23.08.2010, 17:38
Pour répondre à une critique qui est souvent faite à propos des EdH (cf. le post de Druss au-dessus, apparu pendant que je tapais celui-ci), et puisque tout le monde cite sans modération l'inspiration des sagas scandinaves et du Kalevala finnois, sans avoir lu l'un ou l'autre, manifestement : certes, il y a beaucoup de noms dans les EdH, mais beaucoup, beaucoup moins que dans la saga islandaise classique. En plus, ce sont des noms clairement identifiés, dont la seule consonance donne une idée du lignage auquel ils appartiennent. Et ça n'est pas non plus typique de la saga islandaise. D'ailleurs, Christopher fournit des index. Pas les sagas, ni leurs éditeurs.
Un exemple typique, tiré de la saga de Snorri le Godi (que je suis en train de lire). Pour les notes, voir en bas de mon message. Ça commence ainsi :
Et pour donner une idée, c'est un quart de page seulement. Mais ça ne s'arrête pas à la présentation initiale des personnages, malheureux que vous êtes. C'est permanent. Par exemple, quelques pages plus loin, on retrouve (brièvement) le deuxième Björn :
On rigole moins, hein ? :p
———
[1] Hop, Ketill 2.
[2] Björn 2, donc.
[3] Björn 3, parfaitement.
[4] Sauf erreur, ce n'est que Kjallakr 2, mais j'en ai peut-être oublié un.
[5] Par contre, lui, ce n'est pas le premier Hrólfr qu'on rencontre.
[6] J'ai oublié s'il y en a d'autres...
[7] À ne pas confondre avec Thorgrímr le Godi, qui est, lui, son frère.
[8] Ben tiens !
[9] Björn 2, vous suivez ou quoi ?
[10] Non, je n'ai pas inventé un truc pareil.
[11] Björn 4, un petit nouveau, lui.
[12] Je ne sais plus si celui d'avant était le premier, mais ce qui est sûr, c'est que celui-ci est le deuxième en deux lignes.
[13] Pour info, ledit pote est le dieu Thór, ouais.
[14] Les mortels comme les dieux ont plein de surnoms. Pour simplifier. Vous aurez aussi noté que c'est ici de Thorsteinn bis dont on parle (j'ai arrêté les numéros, parce qu'il y en avait peut-être d'autres avant).
[15] Retour à Thorsteinn 1.
[16] Thorsteinn ter. Et il y en aura encore une tripotée à porter ce nom par la suite.
[17] C'est une citation qui se termine en queue de poisson. Vous croyiez quoi ?
Un exemple typique, tiré de la saga de Snorri le Godi (que je suis en train de lire). Pour les notes, voir en bas de mon message. Ça commence ainsi :
Citation :Il y avait un hersir renommé en Norvège qui s'appelait Ketill au nez plat ; c'était le fils de Björn du Ru, fils de Grímr, seigneur de Sogn. Ketill était marié ; il avait épousé Yngvildr, fille de Ketill le Bélier [1], seigneur de Raumariki. Leurs fils s'appelaient Björn [2] et Helgi, et leurs filles étaient Audr la Très-Sage, Thórunn la Cornue et Jórunn la Sagace. Björn, fils de Ketill, fut élevé à l'est, dans le Jämtaland, chez le jarl Kjallakr un homme sage et renommé. Le jarl avait un fils qui s'appelait Björn [3], et une fille, nommée Gjaflaug. Cela se passait à l'époque où le roi Haraldr à la belle chevelure prit le pouvoir en Norvège...
Et pour donner une idée, c'est un quart de page seulement. Mais ça ne s'arrête pas à la présentation initiale des personnages, malheureux que vous êtes. C'est permanent. Par exemple, quelques pages plus loin, on retrouve (brièvement) le deuxième Björn :
Citation :De tous ces colonisateurs, Björn [2] le Norvégien fut le premier qui mourut. Il fut enterré dans un tertre, près du Borgaloekr. Il laissait après lui deux fils. L'un était Kjallakr le Vieux [4] qui habita à Bjarnarhöfn après la mort de son père ; il épousa Ástridr, fille de Hrólfr le hersir [5], sœur de Steinólfr le Court [6] ; ils eurent trois enfants ; leur fils fut Thorgrímr le Godi ; une de leurs filles, Gerdr, qu'épousa Thormódr le Godi [7] fils d'Oddr le Hardi ; le troisième de leurs enfants fut Helga, qu'épousa Ásgeirr d'Eyrr. Des enfants de Kjallakr descend une importante famille [8], que l'on appelle les Kjalleklingar. L'autre fils de Björn [9] s'appelait Óttarr ; il épousa Gróa [10], fille de Geirleifr, sœur d'Oddleifr du Bardaströnd ; leurs fils furent Helgi, père d'Ósvífr le Sage, et Björn [11], père de Vigfúss de Drápuhlíd. Il y avait un troisième fils d'Óttar qui s'appelait Vigfúss [12].
Thórólfr Mostrarskegg se maria dans sa vieillesse et épousa une femme qui s'appelait Unnr ; il y en a qui disent qu'elle était fille de Thorsteinn le Rouge, mais Ari Thorgilsson le Savant ne la compte pas parmi ses enfants. Thórólfr et Unnr eurent un fils qui s'appelait Steinn. Thórólfr dédia ce garçon à Thórn, son ami [13], et l'appela Thorsteinn [14] ; ce fut un garçon précoce. Hallsteinn, fils de Thórólfr, épousa Ósk, fille de Thorsteinn le Rouge [15] ; leur fils fut appelé Thorsteinn [16]. C'est Thórólfr qui l'éleva et il l'appela Thorsteinn le Noir, mais il surnomma son propre fils Thorsteinn le Preneur-de-Morues. [17]
On rigole moins, hein ? :p
———
[1] Hop, Ketill 2.
[2] Björn 2, donc.
[3] Björn 3, parfaitement.
[4] Sauf erreur, ce n'est que Kjallakr 2, mais j'en ai peut-être oublié un.
[5] Par contre, lui, ce n'est pas le premier Hrólfr qu'on rencontre.
[6] J'ai oublié s'il y en a d'autres...
[7] À ne pas confondre avec Thorgrímr le Godi, qui est, lui, son frère.
[8] Ben tiens !
[9] Björn 2, vous suivez ou quoi ?
[10] Non, je n'ai pas inventé un truc pareil.
[11] Björn 4, un petit nouveau, lui.
[12] Je ne sais plus si celui d'avant était le premier, mais ce qui est sûr, c'est que celui-ci est le deuxième en deux lignes.
[13] Pour info, ledit pote est le dieu Thór, ouais.
[14] Les mortels comme les dieux ont plein de surnoms. Pour simplifier. Vous aurez aussi noté que c'est ici de Thorsteinn bis dont on parle (j'ai arrêté les numéros, parce qu'il y en avait peut-être d'autres avant).
[15] Retour à Thorsteinn 1.
[16] Thorsteinn ter. Et il y en aura encore une tripotée à porter ce nom par la suite.
[17] C'est une citation qui se termine en queue de poisson. Vous croyiez quoi ?
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland