14.01.2025, 14:12
J'ai été tout proche de le rater, ayant été très pris professionnellement jusqu'ici, et je pensais qu'il tiendrait en salles, mais non : hier à Bruxelles c'était l'avant dernier-jour et il n'y avait plus qu'une séance à 22h ! Enfin je l'ai vu...
J'avais un a priori plutôt positif (je n'étais pas allé au ciné depuis 6 mois donc c'est toujours chouette en soi) et je n'ai pas été déçu. En fait, je pensais qu'ils allaient trop en faire, mais non, ils sont restés proches du matériau d'origine, avec une fidélité qui m'a surpris, acceptant une certaine sobriété par ailleurs, notamment dans la taille des armées. La scène de la bataille autour d'Edoras, qui pour moi est le point culminant du film, ne met en jeu que trois oliphants, quelques centaines combattants : en fait, c'est crédible. Les combats sont par ailleurs bien rendus, nets, avec quelques coups que l'on distingue du reste et qui sont loin du grand flou ultra-rapide qu'on peut voir dans beaucoup de films de fantasy.
Il y avait pour moi trois aspects gênants malgré tout.
1) L'animation, comme précédemment noté, quasi-robotique des personnages, et les décors 3D qui s'intègrent mal au reste.
2) L'obsession à vouloir rappeler la trilogie jacksonienne, en reprenant parfois certaines scènes de manière trop identique : l'exode d'Edoras avec les femmes et les enfants, les scènes dans les abris du fort où on voit les visages effrayés, le serviteur de Hera qui rappelle trop Sam, la mention finale de Gandalf, inutile et surfaite, le ton de la narration qui rappelle trop le prologue de Galadriel (mais j'admets bien pratique pour donner un cadre et un contexte aux éléments de l'histoire).
3) Les dialogues sont insipides, si ce n'est archi-nuls. Les personnages ne font qu'égréner des poncifs vaseux, et plus ils parlent, plus ils se vident de leur étoffe et de leurs particularités. C'est dommage.
Autrement, j'ai trouvé que ce film avait des qualités fort appréciables, en particulier dans l'intégration du personnage de Hera : ça fait du bien d'avoir une volonté de mettre en avant un personnage féminin fort, sans aller à l'encontre des logiques du récit (Hyarion a fait un long développement là-dessus, je ne reprends pas et j'y renvoie), et sans que sa présence au scénario apparaisse forcée, sans que la trame du récit tolkienien ait été altérée. C'est très bien vu et très bien fait. Elle est l'héroïne, mais influe de manière subtile (quoique décisive) sur l'intrigue, ce qui laisse sa contribution inaperçue, ce qui est cohérent avec son absence des chroniques. Bien joué, très franchement.
D'autre part, le côté "petite échelle", restreint sur un événement des appendices, a un côté douillet et agréable, c'est une belle manière de broder à partir du matériau tolkienien, et j'étais personnellement ravi de voir reprendre la légende de Helm Mainmarteau, que j'avais beaucoup appréciée (et qui est une référence à peine voilée à Grendel si je ne m'abuse). Cela donne presque envie de voir d'autres détails des appendices ou du récit bénéficier du même traitement. Le fait qu'il en soit dit si peu dans les appendices laisse place au développement d'une intrigue et des personnages, tout en s'insérant bien dans l'ensemble. Bref, c'était une bonne idée.
Pour répondre à Mairon, la bande-son : là encore trop de références à Howard, mais elle reste plutôt discrète. Ce n'est tout de façon pas un aspect des choses auquel je suis particulièrement sensible donc mon opinion à ce sujet n'est pas franchement fiable.
J'avais un a priori plutôt positif (je n'étais pas allé au ciné depuis 6 mois donc c'est toujours chouette en soi) et je n'ai pas été déçu. En fait, je pensais qu'ils allaient trop en faire, mais non, ils sont restés proches du matériau d'origine, avec une fidélité qui m'a surpris, acceptant une certaine sobriété par ailleurs, notamment dans la taille des armées. La scène de la bataille autour d'Edoras, qui pour moi est le point culminant du film, ne met en jeu que trois oliphants, quelques centaines combattants : en fait, c'est crédible. Les combats sont par ailleurs bien rendus, nets, avec quelques coups que l'on distingue du reste et qui sont loin du grand flou ultra-rapide qu'on peut voir dans beaucoup de films de fantasy.
Il y avait pour moi trois aspects gênants malgré tout.
1) L'animation, comme précédemment noté, quasi-robotique des personnages, et les décors 3D qui s'intègrent mal au reste.
2) L'obsession à vouloir rappeler la trilogie jacksonienne, en reprenant parfois certaines scènes de manière trop identique : l'exode d'Edoras avec les femmes et les enfants, les scènes dans les abris du fort où on voit les visages effrayés, le serviteur de Hera qui rappelle trop Sam, la mention finale de Gandalf, inutile et surfaite, le ton de la narration qui rappelle trop le prologue de Galadriel (mais j'admets bien pratique pour donner un cadre et un contexte aux éléments de l'histoire).
3) Les dialogues sont insipides, si ce n'est archi-nuls. Les personnages ne font qu'égréner des poncifs vaseux, et plus ils parlent, plus ils se vident de leur étoffe et de leurs particularités. C'est dommage.
Autrement, j'ai trouvé que ce film avait des qualités fort appréciables, en particulier dans l'intégration du personnage de Hera : ça fait du bien d'avoir une volonté de mettre en avant un personnage féminin fort, sans aller à l'encontre des logiques du récit (Hyarion a fait un long développement là-dessus, je ne reprends pas et j'y renvoie), et sans que sa présence au scénario apparaisse forcée, sans que la trame du récit tolkienien ait été altérée. C'est très bien vu et très bien fait. Elle est l'héroïne, mais influe de manière subtile (quoique décisive) sur l'intrigue, ce qui laisse sa contribution inaperçue, ce qui est cohérent avec son absence des chroniques. Bien joué, très franchement.
D'autre part, le côté "petite échelle", restreint sur un événement des appendices, a un côté douillet et agréable, c'est une belle manière de broder à partir du matériau tolkienien, et j'étais personnellement ravi de voir reprendre la légende de Helm Mainmarteau, que j'avais beaucoup appréciée (et qui est une référence à peine voilée à Grendel si je ne m'abuse). Cela donne presque envie de voir d'autres détails des appendices ou du récit bénéficier du même traitement. Le fait qu'il en soit dit si peu dans les appendices laisse place au développement d'une intrigue et des personnages, tout en s'insérant bien dans l'ensemble. Bref, c'était une bonne idée.
Pour répondre à Mairon, la bande-son : là encore trop de références à Howard, mais elle reste plutôt discrète. Ce n'est tout de façon pas un aspect des choses auquel je suis particulièrement sensible donc mon opinion à ce sujet n'est pas franchement fiable.