03.01.2010, 10:55
Quelques notes de lecture
1. Final consonants
Ces remarques sur les consonnes finales rencontrées dans les formes primitives ne sont pas sans rappeler les consonnes finales du quenya, telles que définies dans une lettre de Tolkien (L:425, lettre n°347 du 17 décembre 1972, soit environ 35 ans après TQ1 et 20 ans après TQ2) :
2. Intensive formation
Ces remarques en rappellent d'autres sur les préfixes intensifs. On pensera par exemple au préfixe intensif A- (VT45:5), dont la remarque "This was distinct in origin, though similar in function, to the prefixed basic vowel" est à rapprocher de la remarque (contemporaine) du PE18:42 (cf. ci-dessus). Cette même remarque pouvant également être rapprochée des formes "an, am, añ" de la racine A-, présentées comme fréquentes en quenya.
A découvrir également le chapitre "Comparative in Eldarin" (PE17:90) et "Comparative in Eldarin, with various etymological notes" (PE17:90-4).
La discussion peut être élargie aux autres formes intensives. A ce sujet, lire par exemple l'étude de Thorsten Renk (VO, VF).
3. Intensive formation
A ce sujet, voir par exemple la note à la ligne 12 dans M&C:223 :
Cette fonction a également été identifiée de longue date par l'équipe éditoriale de Vinyar Tengwar au fil de ses publications.
4. Double consonants
A comparer avec la remarque de l'Appendice E :
5. Clusters
Ces groupes consonantiques rappellent les trois groupes seuls autorisés à faire un usage de b, d, g en quenya : mb, nd, ng (hormis l'exception du vanyarin ulban 'blue', WJ:399).
Voir également ce passage de l'Appendice E :
6. Gender
Note : la mise en forme ne me permettant pas de placer un macron (ˉ) sous une brève (˘), dans les citations ci-dessus, j'ai placé les deux formes l'une après l'autre, séparées par un / (ē/ĕ).
Ces remarques ne sont pas sans rappeler certaines formes telles que q. melisse (f.), melindo (m.) (Ety:372), q. onóro 'brother', onóne 'sister' (Ety:378 ), q. oselle 'sister, associate' (Ety:392), q. otorno 'sworn brother, associate' (Ety:394).
Voir aussi les formes masculines quendo, pl. quendor (>> quendu, pl. quendur) et féminines quende, pl. quender (>> quendi, pl. quendir) (MR:223n.12).
Sans parler des noms masculins en -o et ceux, féminins, en -e (dans les premières conceptions de Tolkien, le féminin était également exprimé par -i dans les noms propres, cf. par exemple Kēmi, Tinwetāri, Tinwevarni, Koiretāri, Sāri, Nieliqi, Erinti, etc).
Voilà quelques éléments de réflexion. Je ne fais que citer ici quelques passages qui trouvent un écho dans d'autres écrits de Tolkien au sujet du quenya.
Le PE18 ne s'arrête bien entendu pas à cela et les autres langues sont au rendez-vous (notons entre autre la présence du noldorin dans TQ1 et 2).
Sur de nombreux points, il permet de confirmer ce qui n'étaient jusqu'à présent que des hypothèses sur les techniques de dérivation. On observera également de nombreux éléments de TQ1 se retrouvent dans TQ2, montrant ainsi certains modèles chers au cœur de Tolkien qui traversèrent les époques conceptuelles.
Un bien bel ouvrage qui rappelle également (une fois de plus) la fragilité des néo-conceptions des langues elfiques (comme celles de Helge Fausankger, Thorsten Renk ou Édouard Kloczko) qui vont devoir réviser leurs copies.
1. Final consonants
Citation :The consonants lost frequently employed in base-structure were those of the t-series [t-series (p. 30) = t / th, θ / d / n / r, l / s]; and those were the predominant sounds employed in derivation and early suffixion. Outside the t-series [m] [w] [y] were the only consonants largely employed in primary suffixion [...].
PE18:31, TQ1
Citation :The use of pure kat-stems without extension or suffix as noun-stems was infrequent in Quendian. The case of survival of this simple word-form are limited to those base ending in t, s, the nasals n, m, ŋ, or the sonants w, l, r, y, ʒ.
PE18:35, TQ1
Citation :§3 The primary suffixes were all monosyllabic and consisted of :
[...]
§4 (ii) The same vocalic elements preceded by certain consonants. The only consonants so employed in primitive Quendian were :
(a) the vórear: n, m (not ŋ); l, r, y, w, (not ʒ).
(b) The remaining dentals not already mentioned: t, s, th, d, in approximately that order of frequency.
PE18:49, TQ1
Citation :The primary suffixes were all monosyllabic and consisted of : –
[...]
(ii) the same vocalic elements preceded by certain simple consonants. The only consonants so employed in CQ were :
(a) the continuants: n, m (not ŋ); l, r, y, w (not ʒ).
(b) The remaining dentals : t, s, th, d, in approximately that order of frequency.
PE18:99, TQ2
Citation :But at a later period after agglutination was complete, certainly in Primitive Eldarin there arose a tendency for final e, a, o to be obscured or lost after dentals such as n, t, l, r, s and after m, y, w.
PE18:100, TQ2
Ces remarques sur les consonnes finales rencontrées dans les formes primitives ne sont pas sans rappeler les consonnes finales du quenya, telles que définies dans une lettre de Tolkien (L:425, lettre n°347 du 17 décembre 1972, soit environ 35 ans après TQ1 et 20 ans après TQ2) :
Citation :Q. permitted, indeed favoured, the ‘dentals’ n, l, r, s, t as final consonants: no other final consonants appear in the Q. lists.
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2. Intensive formation
Citation :An ‘intensive’ formation seems anciently to have been common, with prefixion combined with fortification of the initial consonant of the kanta: as √KAL ‘shine’ > akkala- ‘shine (suddently and) brilliantly’.
PE18:35, TQ1
Citation :The Q. intensive prefixe an (am, aŋ) is probably derived by blending of intensive sundóma prefix (see above) with this nasal.
PE18:42, TQ1
Citation :In Augmentation the sundóma was placed before the first consonant: as ATA, ATAL, ATALAT, ATALTA. In Eldarin, this variety was often used in verbal systems to mark perfection or completion : as √TALAT ‘slip (down)’: atalat ‘slip right down, fall in ruin’. When combined with ‘dynamic’ alteration on the initial consonant (e.g. doubling or nasal intrusion: see below) it had usually an intensive significance. Thus √KAL ‘shine’: aŋkal-, akkal- ‘blaze’; √MAT ‘eat’: ammat- ‘devour’.
PE18:85, TQ2
Ces remarques en rappellent d'autres sur les préfixes intensifs. On pensera par exemple au préfixe intensif A- (VT45:5), dont la remarque "This was distinct in origin, though similar in function, to the prefixed basic vowel" est à rapprocher de la remarque (contemporaine) du PE18:42 (cf. ci-dessus). Cette même remarque pouvant également être rapprochée des formes "an, am, añ" de la racine A-, présentées comme fréquentes en quenya.
A découvrir également le chapitre "Comparative in Eldarin" (PE17:90) et "Comparative in Eldarin, with various etymological notes" (PE17:90-4).
La discussion peut être élargie aux autres formes intensives. A ce sujet, lire par exemple l'étude de Thorsten Renk (VO, VF).
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3. Intensive formation
Citation :The functions of reduplication were various: in verbs they formed repetitive or continuative (imperfective) forms.
PE18:36, TQ1
Citation :In Eldarin reduplication was used with a durative or repetitive significance.
PE18:85, TQ2
A ce sujet, voir par exemple la note à la ligne 12 dans M&C:223 :
Citation :12 sisíla- frequentative of sil- ‘shine (white)’
Cette fonction a également été identifiée de longue date par l'équipe éditoriale de Vinyar Tengwar au fil de ses publications.
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4. Double consonants
Citation :... of these [pp] was infrequent, and only [tt], [ss], [ll] were common.
PE18:41, TQ1
A comparer avec la remarque de l'Appendice E :
Citation :Note that consonants written twice, as tt, ll, ss, nn, represent long or ‘double’ consonants.
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5. Clusters
Citation :Long bb, dd, gg did not occur in Quendian : mb, nd, ŋg were always substituted.
PE18:42, TQ1
Citation :(iii) b, d, g > bb, dd*, gg.
In Eldarin mb, nd, ŋg were usually substituted
PE18:91, TQ2
Ces groupes consonantiques rappellent les trois groupes seuls autorisés à faire un usage de b, d, g en quenya : mb, nd, ng (hormis l'exception du vanyarin ulban 'blue', WJ:399).
Voir également ce passage de l'Appendice E :
Citation :In Sindarin the combinations ng, nd, mb, which were specially favoured in the Eldarin languages at an earlier stage, suffered various changes, mb became m in all cases, but still counted as a long consonant for purposes of stress (see below), and is thus written mm in cases where otherwise the stress might be in doubt. ng remained unchanged except initially and finally where it became the simple nasal (as in English sing). nd became nn usually, as Ennor ‘Middle-earth’, Q. Endóre; but remained nd at the end of fully accented monosyllables such as thond ‘root’ (cf. Morthond ‘Blackroot’), and also before r, as Andros ‘long-foam’.
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6. Gender
Citation :The specialization of endings -ī/ĭ, ē as feminine, of ū/ŭ, ō as masculine and of ā/ă, as inanimate.
PE18:48-9, TQ1
Citation :Note 130 The masculine endings were originally as -ō/ŏ, ū/ŭ and the feminines as -ē/ĕ, ī/ĭ.
Note 131 The note originally continued : “ī, ū however were apparently in Primitive Eldarin (unless as inflexionsof number) used only of feminines and masculines respectively”.
PE18:99, TQ2
Note : la mise en forme ne me permettant pas de placer un macron (ˉ) sous une brève (˘), dans les citations ci-dessus, j'ai placé les deux formes l'une après l'autre, séparées par un / (ē/ĕ).
Ces remarques ne sont pas sans rappeler certaines formes telles que q. melisse (f.), melindo (m.) (Ety:372), q. onóro 'brother', onóne 'sister' (Ety:378 ), q. oselle 'sister, associate' (Ety:392), q. otorno 'sworn brother, associate' (Ety:394).
Voir aussi les formes masculines quendo, pl. quendor (>> quendu, pl. quendur) et féminines quende, pl. quender (>> quendi, pl. quendir) (MR:223n.12).
Sans parler des noms masculins en -o et ceux, féminins, en -e (dans les premières conceptions de Tolkien, le féminin était également exprimé par -i dans les noms propres, cf. par exemple Kēmi, Tinwetāri, Tinwevarni, Koiretāri, Sāri, Nieliqi, Erinti, etc).
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Voilà quelques éléments de réflexion. Je ne fais que citer ici quelques passages qui trouvent un écho dans d'autres écrits de Tolkien au sujet du quenya.
Le PE18 ne s'arrête bien entendu pas à cela et les autres langues sont au rendez-vous (notons entre autre la présence du noldorin dans TQ1 et 2).
Sur de nombreux points, il permet de confirmer ce qui n'étaient jusqu'à présent que des hypothèses sur les techniques de dérivation. On observera également de nombreux éléments de TQ1 se retrouvent dans TQ2, montrant ainsi certains modèles chers au cœur de Tolkien qui traversèrent les époques conceptuelles.
Un bien bel ouvrage qui rappelle également (une fois de plus) la fragilité des néo-conceptions des langues elfiques (comme celles de Helge Fausankger, Thorsten Renk ou Édouard Kloczko) qui vont devoir réviser leurs copies.