05.01.2021, 18:13
Concernant la Musique, il me semble assez clair qu'il faut partir du point de vue interne selon lequel le récit de l'Ainulindalë est narré par les Elfes, sur la base de l'instruction qu'ils ont reçu des Valar. Par conséquent, il faut déjà admettre que la compréhension limitée qu'ont les Valar des étapes préalables à la création d'Eä est passée au filtre du langage pour être communiquée aux Elfes, lesquels ont synthétisé cet enseignement en un texte court et compréhensible sur le mode mythopoétique.
Il faut notamment tenir compte du fait que le temps ne débute qu'à la création d'Eä, mais que tout ce qui précède est néanmoins raconté sur un mode linéaire, ce qui est probablement contradictoire, sauf si l'on admet que c'est une nécessité pour obtenir un récit doté de sens. A cette aune, il semble bien que la Musique et ses trois thèmes soit racontée de manière linéaire. C'est d'ailleurs la seule manière dont nous puissions concevoir une musique, aussi complexe soit-elle. S'il doit y avoir des correspondances, il me semble que le premier thème irait de la création d'Eä jusqu'à la destruction des Lampes et de l'île d'Almaren. L'édification de Valinor serait la réponse des Valar fidèles à la compréhension qu'ils ont du second thème, mais cela laisserait la maîtrise de la Terre du Milieu à Melkor, ce qui me paraît correspondre à ce qui nous est dit de ce thème. L'introduction des Enfants dans le troisième thème sert précisément de déclencheur à la grande bataille où Melkor est fait prisonnier. Quant à l'établissement tardif d'une unité du thème melkorien, elle me semble s'entendre comme la perversion de l'humanité (Elfes et Hommes) par Melkor, jusqu'à ce que les Hommes se fassent eux-mêmes les principaux agents du mal (tout en restant aussi les agents du Bien).
Les thèmes de l'Ainulindalë s'entendent assez clairement pour moi par analogie avec les thèmes symphoniques, lesquels peuvent être composés de plusieurs mélodies successives ou mélangées, tandis que les thèmes antérieurs peuvent réapparaître dans les mouvements ultérieurs, comme on peut l'entendre chez Beethoven ou Mahler, par exemple. La communication des thèmes doit s'être effectuée par transmission de pensée (voir encore et toujours l'Ósanwe-kenta à ce propos). A noter que la Vision donne aux Ainur une compréhension nouvelle de leur musique, ce qui peut expliquer leur surprise de découvrir les Enfants.
Enfin, sur ce qu'il faut bien appeler la fin des temps, il faut noter que la Vision s'achève manifestement avant l'accord apocalyptique marquant la fin de la Musique. Par ailleurs, il est signalé que les Hommes ont ce don unique de pouvoir aller au-delà de la Musique elle-même, ce qui implique en particulier que la partie de la Musique qui va au-delà de la Vision n'est qu'une préfiguration incomplète de l'histoire du monde (et nécessairement, puisque le récit s'intègre lui-même dans le paradigme chrétien qui était celui de Tolkien).
Il faut notamment tenir compte du fait que le temps ne débute qu'à la création d'Eä, mais que tout ce qui précède est néanmoins raconté sur un mode linéaire, ce qui est probablement contradictoire, sauf si l'on admet que c'est une nécessité pour obtenir un récit doté de sens. A cette aune, il semble bien que la Musique et ses trois thèmes soit racontée de manière linéaire. C'est d'ailleurs la seule manière dont nous puissions concevoir une musique, aussi complexe soit-elle. S'il doit y avoir des correspondances, il me semble que le premier thème irait de la création d'Eä jusqu'à la destruction des Lampes et de l'île d'Almaren. L'édification de Valinor serait la réponse des Valar fidèles à la compréhension qu'ils ont du second thème, mais cela laisserait la maîtrise de la Terre du Milieu à Melkor, ce qui me paraît correspondre à ce qui nous est dit de ce thème. L'introduction des Enfants dans le troisième thème sert précisément de déclencheur à la grande bataille où Melkor est fait prisonnier. Quant à l'établissement tardif d'une unité du thème melkorien, elle me semble s'entendre comme la perversion de l'humanité (Elfes et Hommes) par Melkor, jusqu'à ce que les Hommes se fassent eux-mêmes les principaux agents du mal (tout en restant aussi les agents du Bien).
Les thèmes de l'Ainulindalë s'entendent assez clairement pour moi par analogie avec les thèmes symphoniques, lesquels peuvent être composés de plusieurs mélodies successives ou mélangées, tandis que les thèmes antérieurs peuvent réapparaître dans les mouvements ultérieurs, comme on peut l'entendre chez Beethoven ou Mahler, par exemple. La communication des thèmes doit s'être effectuée par transmission de pensée (voir encore et toujours l'Ósanwe-kenta à ce propos). A noter que la Vision donne aux Ainur une compréhension nouvelle de leur musique, ce qui peut expliquer leur surprise de découvrir les Enfants.
Enfin, sur ce qu'il faut bien appeler la fin des temps, il faut noter que la Vision s'achève manifestement avant l'accord apocalyptique marquant la fin de la Musique. Par ailleurs, il est signalé que les Hommes ont ce don unique de pouvoir aller au-delà de la Musique elle-même, ce qui implique en particulier que la partie de la Musique qui va au-delà de la Vision n'est qu'une préfiguration incomplète de l'histoire du monde (et nécessairement, puisque le récit s'intègre lui-même dans le paradigme chrétien qui était celui de Tolkien).
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland