[quote='Daeron' pid='178241' dateline='1575203113']
ce sujet à trop attendu ! Je me devais de le finir.
Tournant la clef dans la serrure,
Il se lança sur le chemin
Et se dit prêt pour l'aventure.
Tenant son bâton bien en main,
Laissa vagabonder ses pieds,
Sans se soucier du lendemain.
Point n'est besoin d'un équipier,
Songea l'aimable baroudeur,
Pour se fourrer dans le guêpier.
Un vent chargé de mille odeurs
Fit soulever sa capeline
Qu'il a clos par simple pudeur.
Soudain un fumet de cuisine,
Fit vaciller sa volonté.
Fini confort et belle tartine !
Finis les charmes d'un bon thé !
Les raffinements du chemin
Résideront dans les bontés
Des pâtres, d'hôtes incertains.
A lui rudesse du marcheur,
Repas frugal de bon matin.
Trompé par son esprit songeur,
Sans voir le trou sur le sentier,
Il chut dans un cri de stupeur.
C'est du boulot fait à moitié
Que de laisser la route ainsi,
Sauf venant d'un rat-taupier !
Voulant reprendre son défi,
Il se remit vite debout :
"Ah mais quel maladroit ! Ah fi !"
Constatant un trou au genou
Légèrement tâché de sang
Il se dit qu'il ira au bout.
C'est en passant à travers champs
Qu'il continuera son périple
Suivant la piste du couchant
Il n'est certes pas le disciple
D'un aventurier chevronné
Mais ses connaissances multiples,
Son instinct de survie inné,
Lui fut souvent bien favorable...
Il sent que c'est sa destinée !
Foulant un sol gras et instable
Ses pas sont lourds parmi les blés.
Il espère atteindre l'étable
Qui s’avéra être d'emblée
Celle qu'occupe le Père Maggote
Pour se rafraîchir au gué
Et nettoyer sa redingote.
La soif étanchée par l'eau claire
ça fait du bien, ça ravigote !
Soudain, la porte en un éclair
S'ouvrit dans un puissant fracas
Par l’hôte des lieux en colère.
Ne voulant pas plus de tracas
Il prit ses jambes à son cou
Ne donnant pas cher de son cas.
En fuyant par le champs de choux
Il vit au loin un âne gris,
Qui lui sembla bien plus doux.
Espérant un paisible abri,
Il s'approcha de ce rustaud.
Mais l'animal, d'humeur chagrine,
Le gratifia d'un coup de sabot.
Voilà bien une triste mine,
Se dit-il, massant sa douleur.
Cette journée se termine
Avec fort peu de douceur.
Songeant aux joies de sa demeure,
Où règne calme et fraîcheur.
Il regrettait à cette heure
Son fauteuil et son bon repas.
Finie l'ardente ferveur
Qui guidait ses premiers pas.
La fatigue enfin le terrasse,
Son bel élan s'est bien brisé.
Il songe à rentrer sans audace,
L'aventure l'ayant lassé.
Le pas traînant, mine basse,
Son rêve s'est vite effacé.
Il revoit sa porte et sa rue,
Où rien de grand ne s'est passé.
Rentrant chez lui, penaud et nu
De tout exploit, de tout troquet,
Il confessa, l'air ingénu :
"Vraiment, courir est fatiguant !"
Sa femme alors, d'un ton moqueur,
Répondit, l'œil malicieux :
"Te voilà donc, cher voyageur !
Dis-moi, qu'as-tu donc rapporté ?"
Il bredouilla, plein de pudeur :
"Rien... sinon d'avoir bien marché."
ce sujet à trop attendu ! Je me devais de le finir.
Tournant la clef dans la serrure,
Il se lança sur le chemin
Et se dit prêt pour l'aventure.
Tenant son bâton bien en main,
Laissa vagabonder ses pieds,
Sans se soucier du lendemain.
Point n'est besoin d'un équipier,
Songea l'aimable baroudeur,
Pour se fourrer dans le guêpier.
Un vent chargé de mille odeurs
Fit soulever sa capeline
Qu'il a clos par simple pudeur.
Soudain un fumet de cuisine,
Fit vaciller sa volonté.
Fini confort et belle tartine !
Finis les charmes d'un bon thé !
Les raffinements du chemin
Résideront dans les bontés
Des pâtres, d'hôtes incertains.
A lui rudesse du marcheur,
Repas frugal de bon matin.
Trompé par son esprit songeur,
Sans voir le trou sur le sentier,
Il chut dans un cri de stupeur.
C'est du boulot fait à moitié
Que de laisser la route ainsi,
Sauf venant d'un rat-taupier !
Voulant reprendre son défi,
Il se remit vite debout :
"Ah mais quel maladroit ! Ah fi !"
Constatant un trou au genou
Légèrement tâché de sang
Il se dit qu'il ira au bout.
C'est en passant à travers champs
Qu'il continuera son périple
Suivant la piste du couchant
Il n'est certes pas le disciple
D'un aventurier chevronné
Mais ses connaissances multiples,
Son instinct de survie inné,
Lui fut souvent bien favorable...
Il sent que c'est sa destinée !
Foulant un sol gras et instable
Ses pas sont lourds parmi les blés.
Il espère atteindre l'étable
Qui s’avéra être d'emblée
Celle qu'occupe le Père Maggote
Pour se rafraîchir au gué
Et nettoyer sa redingote.
La soif étanchée par l'eau claire
ça fait du bien, ça ravigote !
Soudain, la porte en un éclair
S'ouvrit dans un puissant fracas
Par l’hôte des lieux en colère.
Ne voulant pas plus de tracas
Il prit ses jambes à son cou
Ne donnant pas cher de son cas.
En fuyant par le champs de choux
Il vit au loin un âne gris,
Qui lui sembla bien plus doux.
Espérant un paisible abri,
Il s'approcha de ce rustaud.
Mais l'animal, d'humeur chagrine,
Le gratifia d'un coup de sabot.
Voilà bien une triste mine,
Se dit-il, massant sa douleur.
Cette journée se termine
Avec fort peu de douceur.
Songeant aux joies de sa demeure,
Où règne calme et fraîcheur.
Il regrettait à cette heure
Son fauteuil et son bon repas.
Finie l'ardente ferveur
Qui guidait ses premiers pas.
La fatigue enfin le terrasse,
Son bel élan s'est bien brisé.
Il songe à rentrer sans audace,
L'aventure l'ayant lassé.
Le pas traînant, mine basse,
Son rêve s'est vite effacé.
Il revoit sa porte et sa rue,
Où rien de grand ne s'est passé.
Rentrant chez lui, penaud et nu
De tout exploit, de tout troquet,
Il confessa, l'air ingénu :
"Vraiment, courir est fatiguant !"
Sa femme alors, d'un ton moqueur,
Répondit, l'œil malicieux :
"Te voilà donc, cher voyageur !
Dis-moi, qu'as-tu donc rapporté ?"
Il bredouilla, plein de pudeur :
"Rien... sinon d'avoir bien marché."