05.07.2016, 10:39
L'extrait est court, mais très suggestif : ces rideaux de bombes entre lesquels il fallait alternativement sur 400 mètres courir, attendre, courir, attendre et se précipiter vers les tranchées de l'ennemi...
Relisant les Deux Tours dans la traduction de Daniel Lauzon récemment, un passage prend un tonalité supplémentaire en cette période de commémoration de la bataille de la Somme :
Relisant les Deux Tours dans la traduction de Daniel Lauzon récemment, un passage prend un tonalité supplémentaire en cette période de commémoration de la bataille de la Somme :
Citation :C’était la première fois que Sam voyait des Hommes se battre contre des Hommes, et il n’y trouva rien d’agréable. Il était heureux de ne pas voir la figure du mort. Il se demandait quel était son nom, et d’où il venait ; s’il avait vraiment le cœur mauvais, ou quels mensonges ou menaces l’avaient conduit dans cette longue marche depuis son foyer ; et s’il n’aurait pas plutôt préféré y demeurer en paix – tout cela en un éclair de pensée qui fut bientôt chassé de son esprit. Car au moment où Mablung s’avançait vers le corps, il y eut une nouvelle rumeur. De grands cris et hurlements. Parmi eux, Sam discernait une sorte de mugissement aigu et sonore. Puis un grand bruit sourd et grondant, comme d’énormes béliers donnant contre le sol.
« Gare ! Gare ! cria Damrod à son compagnon. Puissent les Valar le détourner ! Mûmak ! Mûmak ! »
(SdA, IV.4, Les Deux Tours, Bourgois, 2015, p.319)