03.01.2023, 20:01
(Modification du message : 04.01.2023, 22:44 par Chiara Cadrich.)
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Mais il tombe en avant, les deux pattes de Graor dans son dos. Le jeune homme s’arc-boute, se débat, bouillonne mais rien n’y fait : le poids énorme du monstre lui broie les côtes, lui maintient le torse et le visage enfoncés dans la boue et les galets de la berge.
– Vilain petit cochon remuant ! Je le fais tremper un peu, compère !
– Sale forestier ! Laisse-moi la tête ! rugit Compère Roar, en clignant douloureusement son œil poché.
À cet instant, Rouf et Muff surgissent de la grotte et plantent leurs crocs dans ses pattes arrière. Hurlant de douleur, Roar se tourne, mais en vain : les chiens se cramponnent ferme, chacun à sa patte, et se retrouvent encore derrière le monstre !
Avec un ricanement d’hyène, Compère Graor s’en vient à la rescousse, envoyant d’un coup de patte le corps désarticulé de Muff sur les rochers. Le hurlement de douleur du fidèle compagnon brise le cœur de Grumbar, dont l’esprit s’envole, éperdu de haine impuissante.
Rouf lâche prise et se sauve vers la grotte, laissant Compère Roar doublement boiteux et furieux.
Mais un rugissement du fond des âges assourdit les compères.
Le temps que Compère Graor se retourne vers le fleuve, une énorme patte d’ours, armée de griffes terrifiantes, lui fait sauter la tête.
Un ours noir, un ours véritablement géant, se dresse devant Compère Roar, qui finit éviscéré.
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