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[Neo-Sindarin] Usage des prépositions
#1
Je tiens à partager avec vous mes recherches amateures vis à vis de l'usage des prepositions en sindarin.

Cela se base sur des recherches personnelles principalement sur eldamo.

Il semblerait qu'une preposition s'utilise devant l'objet de la préposition.

Dans ce cas, la preoposition provoque la mutation du mot en fonction de sa lettre finale.
-En cas de voyelle, une mutation douce.
-En cas de n*, une mutation nasale.
=>* Dans les cas où la préposition termine originalement par une voyelle, mais se voit accoler un article defini (nu+in - nuin, et probablement be+in - ben), alors la préposition provoque une mutation mixte.
-En cas de t/d, mutation occlusive.

Je me suis fait la réflexion que l'occurrence de ces mutations (dans eldamo, il est fait la distinction d'une mutation grammaticale, la lenition, des autres mutations dites "phonologiques", y compris la mutation douce) s'explique par la propension à voir des prepositions en préfixe devant des mots, comme na et ed.

Il apparaît aussi que les prepositions successives subissent la mutation:
Sui vi menel => Comme dans le ciel


Voilà, en attendant vos retours sur cette theorie
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#2
C'est globalement l'idée que j'en ai, sans prétendre une seconde avoir autant de connaissances sur le sindarin que sur le quenya.

Il serait très intéressant de rédiger un article sur ce sujet en reprenant tous les textes attestés (et en prenant garde à les ranger par ordre chronologique pour identifier si Tolkien a changé d'avis à un moment).
Je ne crois pas qu'on ai déjà beaucoup d'explications grammaticales de Tolkien lui-même sur cette question, mais si je me trompe, il faudrait évidemment en tenir compte dans un tel cadre.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#3
D'accord!

Apres je ne suis pas rompu à la rédaction d'articles linguistiques mais ayant la lubie de formaliser une grammaire sindarin je pourrais m'y atteler un jour.

En fait j'ai déjà synthétisé ici, le reste ca va être de mettre les exemple à l'appuie
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#4
S'inspirer d'une grammaire galloise serait une bonne idée - ça permet aussi d'appréhender les mécanismes (e.g. la résistance à la mutation dans certains cas, la différence entre assimilation et mutation, etc.)

Sans oublier, si on commence à regarder au-delà des prépositions, qu'on a aussi la mutation spirante archaïque (au moins à un moment... cf. PE n°13 p. 124).

Quant aux prépositions, on peut aussi penser au petit passage relatif à ed dans the War of the Jewels (p. 367 = ed devant voyelle, possiblement ef, es, eth devant f-, s-, th-, et si je comprends bien, e devant d'autres consonnes, ce qui n'empêche peut être pas une mutation...) qui évoque d'autres transformations consonantiques (plutôt des phénomènes de sandhi, i.e probablement de liaison, que des mutations initiales stricto sensu?) qui laissent à penser que même là le sujet est plus vaste qu'on peut le croire en première approche...
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#5
Effectivement, après je vous avoue que ce qui a motivé ma recherche était de savoir si les prepositions entraînent une mutation ou non. Dans les cas vus jusque là, la réponse est "Les prepositions entraînent une mutation phonetique (à différencier de la mutation grammaticale) du mot qui les suit.

Apres il reste des mystère, comme "bo ceven": on earth qui est pas muté
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#6
Bonjour!

Je reviens après une pêche aux infos. J'ai pris des notes et n'ai pas totalement fini mais j'ai une nouvelle théorie par rapport à la precedente:

Déjà merci à Elendil de m'avoir poussé à étudier plus profondément. J'essaierai de pondre un article au final pour formaliser le tout, et à Hiswelokë de m'avoir fait chercher dans la grammaire galloise.


Ma nouvelle hypothèse concernant l'usage des prepositions est la suivante:

Les prépositions en sindarin se diviseraient en deux categories:
- Les prépositions introduisant un cas grammatical (an, na, na(n)/en, o(d))
- Les prepositions n'introduisant pas un cas grammatical (sui, vi, bo, ...)

Les premiers introduisent une mutation phonetique comme s'ils étaient accolés au nom qu'ils précédent, sans doute car en quenya les cas grammaticaux étaient exprimés par des suffixes.

Les seconds n'impliquent pas de mutation phonetique ni grammaticale.
Une exception est "os i Veleglinn i edain agorer vi Veleriann" où Beleriann est muté en Veleriann.
Ma théorie est qu'initialement Tolkien aurait souhaité que les prepositions induisent une lenition (mutation douce grammaticale), mais je pense que cela fut laissé de côté, au même titre que la lenition du genitif induit "Aran Voria" Roi (de la) Moria qui est devenu "Aran Moria". Surtout cette lenition disparaît dans Ae Adar nín "i vi menel" "bo ceven" "sui vi menel"#

#Contrairement à annoncer plus haut il semble que vi ne soit pas la forme lenifiée de mi mais bien un remplacement, dû à une annotation dans VT50/5 où Tolkien replaça le mi dans "os i Veleglinn i edain agorer (mi=>)vi Veleriann", hypothèse renforcée par son usage systématique dans Ae Adar nín, y compris après i (que, qui) dans "i vi menel", alors que i ne cause aucune mutation plus loin dans "sui mín i gohenam"
Notez que sui ne fait pas muter mín qui est pourtant lenifié ailleurs dans "úgerth vin" et "i mbas ilaurui vín" (cas de possessif)


Voilà en attendant vos retour sur cette théorie, en attendant que je finisse de compiler toutes les occurrences ^^'
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#7
Je renchéris sur la remarque de Hiswelókë sur l'importance de regarder ce qui se passe en gallois. C'est vraiment l'inspiration majeure pour le sindarin, et souvent qui permet de donner sens à des observations trop limitées pour permettre par elles-mêmes des conclusions solides. Il faut d'ailleurs se garder de trop systématiser : Tolkien a tant changé d'avis sur tant de points de ses langues inventées qu'il n'est pas fréquent d'obtenir un résultat cohérent d'une étude de corpus. (Bien évidemment, s'il s'agit de composer en sindarin, on est bien obligé de systématiser, mais ce n'est plus la même démarche.)

La source majeure de Tolkien sur la grammaire galloise apparaît être A Welsh grammar, historical and comparative: phonology and accidence de John Morris-Jones (Oxford University Press, 1913). Cet ouvrage est consultable en ligne sur Wikisource et (en mode image) sur l'Internet Archive. C'est tout sauf une lecture facile ! d'autant que c'est évidemment fort daté dans la forme comme dans l'approche. Vinyar Tengwar, à côté, c'est limpide Mr. Green

(Morris-Jones n'a jamais fini le second volet qu'il projetait sur la syntaxe, il est mort avant. Cela rappelle quelqu'un d'autre... Sifflote )

Historiquement, les mutations sont l'effet de liaisons entre mots étroitement liés, ce qui est le cas d'une préposition et son régime. Comme relevé dans le message initial, a priori la mutation a des chances de refléter l'évolution phonétique historique de la consonne du mot suivant dans le contexte phonétique créé : comme relevé par Yoeril dans son message initial. Sauf que... une fois que d'accidents phonétiques les mutations sont devenues des règles de grammaire, elles deviennent sujettes à évoluer, par analogie et simplification, indépendamment de leur motivation phonétique initiale. Comme Tolkien mentionne des mutations archaïques, cette évolution s'est certainement produite en sindarin. Elle a assurément eu lieu en gallois : dans cette langue, il y a des prépositions qui déclenchent des mutations et d'autres pas, ou pas celle que laisserait attendre l'évolution phonétique, sans qu'il soit possible de dire pourquoi sans considérer la contingence historique.

En pratique, il faut :
  1. observer ce qui se passe dans le corpus ;
  2. quand on n'a pas d'exemple, conjecturer le comportement attendu de la phonétique historique.
Les noms propres résistent souvent aux mutations en gallois (moderne). C'est une explication possible de l'absence de mutation dans bo Ceven et vi Menel dans Ae Adar Nín : noter les majuscules, car il s'agit du Ciel et de la Terre au sens théologique.

J'éviterais de parler de cas grammatical pour décrire les mutations du sindarin. Il y a effectivement une circonstance où une mutation marque une fonction (la lénition de l'objet d'un verbe) mais bien plus souvent c'est un phénomène automatique marquant la liaison étroite entre deux mots, sans considération de fonction.
Le langage a à la fois renforcé l'imagination et a été libéré par elle. Qui saura dire si l'adjectif libre a créé des images belles et bizarres ou si l'adjectif a été libéré par de belles et étranges images de l'esprit ? - J. R. R. Tolkien, Un vice secret
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#8
Je mentionné les cas grammaticaux par analogie avec les cas quenyan, et il m'a semblé qu'effectivement les cas grammaticaux aient été une fonctionnalité des premières langues eldarines. Apres mon avis manque de maturité, mais j'ai constaté que les prepositions provoquant une mutation renvoyaient à une fonction grammaticale:
I: article defini
O(d): Ablatif
An: Datif
Na: Allatif
Na(n), en= genitif/possessif (j'utilise sans doute très mal les termes ici)

Apres le corpus est encore en cours d'étude et j'avance comme un escargot, sans doute me trouverais-je dans le tort!

Cependant j'ai déjà vu des cas où Tolkien faisait muter des noms propres mais il faudrait que je me replonge dans l'étude pour que je me souvienne pourquoi j'ai écarté cette hypothèse (si la raison n'est pas seulement que bo et sui n'introduisent pas un cas grammatical mais une manière)
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