épris de moi,
Oh toi qui a mis mon coeur en émoi;
Oh douce et merveilleuse Eowyn !
Versailles, le 23 mars 2018 (fait par la fausse Eowin)
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En effet, elle t'inspire !
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(23.03.2018, 16:20)Hofnarr Felder a écrit : A ce propos, j'ai toujours songé que, contrairement à Niënor, si Turin se suicide, ce n'est pas par honte de l'inceste, mais par tristesse d'avoir perdu celle qu'il aimait réellement, qu'elle soit ou non sa sœur.
J'adhère à cette interprétation. La tragédie s'épaissit alors encore. Décidément, à Hurin et aux siens Morgoth n'aura rien épargné.
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24.03.2018, 12:07
(Modification du message : 24.03.2018, 12:08 par Eowin.)
PETITE CORRECTION !
Oh sage et merveilleuse Eowyn,
Ton impétuosité, ta fougue, ta douceur,
Sont un baume pour le beau et le déçu Faramir.
Que ton courage séduit ce prince de sang !
Où dans un assaut , il s'élance tel un pursang.
Devant l'amour du père pour Boromir,
Qui es-tu Eowyn pour avoir conquis Faramir ?
Est-ce toi ou est-ce tes yeux qui se sont épris de lui,
Oh toi qui a mis son coeur en émoi ?
Oh douce et merveilleuse Eowyn !
Moi aussi !!! je confire tes dires Hofnarr Felner...
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Je trouve personnellement que c'est Galadriel. Elle est éblouissante et cache tellement des ses pouvoirs !
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Je m'aligne sur la majorité en votant pour Eowyn ^^. Contrairement à Hofnarr, je ne pense pas que le fait qu'elle tombe amoureuse de Faramir à la fin la diminue, au contraire cela en fait un personnage entier et sensible à mes yeux.
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Ce n'est pas tant qu'elle tombe amoureuse de Faramir (qui m'a tout l'air d'être le meilleur parti du roman, donc c'est plutôt un gage de bon sens !) qui me gêne, mais plutôt qu'elle considère sa geste guerrière, sa vertu aventureuse, comme une pulsion de mort, une obscurité qui gagne à être dissipée. Évidemment, ça rend le personnage d'autant plus intéressant ! Mais je trouve dommage que l'héroïsme d'Eowyn soit finalement interprétée rétrospectivement par le personnage même comme une descente dans l'ombre, alors que les haut-faits des personnages masculins ne prennent jamais si explicitement, il me semble, une connotation aussi négative.
Comme si, pour les personnages masculins, il est normal, souhaitable, vertueux de s'illustrer dans des exploits guerriers, alors que pour le seul personnage féminin qui s'y livre, c'est un égarement passager dont il lui faut se guérir, une ténèbre dont il lui faut se purger. C'est donc à ce propos rédempteur que je me réfère quand j'évoque l'épisode des maisons de guérison -pas l'histoire d'amour en tant que telle qui, elle, me plaît bien.
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(14.05.2020, 14:23)Hofnarr Felder a écrit : Mais je trouve dommage que l'héroïsme d'Eowyn soit finalement interprétée rétrospectivement par le personnage même comme une descente dans l'ombre, alors que les haut-faits des personnages masculins ne prennent jamais si explicitement, il me semble, une connotation aussi négative.
Comme si, pour les personnages masculins, il est normal, souhaitable, vertueux de s'illustrer dans des exploits guerriers, alors que pour le seul personnage féminin qui s'y livre, c'est un égarement passager dont il lui faut se guérir, une ténèbre dont il lui faut se purger.
Je pense qu'il y a là derrière deux points distincts qui se renforcent mutuellement. Le premier est que Tolkien considère manifestement la guerre comme une chose néfaste, mais parfois inévitable. La déploration que fait Faramir du goût grandissant pour l'exploit guerrier chez les Gondoriens montre bien que Tolkien ne voit pas la guerre comme ennoblissant l'homme, tout au contraire. Cela n'empêche d'ailleurs pas Faramir de se battre, y compris dans des situations d'où tout espoir de victoire est absent, pour lui-même sinon pour son peuple. Par ailleurs, dans le SdA, la valorisation de la guerre en tant que telle par les Rohirrim fait l'objet d'une critique discrète, mais constante, me semble-t-il. J'aurais donc tendance à dire que l'exploit guerrier est valorisé quand il s'avère utile pour le peuple dans son ensemble, mais fortement déprécié quand il n'existe que pour lui-même et pour l'honneur qu'il conférerait au héros : en cela, la geste de Túrin dans son ensemble en constitue la critique la plus nette possible. Je serais donc tenté de nuancer fortement l'idée selon laquelle l'exploit guerrier masculin serait vu comme vertueux en soi, plus encore normal ou souhaitable. Il est vrai que la plupart des récits de Tolkien prennent place pendant une guerre. Toutefois, l'activité militaire non nécessaire est généralement vue sous un jour très négatif, à l'instar des conquêtes d'Ar-Pharazôn et de ses prédécesseurs dans l'« Akallabêth ».
Par ailleurs, il est tout à fait vrai que Tolkien tend à attribuer un rôle guerrier plus important aux personnages masculins. Sans doute peut-on arguer qu'il était au moins en partie influencé par les stéréotypes de son temps — stéréotypes au moins partiellement justifiés lorsque la guerre était en grande partie une affaire de muscles et de testostérone. Néanmoins, il est intéressant de noter que Tolkien adopte en fait une position plus nuancée que tu ne semble le penser, en insistant notamment sur les différences culturelles : chez les Elfes, les femmes sont également susceptibles de prendre l'épée, notamment pour défendre leur foyer, comme Idril à Gondolin. De plus, on peut noter que Galadriel joue un rôle prépondérant dans l'assaut sur Dol Guldur à la fin de la guerre. Excepté Legolas, c'est sans doute l'Elfe qui a la plus grande activité militaire dans le roman.
Je pense qu'on peut lire le revirement d'Éowyn avant tout comme une réintégration sociale et une remise en perspective de l'exploit guerrier, quelqu'en soit son auteur, qui n'exclut d'ailleurs pas qu'Éowyn, au travers de cette réintégration, ne se réapproprie (peut-être abusivement) certains stéréotypes de son peuple, comme le fait que la guerre soit une affaire d'hommes. Il me semble notable que Faramir semble lui aussi se désintéresser de tout exploit guerrier par la suite. De sa fratrie, on peut même se demander si ce n'est pas Éowyn qui choisit la meilleure part, plutôt que son frère, qui semble quelque peu enfermé dans son rôle consistant à faire résonner le tonnerre de la cavalerie des Rohirrim sur tous les champs des batailles ultérieurement livrées par Aragorn...
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J'apprécie beaucoup ton analyse, qui vient très justement nuancer la mienne là où il était crucialement besoin de le faire. Mon avis relatif à Eowyn ne changera pas pour autant, mais cela, c'est secondaire !
EDIT, pour compléter ma réponse:
En effet, ce qui me chagrine le plus, dans l'épisode en question (chapitre 5 du livre VI), c'est que le courage guerrier d'Eowyn est rétrospectivement vu comme une sorte de noirceur suicidaire en réponse au dépit amoureux suscité par le rejet d'Aragorn (c'est du moins l'analyse qu'en fait Faramir, qui semble être acceptée tacitement et par Eowyn et par le narrateur). Je ne crois pas que le courage des autres personnages soit rétrospectivement diminué de la même manière ; par exemple quand Sam révèle une sorte de grandeur héroïque guerrière avec l'épisode de Cirith Ungol, rien ne vient diminuer cet épisode ; idem pour Merry et Pippin, qui deviennent d'authentiques guerriers au service de rois sans qu'on vienne leur attacher une ombre pour autant, sans que cela soit expliqué autrement que par leur courage et leur maturité, et non pas par une pulsion de mort liée à une peine de cœur.
Je trouve donc un peu regrettable que, pour le seul personnage féminin qui apparaisse dans le cœur de l'action du roman (Galadriel a peut-être une activité militaire, mais il n'est jamais dit qu'elle se batte directement, et cela est de toute façon relégué aux marges du roman), on ait cette dépréciation rétrospective. Et de fait, l'ombre se lève du cœur d'Eowyn au moment où elle renonce tout à fait à la bataille et accepte pleinement son rôle de femme et d'épouse. Je trouve que c'est intéressant, que cela donne lieu à de beaux moments, et que des analyses bien plus profondes que la mienne devraient être faites de ce passage, mais je n'en estime pas moins que c'est un peu dommage.
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15.05.2020, 16:21
(Modification du message : 15.05.2020, 16:27 par Hyarion.)
S'agissant d'Eowyn, il semble que le traitement de ce personnage ait effectivement rapport avec une réflexion tolkienienne générale sur la guerre, et au-delà sur la force et la vie, le tout se situant dans un horizon que l'on pourrait qualifier de "genré", dans une perspective normative "traditionnelle" quant à ce que ce serait censé être une femme et censé être un homme. C'est un bon exemple des limites auxquelles peuvent être confrontées certaines lectures, notamment féministes, de l'œuvre, dans le sens où des éléments, entre autres, d'une certaine essentialisation des sexes/genres peuvent se retrouver un peu partout.
Par ailleurs, il est possible d'intégrer l'action guerrière d'Eowyn dans une perspective de couples (ce que Yyr appelle la partition conjugale) qui semble traverser toute l'œuvre de l'auteur : https://www.jrrvf.com/fluxbb/viewtopic.p...429#p88429
Je ne vois pas, personnellement, cette perspective, et l'horizon normatif associé, comme quelque-chose d'absolument merveilleux (et on sait ce que je pense du victorianisme de Tolkien par ailleurs... ;-) ...), mais cela me parait être, en tout cas, une clé de lecture intéressante. :-)
B.
All night long they spake and all night said these words only : "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish." "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish," all night long.
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(Modification du message : 19.09.2023, 21:42 par np-cr.)
J'ai choisi Melian mais dans l'univers de Tolkien, beaucoup de beaux personnages féminins.
Lúthien et Arwen qui ont choisit la mortalité par amour, Eowyn une femme juste humaine très courageuse, guerrière.
Après pour Eowyn je ne sais pas si dans les écrits de Tolkien elle est la même que dans les films.
Melian et Lúthien sont présentes dans le Silmarillion, donc je les connais un peu.
Quant à Galadriel, elle est présente depuis si longtemps et jusqu'à la fin il me semble, elle a traversé les âges.
Je n'ai pas apprécié spécialement l'actrice Morfydd Clark dans la série contrairement à Cate Blanchett dans les films.
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Bonjour,
J'ai voté Eowyn, mais s'il y avait eu Mme Magotte j'aurai voté pour elle (rapport aux champignons).
Et puis Lobelia avait du cran, elle aurait dû, elle aussi, apparaître dans cette liste !
A+
Denis
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Arrêtez tout! Il manque Lobélia, Haleth et Aredhel!
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