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Symbolique du chant chez Tolkien
#9
manthanoménos a écrit :Désolé j'étudie Baudelaire en ce moment, et je peux t'assurer que je déteste ses poèmes (à moins que je ne comprenne pas du tout sa manière de penser). Je me ferais donc un point d'honneur de te contredire Twisted Evil

Pas de problème, il y a des gens très bien qui n'aiment pas Baudelaire, et jusqu'à présent, je n'en ai tué aucun Smile Il n'empêchent qu'ils passent à côté de choses merveilleuses.

Citation : A moins qu'il y ait des personnes qui admirent le Mal dans la salle, la beauté ne me semble pas pouvoir être également destinée au Mal.
Tertio, même si la beauté était réservée au Mal, je ne considère pas que c'est une bonne chose (faut-il aussi définir bon?). Dans le cas de Finrod et de Sauron, ç'aurait été utile et bien que Sauron soit vaincu (sauf peut-être pour Tolkien qui n'aurait pu alors écrire le SDAConfused)

C'est effectivement l'une des thématiques essentielles (dans le sens de "constitutives" comme dans celui de "primordiales") des Fleurs du Mal. Rien que dans le titre... Mais aussi dans l'une des préfaces rédigées par lui pour répondre aux accusations (nombreuses et violentes, y compris sur le plan juridique) dont il a été l'objet. La thèse principale de sa deuxième (ou troisième, je ne sais plus) préface est que le BEAU et le BIEN sont deux notions distinctes. Ce n'est pas parce que quelque chose est beau qu'il faut le cautionner ; ce n'est pas parce que quelque chose est laid et incipide qu'il faut le condamner.

Rarement Baudelaire se pose en juge. Il se pose en humain, victime du déchirement constant de son âme qui le pousse à deux extrêmes : le Spleen et l'Idéal (titre de la première et plus grande partie de son recueil).

Je ne vais pas me lancer dans une description exhaustive des Fleurs du Mal, d'abord je suis en études scientifiques ( Mr. Green) ,d'autre part cela prendrait du temps, et enfin ce n'est pas vraiment le sujet.

La beauté dans le Mal comme dans le Bien n'est pas un paradoxe, pourtant. Pour essayer de te donner des exemples qui te parlent : Le Balrog n'est-il pas terrifiant et démoniaque ? N'en est-il pas moins fascinant et terriblement magnifique ? Les Nazgul, pareils, Morgoth, pareil, les dragons, pareil...On peut citer des milliers d'exemples comme ça... si tu es fan de Final Fantasy, je te dirais Sephiroth ; si tu es fan de Saint-Seyia, je te citerais les Spectres d'Hadès ; si tu adores les Walt-Disneys, je t'évoquerais le Démon de la Nuit sur le Mont chauve ; etc, etc ! Les contes et les légendes ont autant besoin de "méchants" extraordinaires que de "gentils" magnifiques !

Dans la musique, car c'est de ça qu'on parle, à la base, eh bien c'est pareil. Je suis en train de me travailler de nombreuses musiques de Final Fantasy (les jeux vidéos) et bien souvent, les thèmes terrifiants des musiques correspondant aux méchants ou aux monstres ou a la guerre sont plus fascinants encore que les thèmes sur les jolies filles de la série, ou sur les créatures du Bien... J'imagine que la cacophonie de Morgoth devait posséder un tel pouvoir de fascination. Discordance et Terreur ne signifient pas Laideur.

Et j'ai parlé de jeux vidéos pour essayer de t'intéresser, mais je pourrais aussi citer des opéras : Wagner (tiens, curieux, Baudelaire était un grand défenseur de Wagner... Wink ) a pu aussi bien composer des thèmes terrifiants, comme la descente au Nibelheim (l'Or du Rhin) ou la Chevauchée des Walkyries, que des thèmes déchirants : peu d'introductions orchestrales sont plus belles que celle de Lohengrin et celle de Tristan et Iseuld... On pourrait aussi citer Chopin, pour ses quatre ballades... Georges Bizet, pour Carmen : d'accord, c'est Michaela la gentille, n'empêche que celle dont la beauté est la plus éclatante, c'est cette garce de Carmen ...les exemples sont réellement innombrables !

Pour finir ce post qui commence à devenir vraiment trop long, je te répèterais que la Beauté n'est presque pas différente de la Magie. Magie noire, Magie blanche, on fait souvent la distinction, mais toutes deux sont de la magie et constituent ce qui fait la trame des légendes... De même...

Citation :Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,  
O Beauté! monstre énorme, effrayant, ingénu!  
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte  
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu?  
    
De Satan ou de Dieu, qu'importe? Ange ou Sirène,  
Qu'importe, si tu rends, — fée aux yeux de velours,  
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine! —  
L'univers moins hideux et les instants moins lourds?  

Un dernier mot, enfin : tu me parles d'Eru : n'a-t-il pas bien dit que toutes les oeuvres monstrueuses et criminelles de Melkor finiraient par contribuer à sa gloire ? Quelles conclusions en tires-tu ?

Squall-Estel, qui avait besoin de se défouler Twisted Evil
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Symbolique du chant chez Tolkien - par Juliεη - 02.02.2007, 21:13

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