02.03.2009, 15:15
D'après un autre sujet, il semblerait que d'aucuns trouvent les traductions du poème décrivant le combat magique entre Felagund et Sauron inférieures à la VO de Tolkien.
Personnellement, la traduction en alexandrins est l'un des passages que je préfère dans le Silm. en VF. Mais je reconnais que l'original a une puissance autrement plus remarquable. Je l'insère ici à des fins de comparaison :
Ergo, il y a peut-être quelque chose à faire de ce côté-là. Je suis parti sur l'idée des décasyllabes, les vers héroïques classiques en versification française (et vers de référence avant d'être détrônés par les alexandrins).
Personnellement, je trouve qu'il permettent mieux de varier l'équilibre interne du vers (4/6, 5/5, 6/4), ce qui permet dans une certaine mesure de restituer les jeux de sonorité du poème de Tolkien.
Voilà déjà une proposition de traduction pour la première strophe. À vous de me dire si cela vaut la peine de continuer :
EDIT : je recolle là la version actuelle du poème :
Personnellement, la traduction en alexandrins est l'un des passages que je préfère dans le Silm. en VF. Mais je reconnais que l'original a une puissance autrement plus remarquable. Je l'insère ici à des fins de comparaison :
He chanted a song of wizardry,
Of piercing, opening, of treachery,
Revealing, uncovering, betraying.
Then sudden Felagund there swaying
Sang in answer a song of staying,
Resisting, battling against power,
Of secrets kept, strength like a tower,
And trust unbroken, freedom, escape;
Of changing and of shifting shape,
Of snares eluded, broken traps,
The prison opening, the chain that snaps.
Backwards and forwards swayed their song.
Reeling and foundering, as ever more strong
The chanting swelled, Felagund fought,
And all the magic and might he brought
Of Elvenesse into his words.
Softly in the gloom they heard the birds
Singing afar in Nargothrond,
The sighing of the Sea beyond,
Beyond the western world, on sand,
On sand of pearls in Elvenland.
Then the gloom gathered; darkness growing
In Valinor, the red blood flowing
Beside the Sea, where the Noldor slew
The Foamriders, and stealing drew
Their white ships with their white sails
From lamplit havens. The wind wails,
The wolf howls. The ravens flee.
The ice mutters in the mouths of the Sea.
The captives sad in Angband mourn.
Thunder rumbles, the fires burn—
And Finrod fell before the throne.
Of piercing, opening, of treachery,
Revealing, uncovering, betraying.
Then sudden Felagund there swaying
Sang in answer a song of staying,
Resisting, battling against power,
Of secrets kept, strength like a tower,
And trust unbroken, freedom, escape;
Of changing and of shifting shape,
Of snares eluded, broken traps,
The prison opening, the chain that snaps.
Backwards and forwards swayed their song.
Reeling and foundering, as ever more strong
The chanting swelled, Felagund fought,
And all the magic and might he brought
Of Elvenesse into his words.
Softly in the gloom they heard the birds
Singing afar in Nargothrond,
The sighing of the Sea beyond,
Beyond the western world, on sand,
On sand of pearls in Elvenland.
Then the gloom gathered; darkness growing
In Valinor, the red blood flowing
Beside the Sea, where the Noldor slew
The Foamriders, and stealing drew
Their white ships with their white sails
From lamplit havens. The wind wails,
The wolf howls. The ravens flee.
The ice mutters in the mouths of the Sea.
The captives sad in Angband mourn.
Thunder rumbles, the fires burn—
And Finrod fell before the throne.
Ergo, il y a peut-être quelque chose à faire de ce côté-là. Je suis parti sur l'idée des décasyllabes, les vers héroïques classiques en versification française (et vers de référence avant d'être détrônés par les alexandrins).
Personnellement, je trouve qu'il permettent mieux de varier l'équilibre interne du vers (4/6, 5/5, 6/4), ce qui permet dans une certaine mesure de restituer les jeux de sonorité du poème de Tolkien.
Voilà déjà une proposition de traduction pour la première strophe. À vous de me dire si cela vaut la peine de continuer :
Il initia un chant de sorcellerie,
Pour percer, pour ouvrir, de fourberie,
Révéler, découvrir, déloyauté.
Or soudain Felagund déconcerté
Répondit par un chant de fermeté,
Résistance, luttant face à l'emprise
De secrets gardés, de ferme maîtrise,
Et constance, liberté, délivrance ;
D'altération, de changeante substance,
De pièges évités, de trappes forcées,
Le cachot s'ouvrant, les chaînes cassées.
Pour percer, pour ouvrir, de fourberie,
Révéler, découvrir, déloyauté.
Or soudain Felagund déconcerté
Répondit par un chant de fermeté,
Résistance, luttant face à l'emprise
De secrets gardés, de ferme maîtrise,
Et constance, liberté, délivrance ;
D'altération, de changeante substance,
De pièges évités, de trappes forcées,
Le cachot s'ouvrant, les chaînes cassées.
EDIT : je recolle là la version actuelle du poème :
Il initia un chant de sorcellerie,
Pour percer, pour ouvrir, de fourberie,
Révéler, découvrir, déloyauté.
Or soudain Felagund déconcerté
Répondit par un chant de fermeté,
Résistance, luttant face à l'emprise
De secrets gardés, de ferme maîtrise,
Et constance, liberté, délivrance ;
D'altération, de changeante substance,
De pièges évités, de trappes forcées,
Le cachot s'ouvrant, les chaînes cassées.
D'arrière en avant oscillait leur chant.
Haché, heurté, mais toujours plus tranchant
L’hymne s'élevait, Felagund luttait,
D’Elfinesse dans ses mots il mettait
Féérie et force, arbres et roseaux.
Dans l'ombre ils entendirent les oiseaux
À Nargothrond chantant dans les lilas,
Le murmure de la Mer au-delà,
Par-delà, en occident, sur la grève,
La grève de perles en Eldarêve.
Puis l'ombre s’amassa, alla enflant
À Valinor, le sang rouge coulant
En bord de Mer, où les Noldor tuèrent
Les Coureurs d'écume et, voleurs, menèrent
Leurs blancs navires à la voile blanche
Loin des havres éclairés. Le vent flanche,
Le loup hurle. Les corbeaux fuient. Aux passes
De la Mer gémissent les mornes glaces.
Les tristes captifs en Angband frissonnent.
Le tonnerre gronde, les feux charbonnent –
Et tombe Finrod en face du trône.
Pour percer, pour ouvrir, de fourberie,
Révéler, découvrir, déloyauté.
Or soudain Felagund déconcerté
Répondit par un chant de fermeté,
Résistance, luttant face à l'emprise
De secrets gardés, de ferme maîtrise,
Et constance, liberté, délivrance ;
D'altération, de changeante substance,
De pièges évités, de trappes forcées,
Le cachot s'ouvrant, les chaînes cassées.
D'arrière en avant oscillait leur chant.
Haché, heurté, mais toujours plus tranchant
L’hymne s'élevait, Felagund luttait,
D’Elfinesse dans ses mots il mettait
Féérie et force, arbres et roseaux.
Dans l'ombre ils entendirent les oiseaux
À Nargothrond chantant dans les lilas,
Le murmure de la Mer au-delà,
Par-delà, en occident, sur la grève,
La grève de perles en Eldarêve.
Puis l'ombre s’amassa, alla enflant
À Valinor, le sang rouge coulant
En bord de Mer, où les Noldor tuèrent
Les Coureurs d'écume et, voleurs, menèrent
Leurs blancs navires à la voile blanche
Loin des havres éclairés. Le vent flanche,
Le loup hurle. Les corbeaux fuient. Aux passes
De la Mer gémissent les mornes glaces.
Les tristes captifs en Angband frissonnent.
Le tonnerre gronde, les feux charbonnent –
Et tombe Finrod en face du trône.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland