12.12.2009, 19:03
Citation :v. 1200, d'une forme kentique du vieil anglais lyft « faible, idiot » (cf. lyftr-adl « claudication, paralysie », frison oriental duf, néerlandais dialectal loof « faible, sans valeur »). A émergé au XIIIe siècle en tant que « contraire de droit », sens dérivé apparaissant également en moyen néerlandais, bas-allemand luchter, luft. L'allemand link, hollandais linker « gauche » proviennent du vieil haut allemand slinc, moyen néerlandais slink « gauche », apparenté au vieil anglais slincan « ramper », suédois linka « boiter », slinka « pendiller ». A remplacé le vieil anglais winestra, littéralement « plus amical », un euphémisme employé superstitieusement pour éviter d'invoquer les forces néfastes liées au côté gauche (voir sinister*). Le terme kentique a pu lui-même remplacer à l'origine un tabou, s'il représente à la place la racine indo-européenne primitive *laiwo-, signifiant « considéré comme voyant » (représenté par le grec laios, le letton laevus et le russe levyi).
* 1411, « suscité par méchanceté ou mauvaise volonté », du vieux français sinistre « contraire, défavorable, vers la gauche », du latin sinister « gauche, du côté gauche » (contraire de dexter), peut-être d'une base *sen- et signifiant plus exactement « la main plus lente ou plus faible » [Tucker], mais Buck suggère qu'il s'agit d'un euphémisme, lié à la racine sanskrite saniyan « plus utile, plus avantageux ». Le mot latin était employé dans les augures au sens de « néfaste, défavorable » (les présages, notamment les vols d'oiseaux, vus du côté gauche étaient considérés comme annonçant de mauvaises choses), et sinister acquit donc un sens « nuisible, défavorable, adverse ». Ceci est une influence grecque, provenant de l'antique pratique grecque consistant à faire face au nord pendant l'observation de présages ; dans les auspices romains authentiques, la gauche était favorable. En héraldique, la bande (pas la barre) indique la bâtardise et préserve le sens littéral « du côté gauche ».
The gods forgot they made me, so I forget them too
I listen to the shadows, I play among their graves
I listen to the shadows, I play among their graves