04.02.2007, 12:15
Manthanoménos, tu n'as effectivement pas compris ma vision de Baudelaire et de Tolkien.
Ne peut-on pas dire que toutes les énergies destructrices sont belles ? La Foudre, le Feu, la Tempête, etc... Même certains témoignages de japonais de Nagasaki ou d'Hiroshima décrivent l'explosion nucléaire comme "quelque chose d'une beauté inimaginable"... et pourtant, peut-on dire que ces énergies destructrices sont bonnes ? La Destruction peut-être belle et en même temps horrible. Il ne s'agit pas de la cautionner ou non : il s'agit de la voir.
Il en est de même pour le péché, la misère humaine, tout ce qui constitue notre humanité. Il y a un mélange de fascination et de répulsion dans la conscience Baudelairienne du Mal. C'est comme une sirène qui cherches en permanence à te séduire, mais dont tu connais pourtant la vraie nature démoniaque.
Tu confonds l'étude pour l'apologie. Si Baudelaire était un fumeur d'opium, c'était moins par plaisir coupable que par désir de plonger dans les profondeurs de l'imagination, constater comment elle fonctionnait, etc. Et il condamnait formellement l'usage de l'opium, disant qu'il finissait par tuer l'esprit et la volonté après une courte période de "lucidité poétique". De même, peut-on dire qu'il considérait toutes les femmes comme des garces ? Bien sûr que non. Il n'y a qu'à lire "Harmonie du Soir", ou "A une passante", ou "L'invitation au Voyage" pour s'en rendre compte. Mais il a eu peut-être trop d'expérience et de lucidité pour ne pas voir que les femmes les plus séduisantes n'étaient pas, le plus souvent, hélas, les femmes recommandables. C'est justement pour cela qu'il faut se méfier de la séduction, et de la beauté...
Pour en revenir à Tolkien, on a plusieurs passages grandioses et terribles où les forces du Mal sont montrées dans toute leur monstrueuse gloire : je pense par exemple au face à face entre Ungoliant et Melkor, quand Melkor pousse son cri terrible et que toute sa cour jaillit des entrailles de la Terre pour le rejoindre. C'est effroyable... et pourtant magnifique, à mon sens.
Mes rêves débordent autant d'elfes, d'étoiles, de chevaliers, d'aigles, d'arbres, de forêts, que d'orques, de flammes sombres, de Nazgùl, de dragons, de forteresses effroyables et d'armées démoniaques, car tous forment un ensemble somptueux qui tissent les légendes. Si le Mal ne doit pas être encouragé, ni aimé, ni loué, c'est grâce à notre combat contre lui que se forgent le caractère, la sagesse, l'expérience et l'amour du Bien.
Ne peut-on pas dire que toutes les énergies destructrices sont belles ? La Foudre, le Feu, la Tempête, etc... Même certains témoignages de japonais de Nagasaki ou d'Hiroshima décrivent l'explosion nucléaire comme "quelque chose d'une beauté inimaginable"... et pourtant, peut-on dire que ces énergies destructrices sont bonnes ? La Destruction peut-être belle et en même temps horrible. Il ne s'agit pas de la cautionner ou non : il s'agit de la voir.
Il en est de même pour le péché, la misère humaine, tout ce qui constitue notre humanité. Il y a un mélange de fascination et de répulsion dans la conscience Baudelairienne du Mal. C'est comme une sirène qui cherches en permanence à te séduire, mais dont tu connais pourtant la vraie nature démoniaque.
Citation :Mais ce qui me déplait chez lui et certains de ses comparses, c'est de gâcher le tableau: dans certains de ses poèmes, il parvient à construire des décors, des personnages que je trouve beaux, mais qu'il ne peut s'empêcher à d'autres que je trouve laids: Il associe l'Amour à une prostituée, du Temps une sangsue et des monstres des Anges. (perso j'ai fait cette remarque à ma prof et elle m'a trouvé trop prétentieux). Je sais qu'il n'a pas eu une vie heureuse, mais je lui reproche de ne pas avoir essayer de remédier à ses mauvais penchants et de trop se lamenter sur lui-même tout en se complaisant dans la débauche, la fornication et la drogue. J'exagère peut-être, mais je ne m'étonne pas qu'il fut incompris (la preuve, je suis là à sortir mes faibles arguments basés sur des "considérations culturelles, morales et religieuses").
Tu confonds l'étude pour l'apologie. Si Baudelaire était un fumeur d'opium, c'était moins par plaisir coupable que par désir de plonger dans les profondeurs de l'imagination, constater comment elle fonctionnait, etc. Et il condamnait formellement l'usage de l'opium, disant qu'il finissait par tuer l'esprit et la volonté après une courte période de "lucidité poétique". De même, peut-on dire qu'il considérait toutes les femmes comme des garces ? Bien sûr que non. Il n'y a qu'à lire "Harmonie du Soir", ou "A une passante", ou "L'invitation au Voyage" pour s'en rendre compte. Mais il a eu peut-être trop d'expérience et de lucidité pour ne pas voir que les femmes les plus séduisantes n'étaient pas, le plus souvent, hélas, les femmes recommandables. C'est justement pour cela qu'il faut se méfier de la séduction, et de la beauté...
Pour en revenir à Tolkien, on a plusieurs passages grandioses et terribles où les forces du Mal sont montrées dans toute leur monstrueuse gloire : je pense par exemple au face à face entre Ungoliant et Melkor, quand Melkor pousse son cri terrible et que toute sa cour jaillit des entrailles de la Terre pour le rejoindre. C'est effroyable... et pourtant magnifique, à mon sens.
Mes rêves débordent autant d'elfes, d'étoiles, de chevaliers, d'aigles, d'arbres, de forêts, que d'orques, de flammes sombres, de Nazgùl, de dragons, de forteresses effroyables et d'armées démoniaques, car tous forment un ensemble somptueux qui tissent les légendes. Si le Mal ne doit pas être encouragé, ni aimé, ni loué, c'est grâce à notre combat contre lui que se forgent le caractère, la sagesse, l'expérience et l'amour du Bien.