08.08.2019, 11:28
(Modification du message : 08.08.2019, 11:34 par Hofnarr Felder.)
(07.08.2019, 21:59)Dwayn a écrit : Si tu veux en parler plus avant, je suis souvent disponible sur le Discord, on peut peut-être se caler un moment pour voir ça de plus près.
Permettez-moi de ne pas le souhaiter ; la conversation est riche, intéressante, et si tu (Dwayn) es parmi l'un des plus investis à l'animer, d'autres la suivent. L'enterrer sous Discord, où elle ne laissera pas de trace sinon par fragments enterrés sous des tonnes de conversation hétéroclite, serait dommage, et une perte pour le forum.
(07.08.2019, 21:02)MrBathory a écrit : Quand j'ai qualifié Frodo de surhomme, j'ai utilisé ce terme dans sa terminologie nietzschéenne et non dans la définition que l'usage courant lui donne. [...] De plus, il n'est pas du tout passif, dès le départ il envie les aventures de Bilbo et, dès le départ de ce dernier, il est de plus en plus éloigné du Comté au profit du monde extérieur. Il n'hésitera pas à partir le moment venu. Je ne le trouve pas si passif que ça !
J'aurais une lecture différente. Frodo s'intéresse aux aventures de Bilbo, comme il s'intéresse aux langues des Elfes. Il est curieux d'esprit et ces aventures nourrissent une certaine appétence chez lui. De là à dire qu'il les envie, au sens où il aimerait les vivre, je n'en suis pas convaincu.
Quand Bilbo part pour la Quête d'Erebor, il part en toute liberté, il part parce qu'il se sent appelé à l'aventure. Il aurait tout autant le choix de décliner de ne pas y aller. Ces histoires de Nains, après tout, ne le concernent aucunement. Quand Frodo part pour sa Quête à lui, le contexte est tout différent. Il sait bien que c'est le destin entier de la Terre du Milieu qui repose sur lui. Il n'est pas libre de partir ou non, finalement ; certes, il accepte sa responsabilité, il ne rechigne pas, mais c'est quelque chose qu'il faut faire, pas quelque chose qu'il a envie de faire. Il ne manifeste donc jamais la même joie que Bilbo à partir à l'aventure.
Cette différence est d'ailleurs soulignée habilement par Tolkien dans la différence entre la chanson de Bilbo 'The Road Goes Ever On', et sa reprise par Frodo des années plus tard : le changement de tonalité est révélateur (je reste concis car tout ceci est exprimé très joliment dans ce très beau texte de Clément Pierson, voir § III B).
Pardonnez-moi d'avoir quelque peu dévié du sujet ; n'ayant pas lu Nietzsche et ne m'intéressant pas spécialement à cet auteur, je ne sais pas du coup si cela va plus ou moins dans le sens du sur-homme.