26.09.2024, 10:03
Je vais fournir ici au fil de l'eau quelques remarques sur les mots en quenya jusqu'alors inédits, au moins ceux qui me sembleront particulièrement intéressants à analyser. De manière générale, je ne compte pas commenter les mots composés à partir d'éléments déjà bien connus, comme sundulámar "sons fondamentaux" (p. 13), qui est très clairement le pluriel d'un composé de sundo, pl. sundur "base, racine" et láma "son". (NB : le pluriel de sundo montrait déjà que son radical était *sundu-, ce qui n'est pas surprenant, puisqu'il dérive de la racine STUD- ; le pluriel *sundar dans Tarmasundar, qui est regroupé dans la même entrée d'Eldamo doit soit être un néologisme númenórien, soit, plus vraisemblablement, un mot distinct qui s'applique aux racines physiques -- y compris dans un sens figuré de "fondation" -- et non à une "racine" conceptuelle, qui correspond à un terme chronologiquement antérieur.) :
- santa "mode" (p. 13) : aucun terme équivalent, mais cela me semble clairement être un dérivé par infixation nasale de la racine SAT- "espace, place ; diviser, répartir, marquer"
- elta- "envoyer, urger" (p. 76) : clairement un verbe causatif, mais bien malin qui devinera les termes apparentés. Dans le QL, il y a bien elta- "conduire" qui y ressemble fortement, mais la racine ELE- "conduire, pousser, lancer, envoyer" dont il dérive semble (ou du moins semblait) avoir été abandonnée. On connaît aussi les verbes lelta- "envoyer", lelya- "aller, procéder" et lenna- "venir", dérivés de la racine DEL / LED, mais ici elta- n'a clairement pas de "l" initial et DEL / LED ne peut en aucun cas produire ce verbe.
- talta- "signifier" (p. 78 ) : jamais vu de terme qui y ressemble et là aussi, il faudrait bien creuser pour trouver quelque chose d'apparenté. Ce terme est d'autant plus étonnant que le verbe talta- "glisser, tomber, s'effondrer" est particulièrement bien attesté.
- lam- "appeler" (p. 92), évidemment apparenté à láma "bruit"
- cerov- "perdre" (sous la forme keróvie" "a perdu", p. 92) : je ne vois strictement aucun terme apparenté à ce nouveau verbe
- tuv- "prendre" (p. 92) : cela semble être le même verbe que tuv- "trouver", attesté dans le SdA, aussi cela permet-il peut-être de mieux comprendre la différence entre les deux verbes glosés par "trouver" (l'autre étant hir-), à moins que ce ne soit une erreur de Tolkien
- carnië "rougeur" (p. 92), évidemment apparenté à carnë "rouge, écarlate"
- saut- "détester" (p. 98 ), clairement apparenté à l'étymologie tardive de Sauron "le Détesté, l'Exécré".
- borg' (p. 26 ; comprendre sans doute *borga, car ce mot est suivi d'un "a") "grand, large"
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland