A Hyarion,
J'avais déjà lu ta critique en fait, sans faire le rapprochement avec toi. Elle est complète et nuancée, très agréable à lire. Je suis par ailleurs d'accord avec toi sur la plupart des points. Le Hobbit de PJ est une adaptation plaisante à regarder avec des défauts mais des qualités certaines. En tout cas, c'est un stimulant fabuleux pour se plonger dans la redécouverte du roman et décrypter les choix d'adaptation.
Fait amusant : quand j'ai relu le Hobbit après le film, j'ai gardé la même conception de Thorin, fier, altier mais un peu grincheux avec son capuchon bleu foncé et sa longue barbe blanche, sans doute influencé aussi en partie par les dessins d'Alan Lee, John Howe ou Ted Nasmith. En revanche quand j'ai lu le texte "L'expédition d'Erebor", écrit par Tolkien dans la tonalité du Seigneur des Anneaux, je m'imagine plus un nain vaillant, arrogant et plein de rancune comme dans le film (avec la barbe plus longue cela dit). On sait que Tolkien avait entrepris la réécriture du Hobbit dans une tonalité différente pour correspondre à son Legendarium. Cette tentative fut avortée car dénaturant trop le texte, à l'origine écrit comme un conte. Or PJ en réalisant le Hobbit dans la continuité de son SdA, reprend le projet de réécriture tolkienien, à sa manière bien sûr et avec ses limites, propre à la forme cinématographique. Mais c'est justement cette conception du Hobbit, conçu comme un tout avec le SdA, qui m'a plus dans ce film, car je ne la partageais pas et elle m'a agréablement surpris et dépaysé. En tout cas, c'est une conception intéressante qui mérite d'être vue, sans pour autant faire office de substitut au roman.
Pour autant PJ a su garder une touche d'humour et des personnages décalés étrangement attachants comme Radagast ou le Roi Gobelin, au risque de forcer le trait. Une manière de conserver un peu de la tonalité bon enfant du Hobbit. J'ai aussi apprécié cet effort même si certaines scènes avec les Nains exploitent trop le premier degré et la facilité.
Ce qui m'a plutôt déplu est fort différent : la surenchère des combats et cascades, notamment la scène avec les wargs brouillonne ou la scène dans les arbres, trop surchargée. J'aurais aimé plus de calme dans le rythme, plus de contemplation, les meilleurs moments restants pour moi l'arrivée des Nains à Cul-de-Sac et la réaction délicieusement british de Bilbo, les chants qui s'ensuivent, les récits de bataille au clair de lune, le séjour à Fondcombe, la confrontation avec Gollum... tous ces passages où l'on retrouve l'atmosphère douce-amère du conte, mi-fascinante, mi-effrayante, qui donne autant envie de vivre des aventures romanesques qu'être assis au coin du feu à les lire.
J'avais déjà lu ta critique en fait, sans faire le rapprochement avec toi. Elle est complète et nuancée, très agréable à lire. Je suis par ailleurs d'accord avec toi sur la plupart des points. Le Hobbit de PJ est une adaptation plaisante à regarder avec des défauts mais des qualités certaines. En tout cas, c'est un stimulant fabuleux pour se plonger dans la redécouverte du roman et décrypter les choix d'adaptation.
Fait amusant : quand j'ai relu le Hobbit après le film, j'ai gardé la même conception de Thorin, fier, altier mais un peu grincheux avec son capuchon bleu foncé et sa longue barbe blanche, sans doute influencé aussi en partie par les dessins d'Alan Lee, John Howe ou Ted Nasmith. En revanche quand j'ai lu le texte "L'expédition d'Erebor", écrit par Tolkien dans la tonalité du Seigneur des Anneaux, je m'imagine plus un nain vaillant, arrogant et plein de rancune comme dans le film (avec la barbe plus longue cela dit). On sait que Tolkien avait entrepris la réécriture du Hobbit dans une tonalité différente pour correspondre à son Legendarium. Cette tentative fut avortée car dénaturant trop le texte, à l'origine écrit comme un conte. Or PJ en réalisant le Hobbit dans la continuité de son SdA, reprend le projet de réécriture tolkienien, à sa manière bien sûr et avec ses limites, propre à la forme cinématographique. Mais c'est justement cette conception du Hobbit, conçu comme un tout avec le SdA, qui m'a plus dans ce film, car je ne la partageais pas et elle m'a agréablement surpris et dépaysé. En tout cas, c'est une conception intéressante qui mérite d'être vue, sans pour autant faire office de substitut au roman.
Pour autant PJ a su garder une touche d'humour et des personnages décalés étrangement attachants comme Radagast ou le Roi Gobelin, au risque de forcer le trait. Une manière de conserver un peu de la tonalité bon enfant du Hobbit. J'ai aussi apprécié cet effort même si certaines scènes avec les Nains exploitent trop le premier degré et la facilité.
Ce qui m'a plutôt déplu est fort différent : la surenchère des combats et cascades, notamment la scène avec les wargs brouillonne ou la scène dans les arbres, trop surchargée. J'aurais aimé plus de calme dans le rythme, plus de contemplation, les meilleurs moments restants pour moi l'arrivée des Nains à Cul-de-Sac et la réaction délicieusement british de Bilbo, les chants qui s'ensuivent, les récits de bataille au clair de lune, le séjour à Fondcombe, la confrontation avec Gollum... tous ces passages où l'on retrouve l'atmosphère douce-amère du conte, mi-fascinante, mi-effrayante, qui donne autant envie de vivre des aventures romanesques qu'être assis au coin du feu à les lire.