13.06.2019, 17:18
(13.06.2019, 15:16)Faerestel a écrit : En fait, je me demande si chez Tolkien la véritable mutilation qualifiante n'est pas l'incarnation, ce qui a un écho christique. Il y aurait alors, comme Tolkien nous y a souvent habitués, un glissement, une réinterprétation, d'un trait mythologique lui offrant une autre signification.
Bien évidemment : sur le plan des mythes, l'Incarnation et la Résurrection ont une dimension archétypale remarquable. D'une part, le dieu qui meurt et ressuscite est un motif classique, souvent associé aux mythes de la croissance saisonnière de la végétation. D'autre part - et là je ne vois guère de parallèles distants que dans l'Inde bouddhique ou éventuellement vishnouique - le passage par la mort peut être conçu comme une manière de vaincre la mort*.
Ce n'est pas un hasard si la mort de Baldr et celle du Christ sont à la racine du poème Mythopoeia de Tolkien, suite à la discussion que celui-ci eut avec Lewis et qui aboutit à la conversion de ce dernier.
* On pourrait aussi discuter de la thématique du premier mort, qui devient le roi des morts, voire le dieu de la mort (ex : Yama dans l'hindouisme), même s'il s'agit d'une approche toute différente de la même question.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland