25.10.2015, 02:53
(Modification du message : 25.10.2015, 02:54 par Daniel Lauzon.)
"Ranger" n'a pas d'équivalent en français. Ma réflexion sur les noms a commencé il y a plusieurs années. Aujourd'hui, je suis appelé à produire concrètement un texte. Que cela ne vous empêche pas de théoriser. Mais traduire un texte est tout sauf un exercice théorique. Il faut être réaliste. Sinon, on risque de se casser la figure.
Je ne demande pas à voir ce que donneraient Veilleurs, Vigilants ou Sentinelles dans le texte. Je sais que je n'arriverais pas à les faire fonctionner en contexte, sans user de contorsions, de raccourcis ou de traductions à rallonge. Pourquoi ? Parce qu'on greffe à un terme neutre, d'usage répété et varié, un sens qu'on veut lui trouver, ou lui donner, à tort ou à raison. "Ranger" fonctionne bien et est intéressant, car il est plutôt vague et ambigu. La preuve : les commentateurs ont jugé qu'il valait la peine de le gloser. On ne peut pas décider de le traduire par quelque chose comme "Sentinelle", qui relève de l'extrapolation pure et simple.
Dire que le mot "Coureur" ne correspond à aucune définition du terme anglais est une fausseté. Sauf, bien sûr, si on se limite aux définitions du dictionnaire bilingue. Oui, oui, celui-là. Mais quid de cette définition du Oxford: A person or thing that wanders or ranges over a particular area or domain: 'rangers of the mountains' ? Ou est-ce que nous devons considérer les Rangers comme des gardes forestiers (définition 1) ? Non, je n'ai rien inventé...
Si "Coureur" délaisse le sens (possible) de "gardien", les noms proposés ont le défaut inverse : ils évacuent le sens littéral du mot "ranger" ("homme qui parcourt le pays"), ainsi que la notion, complémentaire, d'errance. Or, je vous cite les mots de Galadriel concernant les Dúnedain, les Rangers, traduit presque mot pour mot avec quelques concessions au rythme et à la rime :
Où sont les Dúnedain, Elessar, Elessar ?
Pourquoi tous tes parents vont-ils de toutes parts ?
Bientôt viendra le temps des Égarés du Nord
Et la Compagnie Grise accourra en renfort.
Mais sombre est le chemin que le sort t’a ouvert :
Les Morts gardent la voie qui conduit à la Mer.
Merci de me lire.
Je ne demande pas à voir ce que donneraient Veilleurs, Vigilants ou Sentinelles dans le texte. Je sais que je n'arriverais pas à les faire fonctionner en contexte, sans user de contorsions, de raccourcis ou de traductions à rallonge. Pourquoi ? Parce qu'on greffe à un terme neutre, d'usage répété et varié, un sens qu'on veut lui trouver, ou lui donner, à tort ou à raison. "Ranger" fonctionne bien et est intéressant, car il est plutôt vague et ambigu. La preuve : les commentateurs ont jugé qu'il valait la peine de le gloser. On ne peut pas décider de le traduire par quelque chose comme "Sentinelle", qui relève de l'extrapolation pure et simple.
Dire que le mot "Coureur" ne correspond à aucune définition du terme anglais est une fausseté. Sauf, bien sûr, si on se limite aux définitions du dictionnaire bilingue. Oui, oui, celui-là. Mais quid de cette définition du Oxford: A person or thing that wanders or ranges over a particular area or domain: 'rangers of the mountains' ? Ou est-ce que nous devons considérer les Rangers comme des gardes forestiers (définition 1) ? Non, je n'ai rien inventé...
Si "Coureur" délaisse le sens (possible) de "gardien", les noms proposés ont le défaut inverse : ils évacuent le sens littéral du mot "ranger" ("homme qui parcourt le pays"), ainsi que la notion, complémentaire, d'errance. Or, je vous cite les mots de Galadriel concernant les Dúnedain, les Rangers, traduit presque mot pour mot avec quelques concessions au rythme et à la rime :
Où sont les Dúnedain, Elessar, Elessar ?
Pourquoi tous tes parents vont-ils de toutes parts ?
Bientôt viendra le temps des Égarés du Nord
Et la Compagnie Grise accourra en renfort.
Mais sombre est le chemin que le sort t’a ouvert :
Les Morts gardent la voie qui conduit à la Mer.
Merci de me lire.