06.03.2023, 12:12
(04.03.2023, 18:47)Aikanáro a écrit : Je ne suis pas expert en poésie mais rien qu'à la lecture, l'humour "hobbitique" et la musicalité de la chanson sont très plaisants.
Même avec des guillemets, je ne pense pas que les Hobbits descendent à ce niveau de vulgarité, du moins j'espère.
(06.03.2023, 10:22)Bladorthin a écrit : Joli plagiat de cette chanson... Mais je m'interroge sur sa place dans la tragédie de Hùrin, non que je n'apprécie pas le mélange des genres, mais même dans le Seigneur des Anneaux, j'ai du mal à imaginer les Uruk-Hai chanter en enlevant Merry et Pippin... Rankin et Bass n'ont pas hésité, eux...
Vu que les mots ont leur importance, non, ce n'est pas un plagiat. A l'extrême rigueur une parodie, quoique il ne s'agisse pas de tourner en dérision ladite chanson, très réussie à mon goût. Cela dit, c'est en effet la v.o. de celle-ci qui est ma source d'inspiration principale, même si j'ai adopté un cadre formel beaucoup plus rigide. Et j'avoue volontiers que la chanson "Where There's A Whip, There's A Way" de Rankin-Bass y est aussi pour quelque chose.
Quant à savoir si c'est adéquat, on peut en effet en discuter. Il y a certainement un choix artistique de la part de Tolkien de ne pas faire chanter les Orques dans le SdA, ou, plus exactement, de ne pas mettre en scène leurs chants. Car chants il y a, tant chez les Uruk-hai avant l'assaut du Hornburg, que chez les Orques de Cirith Ungol après avoir capturé Frodo, si l'on en croit le récit. Ce choix introduit une distinction entre les Peuples Libres, que l'on voit tous chanter, et leurs ennemis, qui sont silencieux (le Balrog), s'expriment par cris (les Nazgûl) ou dans des langues qu'on ne comprend pas et dont seules des bribes sont rapportées.
Cela dit, il y a aussi une distinction plus subtile, je pense, car les Orques semblent ne chanter que lorsqu'ils exultent avant un combat qu'ils pensent gagné d'avance ou après une victoire remportée, alors que les occasions de chant des Peuples Libres sont infiniment plus diverses. Dans les deux cas où les Orques sont mis en scène de manière prolongée, à savoir l'enlèvement de Merry et Pippin et la colonne où Frodo et Sam se trouvent incorporés de force, la joie n'est pas de mise : dans le premier cas, les Orques ont beau avoir tué Boromir et enlevé les deux Hobbits, ils sont pressés de ramener leur butin et inquiets d'être rattrapés par les cavaliers du Rohan (sans parler de leurs dissensions internes). Dans le second, ce sont des Orques menés de force vers un combat qu'ils appréhendent par des Uruk-hai qui les méprisent. L'absence de chant s'explique donc aussi de manière interne.
Pour ma part, j'ai jugé que des Orques tenant Húrin enchaîné pourraient très bien avoir envie de chanter pour se moquer de lui, quand bien même Tolkien n'aurait pas forcément jugé adéquat de mettre en scène un tel chant avant la confrontation avec Morgoth. Et de fait, dans le cadre du Narn romanesque, je pense qu'il a bien fait. Pour ma part, je ne m'estime pas lié par ses contraintes artistiques, vu qu'il s'agit essentiellement d'un exercice de style sans finalité bien définie à ce stade. D'ailleurs, je me demande bien si Tolkien fait chanter les Orques dans le Lai des Enfants de Húrin ou dans le Lai de Leithian. Je ne m'en souviens plus et je n'ai pas (encore) pris le temps de vérifier.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland