05.10.2022, 19:48
chapitre 6.1
nouvelle portion de texte cf discord/art/5 octobre
EDITION du 07/05/2023 (par Irwin, vu avec Sam Sanglebuc) : ajout de deux images.
Il nous manquait une partie du début du texte, mais tout le reste était là. Ce que nous pouvions prendre pour une chasse au trésor comme celles qu’organisent les enfants, grotesque et absurde au vu du contexte où elle s’inscrivait, était en fait le résultat dramatique de la lutte inégale entre un homme et probablement un Ver, créature terrible nommée Durbatul. Hirluin, soumis aux tourments d’une sombre malédiction avait tenté, jusqu’au bout de sa vie, de prévenir ses proches, de leur apporter l’aide nécessaire pour lutter contre le monstre. Son premier testament, discours incohérent, le deuxième mis par écrit mais éparpillé et le troisième, feuillets gravés dont il n’avait même pas essayé de parler et qu’il avait (ou qui avaient étés) cachés dans des lieux improbables et dangereux. Tout cela serait-il vain ? Orodreth pensait de plus en plus que son noble père, modèle de générosité et de courage, n’avait pas été poussé par quelque ennemi du haut de la falaise. Il s’était jeté lui-même dans le vide, saura-t-on qui du courage ou de l’égoïsme il fut à ce moment l’esclave ?
Une grande joie accompagna le retour des filles de Bénian. Anolien venait en tête, suivi des hommes de Lodreumila alors que Mardil et Anborn fermaient la marche. Vingt-sept têtes d’Orques pendaient aux selles. Nos compagnons étaient parvenus à dépasser les ravisseurs, à rassembler les guerriers de Meurdié-solé et à les intercepter. Le comité d’accueil, venu de l’Ered ethryn faillit briser l’espoir : Lodreumila arriva juste à temps.
À Orodreth qui était impatient de rendre compte à Morwen et préoccupé par l’engagement qu’il avait pris d’accueillir les Dunéens, Lothíriel commanda un jour de convalescence supplémentaire.
Chapitre 6.2
Les jours, les mois qui suivirent ne laissèrent en moi aucune place à la belle saison. Le soleil était à mes yeux si souvent voilés de noirs nuages que j’entrais progressivement dans une humeur sombre. Ces nuages, ils étaient d’abord bien concrets : des oiseaux noirs, qu’on nomme ici crébains, nous avaient survolés à proximité de l’Umb esselwain juste après notre altercation avec les lumus. Des chauves-souris avaient perturbé notre sommeil dans la pentirn. Et de nouveau ces oiseaux noirs qui tournoyaient, frôlant nos têtes après l’embuscade du refuge nain, lors des soins donnés à Orodreth. C’est à ce moment que me revinrent en mémoire des événements semblables qui avaient eu lieu lors de notre départ de Desdursyton.
Nos patrouilles affrontaient aujourd’hui des dangers toujours grandissants. Nous avions perdu avec Orodreth six hommes lors d’accrochages survenus dans des conditions étranges alors même que ma réputation allait grandissant : on vantait ma bravoure, ma perspicacité et ma valeur guerrière, moi qui ne maniais pas l’épée. Je n’étais pas devenu un grand défenseur du Gondor : non, je me savais devenu bien supérieur aux autres. Mais à quel prix ? Orodreth ne pouvait plus s’empêcher de lancer un « nous sommes encore repérés ! » agacé chaque fois que des crébains nous survolaient ; je ne me sentais bien qu’en présence de ces jeunes soldats qui m’admiraient alors que la compagnie de mes frères Akôèmes m’ennuyait ; et par-dessus tout je ne supportais plus la curiosité grandissante de Vorondil à l’égard de mon bâton.
Bien que j’affichais une humeur grave mais joyeuse, mon cœur se troublait de plus en plus. Ce bâton que m’avait confié mon père, qui le tenait de son propre père : j’y mettais toute mon attention, il avait toute ma confiance. Mais il m’était bien extérieur, il n’était même pas un fruit de mon clan comme l’avait très vite remarqué Vorondil au vu des inscriptions qui le recouvraient. Sans lui je ne serais rien, rien de plus qu’un pauvre bougre tout juste bon à plier l’échine sous le joug des sorciers.
Puis il y eut l’arrivée des réfugiés d’Umbar.
Lors du retour du roi Eldacar, une grande partie de ses opposants qui avaient survécu aux combats s’étaient repliés vers la cité méridionale d’Umbar, qu’ils avaient prise pour en faire leur fief. De rares survivants en avaient rapporté la triste nouvelle à Lond galen. Mais à l’été 1449, ce fut un bateau entier qui arriva. Morwen, qui comme les autres seigneurs du roi Eldacar craignait que les rebelles n’envisagent un retour en force, avait confié à la seule nef de guerre qu’elle possédait encore le rôle de patrouiller au large. Ce qui attira l’attention du capitaine fut une lumière d’incendie juste avant le lever du jour. Le vent était favorable et il fit voile vers cet événement singulier en haute mer. Peu de temps après le soleil se leva sur un triste spectacle : un navire marchand, dont plusieurs voiles avaient brûlé, faisait route vers le nord, poursuivi par une nef de guerre. Celle-ci, prête à un abordage, lança encore quelques projectiles enflammés, puis s’apercevant de la présence d’un navire gondorien, abandonna la poursuite. La nef portait haut les couleurs de la cité d’Umbar, mais sans la couronne du Gondor. Un équipage composé de bric et de broc, des passagers épuisés et anxieux furent recueillis à bord et ramenés à Lond galen. Hommes, femmes et enfants de tous âges, ils avaient fuit Umbar, n’emportant que quelques bagages légers avec eux. Il n’y avait que deux soldats parmi eux, qui confièrent leurs armes immédiatement au capitaine.
Umbar était depuis la fin de la lutte fratricide de fait en guerre contre le Gondor d’Eldacar. Ainsi les réfugiés furent accueillis avec dignité mais isolés dans un premier temps dans la citadelle. Qui sait quelle fourberie les rebelles avaient-ils manigancé ? Ce n’est qu’une fois convaincue de la bonne foi de chacun que Morwen permis qu’ils s’installent sur place, qui chez un proche, qui là où on aurait besoin de sa compétence. Petit à petit les nouvelles se répandirent, concernant les raisons de leur fuite. Certes ils étaient en désaccord avec le roi, certes certains avaient probablement du sang sur les mains mais tous avaient en commun cette crainte profonde de celui ou ceux qui avaient pris le pouvoir à Umbar.
Après leur défaite à Pelargir et la mort de Castamir, les nobles survivants, chefs de la rébellion rassemblèrent ceux qui leur étaient fidèles et fuirent avec leur flotte vers Umbar. La cité coupa alors les derniers liens qu’elle avait avec la couronne. Parmi les réfugiés, certains avaient séjourné auparavant là-bas, et ce qu’ils y trouvèrent n’avait plus rien à voir avec la noblesse du Gondor, même avec Castamir qu’on peut surnommer l’Usurpateur ou le Cruel. Le ou les dirigeants étaient associés avec de ces cruels gens du lointain sud, nommés Haradrim. Leur pouvoir ne souffrait aucune faiblesse ni écart quant à la haine du Gondor, ceux qui en gardaient ouvertement la nostalgie disparaissaient mystérieusement. Il régnait une forme d’oppression étouffante que certains n’hésitaient pas à attribuer à quelque forme de sorcellerie.
nouvelle portion de texte cf discord/art/5 octobre
EDITION du 07/05/2023 (par Irwin, vu avec Sam Sanglebuc) : ajout de deux images.
Il nous manquait une partie du début du texte, mais tout le reste était là. Ce que nous pouvions prendre pour une chasse au trésor comme celles qu’organisent les enfants, grotesque et absurde au vu du contexte où elle s’inscrivait, était en fait le résultat dramatique de la lutte inégale entre un homme et probablement un Ver, créature terrible nommée Durbatul. Hirluin, soumis aux tourments d’une sombre malédiction avait tenté, jusqu’au bout de sa vie, de prévenir ses proches, de leur apporter l’aide nécessaire pour lutter contre le monstre. Son premier testament, discours incohérent, le deuxième mis par écrit mais éparpillé et le troisième, feuillets gravés dont il n’avait même pas essayé de parler et qu’il avait (ou qui avaient étés) cachés dans des lieux improbables et dangereux. Tout cela serait-il vain ? Orodreth pensait de plus en plus que son noble père, modèle de générosité et de courage, n’avait pas été poussé par quelque ennemi du haut de la falaise. Il s’était jeté lui-même dans le vide, saura-t-on qui du courage ou de l’égoïsme il fut à ce moment l’esclave ?
Une grande joie accompagna le retour des filles de Bénian. Anolien venait en tête, suivi des hommes de Lodreumila alors que Mardil et Anborn fermaient la marche. Vingt-sept têtes d’Orques pendaient aux selles. Nos compagnons étaient parvenus à dépasser les ravisseurs, à rassembler les guerriers de Meurdié-solé et à les intercepter. Le comité d’accueil, venu de l’Ered ethryn faillit briser l’espoir : Lodreumila arriva juste à temps.
À Orodreth qui était impatient de rendre compte à Morwen et préoccupé par l’engagement qu’il avait pris d’accueillir les Dunéens, Lothíriel commanda un jour de convalescence supplémentaire.
Chapitre 6.2
Les jours, les mois qui suivirent ne laissèrent en moi aucune place à la belle saison. Le soleil était à mes yeux si souvent voilés de noirs nuages que j’entrais progressivement dans une humeur sombre. Ces nuages, ils étaient d’abord bien concrets : des oiseaux noirs, qu’on nomme ici crébains, nous avaient survolés à proximité de l’Umb esselwain juste après notre altercation avec les lumus. Des chauves-souris avaient perturbé notre sommeil dans la pentirn. Et de nouveau ces oiseaux noirs qui tournoyaient, frôlant nos têtes après l’embuscade du refuge nain, lors des soins donnés à Orodreth. C’est à ce moment que me revinrent en mémoire des événements semblables qui avaient eu lieu lors de notre départ de Desdursyton.
Nos patrouilles affrontaient aujourd’hui des dangers toujours grandissants. Nous avions perdu avec Orodreth six hommes lors d’accrochages survenus dans des conditions étranges alors même que ma réputation allait grandissant : on vantait ma bravoure, ma perspicacité et ma valeur guerrière, moi qui ne maniais pas l’épée. Je n’étais pas devenu un grand défenseur du Gondor : non, je me savais devenu bien supérieur aux autres. Mais à quel prix ? Orodreth ne pouvait plus s’empêcher de lancer un « nous sommes encore repérés ! » agacé chaque fois que des crébains nous survolaient ; je ne me sentais bien qu’en présence de ces jeunes soldats qui m’admiraient alors que la compagnie de mes frères Akôèmes m’ennuyait ; et par-dessus tout je ne supportais plus la curiosité grandissante de Vorondil à l’égard de mon bâton.
Bien que j’affichais une humeur grave mais joyeuse, mon cœur se troublait de plus en plus. Ce bâton que m’avait confié mon père, qui le tenait de son propre père : j’y mettais toute mon attention, il avait toute ma confiance. Mais il m’était bien extérieur, il n’était même pas un fruit de mon clan comme l’avait très vite remarqué Vorondil au vu des inscriptions qui le recouvraient. Sans lui je ne serais rien, rien de plus qu’un pauvre bougre tout juste bon à plier l’échine sous le joug des sorciers.
Puis il y eut l’arrivée des réfugiés d’Umbar.
Lors du retour du roi Eldacar, une grande partie de ses opposants qui avaient survécu aux combats s’étaient repliés vers la cité méridionale d’Umbar, qu’ils avaient prise pour en faire leur fief. De rares survivants en avaient rapporté la triste nouvelle à Lond galen. Mais à l’été 1449, ce fut un bateau entier qui arriva. Morwen, qui comme les autres seigneurs du roi Eldacar craignait que les rebelles n’envisagent un retour en force, avait confié à la seule nef de guerre qu’elle possédait encore le rôle de patrouiller au large. Ce qui attira l’attention du capitaine fut une lumière d’incendie juste avant le lever du jour. Le vent était favorable et il fit voile vers cet événement singulier en haute mer. Peu de temps après le soleil se leva sur un triste spectacle : un navire marchand, dont plusieurs voiles avaient brûlé, faisait route vers le nord, poursuivi par une nef de guerre. Celle-ci, prête à un abordage, lança encore quelques projectiles enflammés, puis s’apercevant de la présence d’un navire gondorien, abandonna la poursuite. La nef portait haut les couleurs de la cité d’Umbar, mais sans la couronne du Gondor. Un équipage composé de bric et de broc, des passagers épuisés et anxieux furent recueillis à bord et ramenés à Lond galen. Hommes, femmes et enfants de tous âges, ils avaient fuit Umbar, n’emportant que quelques bagages légers avec eux. Il n’y avait que deux soldats parmi eux, qui confièrent leurs armes immédiatement au capitaine.
Umbar était depuis la fin de la lutte fratricide de fait en guerre contre le Gondor d’Eldacar. Ainsi les réfugiés furent accueillis avec dignité mais isolés dans un premier temps dans la citadelle. Qui sait quelle fourberie les rebelles avaient-ils manigancé ? Ce n’est qu’une fois convaincue de la bonne foi de chacun que Morwen permis qu’ils s’installent sur place, qui chez un proche, qui là où on aurait besoin de sa compétence. Petit à petit les nouvelles se répandirent, concernant les raisons de leur fuite. Certes ils étaient en désaccord avec le roi, certes certains avaient probablement du sang sur les mains mais tous avaient en commun cette crainte profonde de celui ou ceux qui avaient pris le pouvoir à Umbar.
Après leur défaite à Pelargir et la mort de Castamir, les nobles survivants, chefs de la rébellion rassemblèrent ceux qui leur étaient fidèles et fuirent avec leur flotte vers Umbar. La cité coupa alors les derniers liens qu’elle avait avec la couronne. Parmi les réfugiés, certains avaient séjourné auparavant là-bas, et ce qu’ils y trouvèrent n’avait plus rien à voir avec la noblesse du Gondor, même avec Castamir qu’on peut surnommer l’Usurpateur ou le Cruel. Le ou les dirigeants étaient associés avec de ces cruels gens du lointain sud, nommés Haradrim. Leur pouvoir ne souffrait aucune faiblesse ni écart quant à la haine du Gondor, ceux qui en gardaient ouvertement la nostalgie disparaissaient mystérieusement. Il régnait une forme d’oppression étouffante que certains n’hésitaient pas à attribuer à quelque forme de sorcellerie.
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.