Merci pour toutes ces données Alkar!
Certaines des références que tu mentionnes croisent celles que Hoffnar nous a données, issues du dictionnaire suédois SAOB, notamment autour de varg i veum et du terme förbrytare. Malheureusement cet excellent ouvrage ne couvre que la période moderne, après 1500 environ.
Je viens de consulter un dictionnaire étymologique latin (Ernout-Meillet, 1932, révision 2001 de la 4ème édition de 1959). Les auteurs ne donnent qu'une très brève entrée uargus et avec pour seule signification vagabond. Ils mentionnent que le mot est tardif, emprunté au germanique et qu'on le trouve chez Eumène et Sidonius. Leur entrée uagus est un peu plus explicite. Ernout et Meillet donnent de nombreux dérivés et composés et leur époque d'usage. Cependant il est amusant de voir qu'ils se contentent de la traduction errant (...) d'où indécis, capricieux, vague, rejetant le terme français vagabond qu'ils ont déjà "attribué" à uargus même face à l'archaïque (leur mot) uagabundus!
Cela appelle deux remarques.
D'abord, il est pour le moins étrange de traduire uargus par vagabond chez Sidoine puisqu'il nous dit lui-même dans sa lettre que c'est un mot indigène pour désigner un latrunculus soit un voleur ou un bandit de grand chemin! On retrouve dans cet mot le "ladre" français. Ernout et Meillet ne semblent pas vouloir trancher entre les deux mots, ni les relier ni les différencier.
Ensuite, il n'est pas du tout certain qu'Eumène ait employé uargus et qu'il a donc peut-être écrit uagus (voir plus haut un message de Tikidiki). Le troisième siècle me parait bien précoce pour un emprunt au germanique, surtout quand un mot aussi proche à l'oreille existe déjà. A moins que Eumène d'Autun n'ait employé ce mot comme par dérision à l'égard du Frise et du Chamave qui labourent pour lui. Mais j'en doute, comment être sûr d'être bien compris de son interlocuteur quand on introduit dans son texte un mot étranger? Au Vème, c'est une tout autre histoire.
uagus, apparenté à uacare (être libre d'engagement) étant attesté depuis Cicéron au moins, je pense que l'arrivée de uargus avec le sens de "bandit ou criminel" (les guillemets se veulent inclure les autres synonymes) a contribué à faire disparaître le uagus qui a rétréci jusqu'à de venir uagulus dans une forme tardive.
Certaines des références que tu mentionnes croisent celles que Hoffnar nous a données, issues du dictionnaire suédois SAOB, notamment autour de varg i veum et du terme förbrytare. Malheureusement cet excellent ouvrage ne couvre que la période moderne, après 1500 environ.
Je viens de consulter un dictionnaire étymologique latin (Ernout-Meillet, 1932, révision 2001 de la 4ème édition de 1959). Les auteurs ne donnent qu'une très brève entrée uargus et avec pour seule signification vagabond. Ils mentionnent que le mot est tardif, emprunté au germanique et qu'on le trouve chez Eumène et Sidonius. Leur entrée uagus est un peu plus explicite. Ernout et Meillet donnent de nombreux dérivés et composés et leur époque d'usage. Cependant il est amusant de voir qu'ils se contentent de la traduction errant (...) d'où indécis, capricieux, vague, rejetant le terme français vagabond qu'ils ont déjà "attribué" à uargus même face à l'archaïque (leur mot) uagabundus!
Cela appelle deux remarques.
D'abord, il est pour le moins étrange de traduire uargus par vagabond chez Sidoine puisqu'il nous dit lui-même dans sa lettre que c'est un mot indigène pour désigner un latrunculus soit un voleur ou un bandit de grand chemin! On retrouve dans cet mot le "ladre" français. Ernout et Meillet ne semblent pas vouloir trancher entre les deux mots, ni les relier ni les différencier.
Ensuite, il n'est pas du tout certain qu'Eumène ait employé uargus et qu'il a donc peut-être écrit uagus (voir plus haut un message de Tikidiki). Le troisième siècle me parait bien précoce pour un emprunt au germanique, surtout quand un mot aussi proche à l'oreille existe déjà. A moins que Eumène d'Autun n'ait employé ce mot comme par dérision à l'égard du Frise et du Chamave qui labourent pour lui. Mais j'en doute, comment être sûr d'être bien compris de son interlocuteur quand on introduit dans son texte un mot étranger? Au Vème, c'est une tout autre histoire.
uagus, apparenté à uacare (être libre d'engagement) étant attesté depuis Cicéron au moins, je pense que l'arrivée de uargus avec le sens de "bandit ou criminel" (les guillemets se veulent inclure les autres synonymes) a contribué à faire disparaître le uagus qui a rétréci jusqu'à de venir uagulus dans une forme tardive.
Dorées les feuilles tombent, mais le rêve se poursuit
Là où l'espoir demeure, les eaux chantent sous la nuit
Là où l'espoir demeure, les eaux chantent sous la nuit