19.12.2022, 11:00
Lorsqu'on cherche à évaluer la date d'un changement phonétique, il est difficile d'aboutir à des certitudes absolues, mais plus on dispose d'exemples dans les langues issues d'un même rameau, plus il est facile de se prononcer, à moins que les données collectées aboutissent à des contradictions apparentes.
En l'occurrence, si une syncope n'est attestée qu'en quenya, il est vraisemblable qu'elle ait eu lieu à une période tardive, ultérieure à la séparation entre le quenya et le sindarin (à moins qu'un changement tardif en sindarin ait abouti à réinstaurer une voyelle primitive syncopée, mais cela ne semble jamais avoir lieu).
Si la syncope est attestée dans les deux langues, la probabilité principale est qu'elle ait eu lieu en eldarin commun, mais on ne peut pas exclure qu'elle ait eu lieu indépendamment dans les deux langues. Pour trancher, il faudrait disposer d'une troisième langue apparentée (nandorin ou telerin d'Aman, par exemple), pour vérifier si la syncope y est ou non présente.
Ici, Fauskanger donne un exemple tiré des Etym. (rédigées v. 1937), donc d'une phase antérieure d'élaboration des langues elfiques. L'histoire de ces langues y est différente de la version finale décrite dans l'App. F du SdA. Dans cette version, quenya et noldorin (l'ancêtre conceptuel du sindarin) ont une même origine, tandis que la langue des Elfes de Beleriand, provenant d'un rameau différent, est nommée ilkorin. En l'occurrence, les trois langues présentent la syncope (q. usqë, nold. osp, ilk. usc). Qui plus est, la forme primitive donnée par Tolkien est *us(u)k-wē, dont une version alternative *uskwē est attestée en PE 18, p. 50. Par conséquent, on peut affirmer avec certitude que dans cette version, la syncope a eu lieu en eldarin commun.
Il pourrait en aller différemment dans la version tardive des langues elfiques, puisque nous ne disposons que de la forme en quenya, usquë "crépuscule, faible lumière", dotée de plus d'une signification et d'une étymologie assez différente de celle donnée dans les Etym. (< USUK "crépuscule, soir" ; cf. PE 18, p. 100 ; PE 21, p. 71).
En l'occurrence, si une syncope n'est attestée qu'en quenya, il est vraisemblable qu'elle ait eu lieu à une période tardive, ultérieure à la séparation entre le quenya et le sindarin (à moins qu'un changement tardif en sindarin ait abouti à réinstaurer une voyelle primitive syncopée, mais cela ne semble jamais avoir lieu).
Si la syncope est attestée dans les deux langues, la probabilité principale est qu'elle ait eu lieu en eldarin commun, mais on ne peut pas exclure qu'elle ait eu lieu indépendamment dans les deux langues. Pour trancher, il faudrait disposer d'une troisième langue apparentée (nandorin ou telerin d'Aman, par exemple), pour vérifier si la syncope y est ou non présente.
Ici, Fauskanger donne un exemple tiré des Etym. (rédigées v. 1937), donc d'une phase antérieure d'élaboration des langues elfiques. L'histoire de ces langues y est différente de la version finale décrite dans l'App. F du SdA. Dans cette version, quenya et noldorin (l'ancêtre conceptuel du sindarin) ont une même origine, tandis que la langue des Elfes de Beleriand, provenant d'un rameau différent, est nommée ilkorin. En l'occurrence, les trois langues présentent la syncope (q. usqë, nold. osp, ilk. usc). Qui plus est, la forme primitive donnée par Tolkien est *us(u)k-wē, dont une version alternative *uskwē est attestée en PE 18, p. 50. Par conséquent, on peut affirmer avec certitude que dans cette version, la syncope a eu lieu en eldarin commun.
Il pourrait en aller différemment dans la version tardive des langues elfiques, puisque nous ne disposons que de la forme en quenya, usquë "crépuscule, faible lumière", dotée de plus d'une signification et d'une étymologie assez différente de celle donnée dans les Etym. (< USUK "crépuscule, soir" ; cf. PE 18, p. 100 ; PE 21, p. 71).
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland