05.03.2019, 01:00
(04.03.2019, 18:35)Elendil a écrit : Le contre-exemple absolu serait Kull d'Atlantis, de Robert Howard, barbare issu de nulle part qui usurpe le trône par son talent et dont les aventures consistent à se maintenir au pouvoir face à ceux qui souhaiteraient le voir déchoir.
Absolu, je ne sais pas. Howard est connu pour n'avoir jamais été un admirateur de la monarchie, loin s'en faut, et tout particulièrement sous sa forme héréditaire. Et il détestait la tyrannie. Conan est devenu roi d'Aquilonie comme Kull roi de Valusie avant lui, et tous deux le sont devenus sans y avoir été prédestinés, mais si Kull a voulu devenir roi et s'efforce de se maintenir au pouvoir, ce n'est pas sans de profondes interrogations sur les enjeux réels du pouvoir royal et de la société de cour. Quant à Conan, sans avoir fondamentalement désiré devenir roi, il assume ses responsabilités une fois le pouvoir conquis, mais non sans une certaine nostalgie pour sa vie aventureuse passée, et il reste capable de se moquer "de toutes les foules et de tous les princes, et même de sa propre personne". Ni l'un, ni l'autre n'oublient leur identité barbare, tout souverains de royaumes civilisés qu'ils sont devenus. Ils n'incarnent pas la domination, mais l'altérité.
All night long they spake and all night said these words only : "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish." "Dirty Chu-bu," "Dirty Sheemish," all night long.
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)
(Lord Dunsany, Chu-Bu and Sheemish)