Greenheart a écrit :Mais tout cela n'a rien à voir avec la traduction, quand bien même elle serait abusive et irait à l'encontre de la volonté de l'auteur.Je vais traiter ceci en bloc, car il y a un point de jonction.
[...]
Cette technique d'écriture est décrite dans mon article, et est même reproduite dans la version en ligne (technique 13).
C'est amusant de constater que tu penses que je l'ignore ou je n'en tiens pas compte.
Le SdA est truffé de noms du style "Hobbit" que Tolkien décide de ne pas traduire en anglais. Ceci présuppose donc qu'il est le traducteur d'un livre qui s'est transmis à travers les siècles et qu'il y a donc bien une tradition.
Maintenant, si je suis ta démarche, tu obtiens "Hobbins" par le lien que tu fais entre Hobbit et rabbit. En faisant cela, tu donnes du sens à Hobbit en prêtant - à tort (selon moi) ou à raison, peu importe - des intentions à Tolkien, ce qui a pour conséquence que Tolkien aurait écrit Hobbit à cause de rabbit. Or Tolkien-le-dernier-chaînon-de-la-tradition prétend que c'est un nom non traduit qui a perdu son sens. Le fait de donner du sens à Hobbit implique donc que Tolkien n'est pas le traducteur et, donc, s'il n'est pas traducteur, il n'y a plus de tradition. D'où affaiblissement de la créance secondaire.
Citation :Si l'on respecte ta position, il serait interdit de traduire en japonais ou en chinois (ou en arabe etc.) le Seigneur des Anneaux car la graphie même du mot "hobbit" et son articulation ne pourrait être respectée, et "la faerie" (qu'il faudra un jour que tu me présentes en personne) rejetterait tout traducteur qui oserait écrire ce mot et bien d'autres dans la graphie de son pays d'origine.Je ne crois pas. Je ne saurais écrire Pékin / Beijing en caractères chinois, il n'empêche qu'il s'agit de la même ville. Il ne s'agit ici que de transcription, pas de traduction via la sémantique.
Citation :"la faerie" (qu'il faudra un jour que tu me présentes en personne)La Faerie est une contrée qu'il faut découvrir par soi-même, quitte à en parcourir les chemins ensemble par la suite
(Une petite lecture à l'air innocent mais qui en dit long sur le sujet - je me le permets vu que d'après ta présentation, tu n'as lu "que" les grands classiques : Smith of Wooton Major )
Citation :Je constate aussi que ton idée peut se résumer avant tout à : "pour respecter l'oeuvre de Tolkien, il faut lire l'oeuvre de Tolkien dans sa langue originale".Non (bien que si, il faut lire la vo, mais pas pour une question de respect ), ma démarche ici tiens juste à la préservation de la créance secondaire.
Citation :Cf. ma dernière remarque. Ce que tu appelles "créance secondaire" est donc ce que j'appelle "l'auteur présumé", une technique où l'auteur se fait passer pour un personnage qu'il invente, ici le traducteur du Seigneur des Anneaux ou du Hobbit.Pas forcément, l'auteur peut être absolument absent de son récit. Je pense par exemple à toutes ces légendes dont on ne connaît pas les auteurs.
Citation :Je maintiens pour ma part qu'il ne faut pas confondre la fiction établie par Tolkien avec la réalité lorsqu'il s'agit d'explorer non pas l'univers imaginaire créé par Tolkien, mais sa création narrative et les idées qui sont derrières.Entièrement d'accord, mais ce faisant, quand c'est à des fins de traductions de la vo, il faut aussi veiller à maintenir l'efficacité littéraire du procédé fictif, non ?
Edit : dites, les amis, pour les langages non articulables, je pensais évidemment à des langages verbaux hein