07.02.2024, 10:36
Je rouvre ce fuseau pour discuter un instant du toponyme Nimroth >> Nimrûn, uniquement attesté dans l'expression "les tours de Nimroth [>> Nimrûn]" figurant dans "The Drowning of Anadûnê". Le lieu en question n'est pas clairement défini ; on sait juste que ceux qui iraient au-delà de cet endroit arriveraient dans "l'Ouest ultime".
Comme le soulignent Wynne et Hostetter, le premier élément de ces deux formes signifie manifestement "elfe". Toutefois, j'aurais tendance à croire que la forme sous-entendue est nimr(u)- (cas objectif) plutôt que nimrî (pl. "elfes").
La première forme du nom contient très vraisemblablement le suffixe -( r)oth et me semble être apparentée à †rôth "écume". Dans ce cas Nimroth "écume des Elfes" pourrait correspondre aux rivages d'Eldamar, lieu qui correspond assez bien aux maigres informations dont on dispose. Le changement Nimroth >> Nimrûn pourrait s'expliquer de deux manières : (1) Tolkien aurait jugé que ce nom n'avait aucun pendant elfique et désignait mal son référent (car "écume elfique" correspondrait plutôt à un type d'écume qu'à un lieu) ; (2) il aurait pu considérer que la phonologie de ce mot était erronée, car l'adûnaïque fait très peu d'assimilation (par conséquent, la forme correcte pour nimru- + rôth aurait été quelque chose comme **nimrurôth ou **nimrroth, qui ne lui aurait pas nécessairement plu).
Si l'interprétation ci-dessus est correcte, alors Nimrûn doit se décomposer en nimru- + -un / -ûn. Ce suffixe évoque évidemment Ârû "roi" et surtout Arûn "seigneur", un nom adûnaïque désignant Melkor. Il est permis de se demander si arûn ne pourrait se décomposer en ar(u)- + -un / -ûn et signifier quelque chose comme "roi du pays, roi de la terre" (le suffixe pourrait d'ailleurs n'avoir aucune existence indépendante, mais simplement dénoter un type de lieu). Dans ce cas, Nimrûn serait littéralement la "terre des Elfes", ce qui serait une excellente traduction du q. Eldamar et correspondrait tout à fait à la description.
N.B. : L'existence d'un suffixe masculin -un sans lien avec celui dont je fais l'hypothèse ferait pencher la balance en faveur d'une forme qui serait ici -ûn.
Comme le soulignent Wynne et Hostetter, le premier élément de ces deux formes signifie manifestement "elfe". Toutefois, j'aurais tendance à croire que la forme sous-entendue est nimr(u)- (cas objectif) plutôt que nimrî (pl. "elfes").
La première forme du nom contient très vraisemblablement le suffixe -( r)oth et me semble être apparentée à †rôth "écume". Dans ce cas Nimroth "écume des Elfes" pourrait correspondre aux rivages d'Eldamar, lieu qui correspond assez bien aux maigres informations dont on dispose. Le changement Nimroth >> Nimrûn pourrait s'expliquer de deux manières : (1) Tolkien aurait jugé que ce nom n'avait aucun pendant elfique et désignait mal son référent (car "écume elfique" correspondrait plutôt à un type d'écume qu'à un lieu) ; (2) il aurait pu considérer que la phonologie de ce mot était erronée, car l'adûnaïque fait très peu d'assimilation (par conséquent, la forme correcte pour nimru- + rôth aurait été quelque chose comme **nimrurôth ou **nimrroth, qui ne lui aurait pas nécessairement plu).
Si l'interprétation ci-dessus est correcte, alors Nimrûn doit se décomposer en nimru- + -un / -ûn. Ce suffixe évoque évidemment Ârû "roi" et surtout Arûn "seigneur", un nom adûnaïque désignant Melkor. Il est permis de se demander si arûn ne pourrait se décomposer en ar(u)- + -un / -ûn et signifier quelque chose comme "roi du pays, roi de la terre" (le suffixe pourrait d'ailleurs n'avoir aucune existence indépendante, mais simplement dénoter un type de lieu). Dans ce cas, Nimrûn serait littéralement la "terre des Elfes", ce qui serait une excellente traduction du q. Eldamar et correspondrait tout à fait à la description.
N.B. : L'existence d'un suffixe masculin -un sans lien avec celui dont je fais l'hypothèse ferait pencher la balance en faveur d'une forme qui serait ici -ûn.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland