21.11.2022, 20:27
(Modification du message : 24.11.2022, 00:07 par Chiara Cadrich.)
Merci Messieurs pour votre constance ! 
– Que sais-tu de mon père ? demanda avidement Grumbar, grognant presque.
Toute majesté l’avait quitté, lui rendant son air juvénile, son ardeur inquiète.
Le chasseur, honteux, se redressait lentement et épongeait son front en nage. Un voile d’austère retenue sembla tomber sur son visage, comme sa silhouette regagnait sa dignité. Il reprit son souffle, leva son regard chargé d’orage sur le jeune impudent et déglutit avec difficulté :
– Ta colère m’a rappelé ton père, voilà tout.
– Je vous en prie, dites-moi pourquoi ! Pourquoi avez-vous eu peur ? Pourquoi tout le village se défie de moi ? Est-ce à cause de mon père ?
– Tu me pries, à présent ! Te voilà bien poli tout à coup… Moi je dirais que c’est toi qui tiens le village à l’écart ! C’est en toi…
– Vous me cachez quelque chose d’important ! Parlez-moi de mon père !
– Je n’aurais pas dû évoquer cela. Tu peux encore échapper à la malédiction des tiens.
– Quelle malédiction ? Celle de mon père ? Où est-il ?
– Ton père nous a quittés ! Mais ce n’est pas à moi de dévoiler ce que le clan a déclaré tabou !
Chacun avait retrouvé son rôle. L’adulte ne portait pas l’adolescent dans son cœur. Il avait des raisons d’en avoir peur, mais il s’en tiendrait à son devoir. Sans un mot de plus, Sarro lui tourna le dos et retourna à sa garde.
Grumbar savait qu’il était inutile d’insister.
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La parole humaine ramena Grumbar du gouffre de son orgueil et de sa colère. Il leva la paume lentement, d'un geste apaisant pour lui-même. Comme libérés d'une fascination, Muff et Rouf se redressèrent, frétillants et jappant doucement, retrouvant leur jeune maître.– Que sais-tu de mon père ? demanda avidement Grumbar, grognant presque.
Toute majesté l’avait quitté, lui rendant son air juvénile, son ardeur inquiète.
Le chasseur, honteux, se redressait lentement et épongeait son front en nage. Un voile d’austère retenue sembla tomber sur son visage, comme sa silhouette regagnait sa dignité. Il reprit son souffle, leva son regard chargé d’orage sur le jeune impudent et déglutit avec difficulté :
– Ta colère m’a rappelé ton père, voilà tout.
– Je vous en prie, dites-moi pourquoi ! Pourquoi avez-vous eu peur ? Pourquoi tout le village se défie de moi ? Est-ce à cause de mon père ?
– Tu me pries, à présent ! Te voilà bien poli tout à coup… Moi je dirais que c’est toi qui tiens le village à l’écart ! C’est en toi…
– Vous me cachez quelque chose d’important ! Parlez-moi de mon père !
– Je n’aurais pas dû évoquer cela. Tu peux encore échapper à la malédiction des tiens.
– Quelle malédiction ? Celle de mon père ? Où est-il ?
– Ton père nous a quittés ! Mais ce n’est pas à moi de dévoiler ce que le clan a déclaré tabou !
Chacun avait retrouvé son rôle. L’adulte ne portait pas l’adolescent dans son cœur. Il avait des raisons d’en avoir peur, mais il s’en tiendrait à son devoir. Sans un mot de plus, Sarro lui tourna le dos et retourna à sa garde.
Grumbar savait qu’il était inutile d’insister.
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